Novembre
Les vacances d'Automne touchaient à leur fin. Après sa soirée catastrophique avec Cédric, Leila avait passé presque deux jours sans quitter sa chambre à part pour manger. Elle n'avait pas appelé Cédric, finalement. Elle voulait se donner le temps. Les sms qu'ils s'étaient envoyés apportaient la promesse d'une vraie conversation à la rentrée. Elle ne savait pas trop où elle en était avec lui, était-elle amoureuse ? Aurait-elle envie de faire l'amour avec lui, un jour ? Et lui, accepterait-il de poursuivre leur relation si elle n'en avait pas envie ?
En vrai gentleman, Cédric décida d'annuler sa venue à la soirée de Halloween, pour ne pas lui infliger un stress inutile. Le dernier sms de Leila assurait à Cédric que cela ne remettait pas du tout en cause leur relation. Elle espérait ne pas s'être trompée, et que ce "break" ne soit que salutaire.
Raphie lui avait tenu compagnie pendant des heures sur Messenger. Leila ne savait pas pourquoi, mais elle n'avait pas mentionné l'intervention de Pellarin. Dans la version qu'elle avait donné à sa meilleure amie, elle était simplement rentrée chez elle en bus, comme elle en avait eu l'intention dès le départ. Elle éprouvait une sensation bizarre à mentir ainsi à Raphaëlle, puis elle se dit que c'était sûrement plus sage. Il ne valait mieux pas qu'on sache au lycée qu'une prof avait pris une élève en stop en pleine nuit. Elle n'avait pas envie que les gens se fassent des idées.
Le dernier vendredi des vacances, pour Halloween, toute la bande se retrouva chez Romain. Ses parents - partis pour le week-end visiter leur fille aînée récemment maman - habitaient un ancien corps de ferme, qu'ils retapaient depuis avant la naissance du garçon. La cuisine était faite en bois de palettes, la salle de bains était perpétuellement en travaux et la cour d'entrée était remplie d'un véritable bric-à-brac. Mais à l'étage, le grand salon était plein de fauteuils dépareillés et a chambre de Romain au grenier offrait assez d'espace pour étaler les sacs de couchage des cinq filles.
Dans un thème très zombies, la petite bande passa l'après-midi à se maquiller avec du faux sang et à se créer des blessures et des cicatrices plus vraies que nature, à manger des yeux en gelée, des glaces en forme de cerveau et des mini hot-dogs déguisés en doigts et en orteils, tout en regardant des films d'horreurs plus kitschs les uns que les autres. C'était Chloé et Raphie qui avaient décidé du programme, et après un très classique mais incontournable Scream, ils avaient regardé Zombieland, puis avaient fini avec Ça (la très mauvaise qualité du téléfilm n'avait pas empêché Leila de se recroqueviller de terreur dans les bras de Raphaëlle à chaque apparition du clown). Ce qui amena Amira à décréter indispensable le visionnage immédiat d'épisodes de Mon Petit Poney, histoire de se remettre de toutes ces émotions.
Leila soupçonna Raphaëlle d'avoir briefé les autres pour qu'on ne parle pas de Cédric. Elle-même n'aborda jamais le sujet. Et quand elle alla se coucher, la veille de la rentrée, tout ce qu'elle avait ruminé dans sa tête revint la tourmenter. Au lieu de se demander si son réveil était bien mis, si son sac était prêt, si tous ses devoirs étaient faits, elle pensait à Cédric, et elle y songea longuement tandis qu'elle cherchait un sommeil qui se faisait attendre.
Elle ne l'avait toujours pas revu depuis la soirée qu'elle avait passée chez lui. Et elle ne savait pas comment elle allait réagir.
***
Leila marchait tête baissée dans les couloirs, en direction de son cours d'anglais. Elle était fatiguée et elle avait mal dormi. En plus d'avoir mis des heures à trouver le sommeil, elle s'était réveillée vers quatre heures du matin, au milieu d'un rêve impliquant son petit ami, dont elle n'avait pas beaucoup de souvenirs à part un sentiment général de malaise.
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Sa façon d'aimer les maths
General Fiction[COMPLÈTE] Romance lesbienne. Craquer sur une prof, ça nous est tous déjà arrivé. C'est en tout cas ce qu'affirment les amis de Leila. Quand on est matheuse et que la nouvelle prof de maths des Terminale est passionnante, jeune et si jolie, l'équat...