LGDC Tragédies ~ Cycle 3 : Renouveau ~ Tome 1 ○ Malédiction ○

| Chapitre 37 |

(Média : Étoile Sanglante) 

          Les membres du Clan chuchotaient entre eux après que leur chef se soit confinée dans son refuge. Ils essayaient de comprendre, à eux tous, composés d'esprits antipathiques et empathiques, ce qu'ils pourraient faire pour améliorer la situation. Esprit de l'Écureuil était complètement désemparée. Elle aurait dû prévoir le coup... Ça n'allait pas marcher comme cela. Comment, dans ce cas ? Il fallait bien que son Clan l'aime pour qu'elle se sente en meilleure sécurité... Étoile Sanglante n'était clairement plus meneuse. Ses guerriers étaient plus forts qu'elle. La seule à pouvoir y faire quelque chose pour éviter le chaos, c'était sa lieutenante et le projet du Renouveau. 

      La rouquine se mordit la lèvre, elle tournait en rond dans un coin. Elle ne voulait parler à personne pour le moment. Elle ne se le permettait pas. Pas tant qu'elle n'aurait pas résolu ce problème. 
     Je suis la pire des lieutenantes... 
    Cette pensée la rabaissant tournait en boucle dans son esprit. Mais elle ne l'écoutait pas. Elle voulait la chasser. Elle était forte, elle devait être la plus forte et relever ce Clan. On lui prêtait confiance. C'était un cadeau très précieux, elle se devait de l'entretenir. Les paupières closes, elle pria ; que son adorable et courageuse mère veille sur elle. Elle frissonnait en l'imaginant dans le lieu austère où le Clan de la Plaine était condamné. Pelage d'Écureuil ne méritait pas ça. Elle s'y retrouvait piégée avec son abominable frère...
    Réussit-elle à y trouver la paix malgré tout, avec Patte de Ronce ? se demandait-elle, sans qu'on puisse lui répondre.   

      Elle soupira en apercevant Onde de Chance avancer prudemment vers la sortie, assistée éternellement par Poussière de Cendre et Saut de Lièvre. Dire qu'elles étaient demi-sœurs... Elle détourna le regard, le pelage gris constellé de l'aveugle lui rappelait leur père en commun. Elle secoua la tête, se disant qu'elle devait arrêter de broyer du noir. Elle se redressa, songeant à s'assurer de l'état des siens. Au passage, elle croisa le regard de Flamme du Lion. Ce dernier scrutait le camp, ayant l'air d'une bête sauvage méfiante. 
     Au moins, je n'ai pas à me plaindre de mon frère, comparé à maman. Le mien peut s'améliorer et n'a pas de côtés si mauvais que cela. Enfin... 
    La rouquine se sentit coupable de l'avoir mis de côté. Elle décida en premier lieu de venir le voir, lui. Elle savait qu'elle risquait une réaction hostile de sa part. Il valait mieux traiter quelqu'un dit fou comme on le ferait avec n'importe qui d'autre que de le prendre pour une cinglé. Ça ne ferait qu'accentuer son mal-être et lui donner un traitement spécial, alors qu'on devrait adopter un comportement naturel et instinctif, c'était plus simple et cela n'excluait personne. 
    C'était la philosophie de Esprit de l'Écureuil. On pouvait la considérer comme une sœur, une amie, une meilleure amie, une ennemie, une moins-que-rien, une compagne, ou tout simplement une lieutenante, en tout cas, pour elle, ils seront des gens, gens dont elle faisait elle-même partie. Juste un tout, sur un pied d'égalité, existant tous en harmonie, dans le respect des uns et des autres. Et elle ne changerait pas, elle resterait cette féline froide et peu émotive, prête à aider les autres et déterminée à propager sa vision idéaliste. Elle serait déterminée à faire ce Renouveau. Peut-être qu'elle réussira, peut-être que non, ce dont elle est certaine, c'est qu'elle aura fait de son mieux et aura tout donné. Peu importe le résultat, l'important était les efforts qu'on avait fait pour tenter d'y parvenir. 
     Ce n'était pas un avis forcément partagé, mais l'espoir la faisait vivre. Elle était condamnée à ne jamais pouvoir combattre pour son Clan ; puisque c'était comme ça, elle le servait autrement.

      La voici posant ses coussinets impénétrables sur la roche dure et graveleuse, celle-ci ne l'affectant pas le moins du monde. Elle était à une distance raisonnable du matou, maintenant.