Chapitre 11 _ Mardi 11 décembre (2/2)

1.8K 223 2
                                    


Je ne sais pas comment j'ai pu travailler cet après-midi tout en jetant des coups d'œil à mon téléphone. Je reçois le coup de fil d'Alexandre alors que je suis en train de faire réchauffer un plat au four. Je décroche et il me demande :

— Petit Lutin, comment avance la fabrication de jouet pour les fêtes ? Le rythme soit être intensif.

Je souris, il entre directement dans le sujet. Je prends une voix un peu moqueuse.

— Je suis épuisée, le Père Noël nous fait beaucoup d'heures supplémentaires.

— Rejoins-nous, le disciple du Père Fouettard que je suis te montrera la voie à suivre.

Je ris, heureuse de notre complicité.

— Tu vas m'apprendre la maîtrise du martinet pour fouetter à tes jolies fesses ?

Je me rends compte de mon erreur juste après avoir prononcé ses paroles.

— Je savais que tu regardais mon postérieur, me répond-il avant de rire à l'autre bout du fil.

Je suis contente qu'il ne puisse pas voir la rougeur qui me brûle les joues. Je hais par moment ma peau claire qui s'embrasse aux moindres moments de gêne. Il reprend la parole.

— J'ai pu toucher ton charmant et agréable fessier quand je te servais de matelas à l'hôtel. Il est rebondi comme j'aime, parfait pour le martinet et je me ferais un plaisir te montrer comment on peut l'utiliser dessus. Avant l'entraînement, je pourrais te les marquer avec mes dents pour t'habituer.

Des images me viennent en tête et tout mon corps s'échauffe. Je ressens une puissante poussée de désir. Je mets un peu de temps à reprendre suffisamment de constance pour lui répondre. Ma voix reste toujours influencée par ce sentiment violent et je découvre qu'elle peut être un peu plus grave, beaucoup plus sensuelle.

— Si tu marques mes fesses avec tes dents, il faudra me laisser la base de ton cou pour que je fasse de même.

Je suis choquée d'avoir eu le culot de lui dire répondre ça. J'entends que sa respiration s'est accélérée de l'autre côté du téléphone. J'ai des bouffées de chaleur, je commence à craindre que ma température corporelle ne dépasse les quarante degrés Celsius, j'ai la chair de poule en entendant sa respiration devenir plus bruyante. Il reprend la parole, sa voix plus hachée que d'ordinaire.

— Les préliminaires sont géniaux, Petite Lutine Coquine, mais je préfère que l'on ne se révèle pas tout dès le premier coup de fil. Il faut en garder sous le coude pour les fois où nous serons seuls.

Je ne sais pas quoi lui répondre alors j'attends qu'il parle à nouveau. Il s'éclaircit la voix et, déçue, je comprends que le jeu est terminé.

— À la base, je t'ai surtout appelé pour savoir si tu voulais manger cette semaine au restaurant avec moi ?

Je suis surprise par le changement de sujet. Je demande comme une cruche :

— Un rendez-vous ?

Il rit avant de répondre plus sérieusement.

— Un rendez-vous. Je sais que Saint Nicolas ne sera pas ravi de te savoir avec l'un des disciples de son pire ennemi mais j'aimerais beaucoup.

Je suis envahie de joie, j'ai envie de danser sur place. J'essaye de lui répondre le plus naturellement possible. Je hais les stéréotypes que je suis bêtement qui m'oblige à ne pas montrer mon enthousiasme.

— Avec plaisir. J'ai le reportage sur le marché de Noël à Besançon demain donc je vais rentrer tard. Jeudi soir, par contre, je n'ai rien de prévu.

— Demain, je dois aller retrouver des collègues boire un vin chaud. Jeudi me convient aussi. Je m'occupe de la réservation.

— Restaurant chic ou familial ?

— Pas besoin d'être en robe de soirée pour celui que j'ai en tête. L'ambiance est suffisamment intime mais pas guindée pour deux sous, viens comme tu te sens bien.

Alors que je pense qu'il va raccrocher, il rajoute :

— J'ai oublié de te dire. Il faudra un jour que tu remettes la robe que tu portais sur la photo, rien que pour moi et si possible sans sous-vêtement. Je me suis imaginé en train de remonter mes mains le long de tes cuisses jusqu'à les faire disparaître sous ta robe. J'ai dû rester un moment assis à mon bureau pour cacher mon embarras.

Je suis définitivement en feu, une bonne douche froide me fera le plus grand bien avant de manger. Un démon a dû prendre possession de mon corps car je m'entends dire :

— C'est donnant-donnant avec moi, si je n'en porte pas, toi non plus.

— Il suffit de demander, Petite Lutine Coquine, me dit-il toujours aussi sensuellement avant de m'annoncer qu'il doit raccrocher.

Ilcoupe rapidement la conversation en me laissant rêveuse et surtout brûlante de désir. Je vais prendre une douche pouréteindre le brasier qui me brûle les veines. Je pense beaucoup à lui et à cequ'il me fait ressentir quand je dirige le jet vers mon entrejambe. Je suis toujours sous l'eau quandj'entends l'alarme du détecteur de fumée résonner. Je sors en catastrophe et jedécouvre ma cuisine enfumée. Je me souviens de mon plat dans le four quej'éteins précipitamment. Après avoir été momentanément aveuglée en ouvrant le four, jedécouvre mon repas carbonisé. Je soupire et je me résigne à piocher dans mesplacards de quoi manger.

Toute la magie de NoëlDonde viven las historias. Descúbrelo ahora