𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

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— Regarde-moi, m'ordonne Adon, mon meilleur ami, d'un ton autoritaire.
Je lève les yeux vers lui, un peu perdue.

— Comment tu vas ?

Je ne me sens pas très bien soudainement. Maintenant, qu'il est présent, je n'ai pas envie qu'il soit là. Je baisse les yeux, mais je sais qu'il me regarde toujours. Il lit en moi comme dans un livre ouvert ou une recherche sur une page web et je ne peux rien lui cacher. Je ne sais pas très mentir non plus à ce qui n'aide pas.

— Je vais bien.

— Un très mauvais mensonge, rit-il.

— Pourquoi me demander, si tu connais déjà la réponse, dis-je en notant sur mon agenda, un rendez-vous.

— Assez parler, tu vas t'accorder un moment de pause pour aller manger.

Ça ne m'étonne guère qu'il me parle d'aller manger. On peut aimer la nourriture, c'est normal, c'est un besoin vital dans nos vies. Seulement Adonys, qu'on appelle toujours Adon, parce qu'il déteste ce prénom. Cet homme est en adoration pour la nourriture et beaucoup de personnes sont parfois, non, tout le temps étonné du nombre incalculable de nourritures qu'il peut ingurgiter.

C'est une bonne chose de partir manger et ça me donnerait un peu de réconfort et des forces pour continuer à travailler.

— Je dois payer ? dis-je avec un faux sourire.

— Je t'invite, râle-t-il. Tu sais, je sais payer aussi.

— Je n'en doute pas.

Je range mes dossiers et sors du bureau en fermant derrière moi. On se dirige vers l'ascenseur silencieusement. J'appuie sur le bouton du quinzième étage où se trouvent deux restaurants de l'immeuble. Le bâtiment regroupe plein de grandes et petites entreprises et un espace coworking. Au fur et à mesure que l'ascenseur descend, il se remplit petit à petit et nous nous retrouvons au fond avec Adon, mais au niveau restaurant, tout le monde descend. On va en direction du restaurant buffet, un hôte nous sert des serviettes chaudes pour nous nettoyer les mains. Mon ami, impatient, jette sa serviette dans le panier et se dirige vers la nourriture.

— On prendra la formule d'entrée, plats, desserts avec des cocktails, s'il vous plaît.

— Vous souhaitez consommer quels cocktails ?

— Je prendrais un mimosa et une margarita.

— Pour les deux menus et les cocktails, ça revient pour 89,80 €.

— J'appelle mon ami deux secondes, merci, dis-je en m'éloignant.

Deux minutes plus tard, il revient.

— Je suis là, j'arrive. Ok, je paye par carte bancaire, dit-il.

— Bon appétit, dit le serveur en donne le ticket des cocktails.

Quand on n'a pas l'habitude de payer, on laisse les gens payer nous. Je ne dirais pas que mon ami, est un opportuniste. Ça lui ne vient pas à l'esprit directement de donner, mais de recevoir. Il est fils unique et ses parents que je connais depuis l'enfance, lui ont beaucoup apporté et grandement. À l'époque, je n'appréciais pas pour sa personne avec son comportement de fils à papa. Puis, au fur à mesure que le temps passe, je ne sais pas comment on s'est bien entendu au bout du compte. Nos plus grands amis sont celles où on se rappelle plus comme on est devenu amis. Depuis 17 ans que je le côtoie, je peux dire que c'est mon meilleur ami.

— Je vais voir Elias.

— Demande-lui si on peut manger gratuite depuis le temps.

Je lève les yeux au ciel, toujours à demander des choses gratuites. Je me dirige vers les cuisines et j'ouvre la porte. Une odeur alléchante se dégage dans l'air. En voyant Elias, mon frère aîné, en train de travailler dur aux fourneaux, je m'approche de lui et attrape sa toque pour la poser sur ma tête.

ENDLESS LOVEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant