𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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« Cinq garçons sur une île »

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L'île était silencieuse

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L'île était silencieuse.

Le ciel orangé au-dessus d'elle laissait penser qu'une nouvelle aube approchait. Il n'en était rien. Le ciel était éternel sur l'île. Il était toujours le même. Ses teintes ne quittaient jamais le orange, jaune et marron que quelques orages sourds venaient de temps à autre zébrer. Ses nuages étaient lourds, d'un gris pâle presque surréaliste, et qui contrastait avec les teintes chaudes de ce ciel presque apocalyptique. Quant à l'île, elle était entourée de flots sombres, et bien souvent déchaînés. Sa végétation luxuriante était une invitation à explorer. L'île n'était pas menaçante, de loin, entourée par les flots déchaînés, elle ressemblait à une oasis de paix.

L'île ne s'ouvrait qu'à peu de gens. Très, très peu de gens. S'y rendaient des âmes en peine, mais jamais de leur plein gré. C'était l'île qui les choisissait. L'île était invisible aux yeux de tous, elle existait dans son monde, rien à qu'à elle, mais que tous les Hommes possédaient aussi. L'île était le reflet des rêves et des cauchemars. L'île était la réponse aux questions oubliées, aux questionnements auxquels on ne voulait pas répondre. L'île laissait aussi apparaître ce qui aurait pu être, dans une autre vie. Elle dévoilait des vies rêvées et fantasmées, des vies qui n'avaient jamais existé, des bribes de passé oublié. L'île répondait à un besoin irrépressible, celui d'un seul individu qui n'avait pas conscience de tout le contrôle qu'il exerçait sur elle. Sa volonté se couplait à la sienne, et ensemble, ils atteignaient ce but dont lui-même n'avait pas toujours conscience.

L'île tout entière était faite de mystères.

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Quand le premier garçon se réveilla, il lui sembla émerger d'un long sommeil réparateur. Ses muscles étaient détendus, non engourdis. Il était dans cette tenue qu'il avait enfilé le matin même, sans qu'aucun changement n'ait été opéré. Il releva la tête, confus, pour distinguer au-dessus de lui la cime haute des arbres, qui étouffait le ciel orangé. Improbable, fut le premier mot qui lui vint à l'esprit. Puis, il se redressa, s'époussetant au passage, et regarda un peu partout autour de lui. Des arbres, à perte de vue autour de lui. Des troncs tantôt minces, tantôt épais. Le sol était recouvert de feuilles, bien qu'aucun des arbres autour de lui n'en soit dépourvu. Sous les feuilles orangées, marrons et vertes qui jonchaient le par terre, des milliers de petites fleurs violettes. Elles semblaient surréalistes, plantées là comme dans un décor de rêve.

Ou de cauchemar.

Le deuxième garçon avait quant à lui, un mal de crâne abominable. Ce qui le frappa en premier ne fut pas la forêt verdoyante autour de lui, mais cette atmosphère étouffante et les bruits qui lui parvinrent aux oreilles. Il y avait comme des bruits d'oiseaux, mais qui lui semblaient surréalistes. Comme s'ils avaient été imités, pour épater. Le bruit du vent, de l'eau aussi qui devait couler non loin, le frappa aussitôt. Et puis il y avait ces bruits, de brindilles qui craquent, de terre retournée, d'insectes se faufilant un peu partout autour de lui... C'était bien trop d'information pour lui, pour ses oreilles sur lesquelles il plaqua ses deux mains. Cet endroit était le lieu rêvé pour être celui d'un cauchemar.

Ou d'un rêve.

Le troisième garçon se réveilla avec difficulté. Il regarda ses mains terreuses, et afficha un air dégoûté. Il se redressa, à genoux, quand une odeur de pluie le frappa de plein fouet. Il sentait la forêt, la terre, l'humidité qu'une pluie récente avait déposée sur les feuilles et les roches... Mais il y avait autre chose. Cette odeur singulière, qu'il ne reconnaissait pas. Celle des fleurs qui étaient ensevelies sous les feuilles épaisses tombées des arbres. Il en écarta plusieurs, pour analyser les pétales d'une couleur qui détonnait avec tout le reste. L'odeur était forte, omniprésente dans cette forêt. Le vent soufflait, il le sentait, et à chaque brise, des odeurs nouvelles lui parvenaient. Celle de la mer, qui le choqua par son improbabilité, celle du fer rouillé, qui lui donna ce goût de sang désagréable sur la langue, mais encore toujours, celle de ces bois fleuris. Ces odeurs lui collaient à la peau, le rendait poisseux, et il réalisa soudain que cela ne pouvait être que le cadre d'un cauchemar.

