𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐

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Je rentre chez moi, épuisée de ma journée de travail, et retrouve Cisco mon chien ravi de me revoir. Il est surtout content de pouvoir sortir après être resté enfermé dans cet appartement. Bella, mon chat, dort toujours sur mon lit. Les prénoms sont inspirés d'un film nommé Flash et d'une chanson française titrée Bella, de Gims.

Je file sous la douche rapidement, je m'habille d'un short et un t-shirt ample et de vieilles chaussures. J'attache mes cheveux, qui sont assez huileux ces temps-ci. Je ferais un shampoing demain avant le repas de famille. Dès que je prends sa laisse, Cisco secoue sa queue, heureux.

— Oui, on va sortir. Calme-toi ! dis-je en riant.

Je prends sa balle et nous sortons de l'appartement en faisant bien attention à ne pas laisser sortir Bella, bien réveiller. Nous partons à la plage qui est assez proche de chez moi. Une fois arrivée, je détache Cisco en le laissant se dégourdir les pattes, pendant ce temps, je m'assois sur le sable chaud et je profite de la vue du coucher du soleil. L'Australie, c'est un endroit paradisiaque sur certains points à part les bêtes. Byron Bay est une ville charmante, sereine et paisible. J'ai la chance d'y être née avec cette chaleur. Je suis d'origine philippienne de ma mère et anglaise de mon père. Mes parents ont décidé de s'installer ici après la naissance de mon grand frère, Elias. Ils sont tombés amoureux de ce pays, particulièrement cette ville et c'était compliqué de quitter leurs vies à Bristol, en Angleterre.

Cisco revient vers moi en poussant ma main où se trouve la balle, je la lance aussitôt. Il revient quelques minutes plus tard, mais avec un compagnon de jeu, un petit Malinois tout mignon. Je suis quelqu'un qui a un chien et qui n'aime pas que les personnes puissent les toucher, les caresser. La même chose inversement, on ne sait pas comment les gens élèvent leurs animaux. Peut-être eux-mêmes n'aimeraient pas. On ne touche pas la tête d'une personne, qu'on trouve charmant.

— Il est où ton propriétaire. Hein ? dis-je comme si le chien allait me répondre.

Ils se chamaillent avec la balle quand Cisco commença à mettre dans sa gueule, la tête du chiot.

— Cisco ?!

Je prends Cisco entre mes jambes et lui remet son harnais. Il se retourne pour me lécher le visage, c'est dégoutant. Où a bien pu traîner sa langue ? Il vaut mieux ne pas savoir.

— Bon ! Allons-y et toi, on va retrouver ton propriétaire.

Je recherche quelqu'un qui souhaite retrouver son chien, au loin. Une bonne dizaine de minutes passent, quand on me tapote durement l'épaule.

— Ce n'est pas bien de voler les chiens des autres.

— Je cherchais juste son maître, dis-je agacée.

Un homme se présente en face de moi avec un sourire et une laisse en main. Le chien se réfugie à ses pieds, content de le retrouver.

— Vous êtes son propriétaire, salut toi, m'exclamais-je en mettant la laisse au mien.

Je m'apprête à partir, car je commence à avoir faim et j'aimerais bien me reposer à la maison devant ma série.

— Votre chien, c'est un grand Danois. Il a combien de mois ? dit-il en reprenant son chiot.

— Il vient d'avoir trois ans, dis-je.

— Il est magnifique, il s'appelle comment ?

— Cisco.

— Non, ce n'est pas possible, mon chien s'appelle Flash. Vous aimez les comics ? demande-t-il.

— Ok, bon ! On se connaît ? dis-je.

— Non, du tout, je parle toujours de façon familière désolée. Mais j'aimerais pour vous remercier, prendre un verre avec vous. Il y a un bar à côté qui est super.

Mon ventre commence à gargouiller, au moment où j'allais refuser sa proposition. Il me sourit en retour.

— Tant mieux qu'il n'y a que nous, chuchote-t-il.

— Vous êtes bien marrant Monsieur.

— On doit avoir le même âge pour m'appeler Monsieur, non ? On se tutoie ?

— C'est une question ou une affirmation, dis-je en haussant les sourcils.

— Une affirmation, dit-il avec un sourire.

— Je veux bien prendre un verre, dis-je en partant en direction du bar.

J'ai vécu toute ma vie à Byron Bay, une ville de bord de mer et incroyable pour sa variété de petits quartiers qu'elle abrite. J'habite maintenant, depuis deux ans dans le quartier de St.Kilda où je peux profiter un maximum des plages et de la musique. En voiture, tu peux être dans un quartier chic huppé, calme tranquille, culturelle et festival. C'est toute cette beauté qui fait que les gens aiment y vivre. À force de fréquenter des lieux quotidiennement, je sais si les gens viennent du pays et pour lui, l'inconnu, il n'est pas d'ici.

Après dix minutes, nous arrivons au bar en laissant nos chiens, s'amuser sur la plage. Cet endroit est peut-être petit par la taille, mais grand par la qualité, avec une carte de choix qui s'étend de l'Australie à la France, l'Italie et le Portugal.

— Vous venez d'où ?

— C'est assez impoli, vous dites ça par mon ethnie ? dit-il.

— Quoi ?! Non, du tout, je pose juste une simple question, dis-je.

— Je rigole, vous n'inquiétez pas, mais comment vous pouvez voir que je ne suis pas d'ici ? dit-il en remontant ses manches de gilet.

Il est drôle celui-là, un humour qui marque dans l'esprit, mais dans le mauvais sens.

— Hmm... le style vestimentaire et votre coupe de cheveux assez anglais, peut-être ? C'est rare de voir des hommes en cardigan dans cette chaleur, dis-je en lui souriant.

— Je suis une personne unique, dit-il d'un ton sûr.

— Racontez-moi votre histoire d'homme unique.

J'arrive à me détendre à force de parler, ça doit être son langage familier.

— Vous direz la vôtre en retour ! dit-il.

Je hoche la tête comme réponse et lève la main pour commander nos verres. J'aperçois mon serveur préféré arriver avec des verres.

— Salut, ma belle. Voilà deux shots pour commencer et je reviens prendre votre commande, dit Ygo, le patron amenant les tapas que je commande habituellement.

— Vous connaissez bien le bar.

— Vous auriez dû le remarquer dès que j'ai emboîté le pas vers le lieu.

— Je remarque ça, dit-il en me regardant intensément.

Je lève mon verre et on trinque en le buvant sec. Les rencontres les plus inattendues sont les plus surprenantes. On passe du temps à parler de nos vies respectives et à rigoler à des blagues et à des anecdotes. Je ne l'ai pas regardé comme une personne qui était attirée par lui, jusqu'à maintenant. Je ne trouve pas particulièrement les hommes grands dus à ma taille, d'un mètre soixante-quinze, mais il l'est assez pour devoir lever les yeux pour le regarder. Ses vêtements laissent penser qu'il y a le corps d'un homme qui a pratiqué du sport dans sa vie, un corps svelte, notamment grâce à ses mains et le peu qu'on voit de son avant-bras qui présente des veines apparentes. Il a les cheveux bouclés brun foncé où des mèches tombent devant son visage, mi-long et mi-court. Les yeux d'un noir intense où j'ai remarqué des rides quand on rigolait. Il possède une barbe pas fournie, mais une moustache plus visible. Ces seuls aspects physiques, lui donnent un air plus sévère et froid, c'est ce que j'ai pensé en le voyant.

ENDLESS LOVEWhere stories live. Discover now