Ou d'un rêve.

Le quatrième garçon avait les membres engourdis. Ses jambes étaient lourdes, ses bras parcourus de frisson qu'il ne parvenait pas à calmer. L'humidité s'insinua partout en lui, et il se releva précipitamment, paniqué par toutes ses nouvelles sensations qui venaient de l'assaillir. Le sol mou sur lequel il se trouvait, la pellicule humide et fine sur sa peau, les feuilles collant à ses jambes... Dans des gestes confus et rapides, il s'en débarrassa, cherchant désespérément du regard un endroit sec. Il toucha son visage, comme pour s'assurer qu'il n'hallucinait pas, qu'il était bel et bien au milieu d'une forêt. Sa peau, son souffle contre ses doigts, la sensation de son pouls qu'il prit immédiatement... Tout cela était bien réel. Mais alors, était-il en train de faire un rêve ?

Ou un cauchemar ?

Le cinquième et dernier garçon était déjà debout quand tous les autres se réveillèrent. Il tâta le sweat gris qu'il portait, son jean délavé et jeta un œil à ses baskets blanches, pour s'assurer que tout cela était bel et bien réel. Yeonjun avait l'air ailleurs, il regardait partout autour de lui, ses cheveux sombres encore parfaitement coiffés. Il n'avait pas changé. Il était toujours le même garçon aux oreilles percées, jean droit et tee-shirt blanc rentré dans ce dernier. Il était noyé dans sa veste en cuir noir qu'il affectionnait tant depuis qu'ils se connaissaient. Soobin émergea à son tour, et le son cœur se compressa légèrement. Ses cheveux noirs étaient plus longs que lorsqu'ils s'étaient quittés, il y a quelque temps. Son jean était trempé, et les yeux du jeune homme ne purent s'empêcher de rester accrochés quelques instants au pull rouge de maille épaisse qu'il portait. Ce pull était l'un de ses derniers cadeaux. Un bruit derrière lui le fit sursauter. Taehyun était là également, ses mollets nus couverts des feuilles qui jonchaient le sol. Il épousseta sa chemise à carreaux rouge et noires et releva les yeux pour fureter autour de lui. Ce fut Beomgyu qui paniqua en premier. Sur sa drôle de salopette blanche, un petit badge avec son prénom inscrit dessus l'intrigua immédiatement. Était-il en uniforme de travail ? Ses cheveux bruns avaient poussé et ondulé depuis le temps, si bien que le garçon réalisa tout le temps qui s'était écoulé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, tous ensemble.

Et puis, les quatre autres percutèrent. Leurs yeux se portèrent sur lui, au centre. Et ils ne le lâchèrent pas du regard. Le visage de Soobin sembla se liquéfier, Yeonjun ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais la referma aussitôt. Beomgyu recula d'un pas, apeuré, et quant à Taehyun, il fut incapable de le déchiffrer. Une nouvelle fois.

Et il réalisa. Il n'était pas censé être ici. Au-delà du lieu enchanteur dans lequel ils se trouvaient, c'était lui qui posait problème. Les autres le dévisageaient comme un monstre.

– Kai ?

C'était la voix de Soobin. Douce et rassurante comme dans ses souvenirs. Pourquoi étaient-ils à ce point focalisés sur lui, et non par leur présence dans cette forêt qui sortait de nulle part ? Car l'espace d'un instant, ils semblaient tous avoir oublié où ils se trouvaient désormais. Tout était si irréel, et pourtant, c'était sa personne qui intriguait. Sa personne sur qui se portait l'attention des quatre autres garçons.

Soobin se rapprocha de lui, assez près pour qu'il sente son souffle s'échouer sur sa peau. La main de son aîné se posa sur l'une de ses joues, et Kai réalisa qu'il était en train de pleurer.

– Je te croyais mort.







─ 𝐊𝐔𝐊𝐈𝐇𝐈𝐌𝐄 𝐓𝐈𝐌𝐄 ─

Bonjour, bonsoir ! 
Voici donc le prologue de cette petite fiction ♥ 
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! Merci à ceux qui se lanceront dans cette aventure avec moi, maintenant ou dans quelques semaines/mois ! J'espère que cette fiction vous plaira, autant que je prends de plaisir à l'écrire (' ε ' )♡ À la semaine prochaine pour le premier chapitre !

MAZE IN THE MIRRORWhere stories live. Discover now