Twilight ~ Night Dawn

Chapitre 14 : Un an plus tard

Ses hurlements déchirèrent le silence de la nuit. Sa gorge hurla sa souffrance, au point qu'une douleur lancinante enserra son cou. Sa voix se brisa, et tout son corps se redressa.
Sa peau luisait de sueur, et sa respiration laborieuse lui faisait tourner la tête. La frénésie de son souffle lui provoquait des frissons acides au bout de ses doigts, et de ses pieds. Les mains sur sa poitrine, où une douleur insupportable arrachait ses chairs et broyait son cœur, ses yeux étaient aveuglés par la souffrance et la peur.
Puis Léah ouvrit brusquement la porte de sa chambre :

- Seth !!

Elle alluma la lumière, et posa son regard sur son jeune frère, dont le torse nu était recouvert de sueur. Les mèches de ses cheveux collaient sur son front, et ses pupilles étaient encore écarquillées de peur, et de douleur. Elle se précipita à ses côtés, et prit son petit frère dans ses bras.

- Calme toi Seth... calme toi... fait ce que ce Carlisle t'a dit de faire en cas de crise... respire... doucement...

Peu à peu, pendant qu'elle parlait, Seth prenait des inspirations de plus en plus grandes, de plus en plus profondes. Petit à petit, elle sentit les tremblements qui ébranlaient son frère disparaître.
Après un long moment, qui semblait avoir duré une éternité, Léah se détacha doucement de son frère, et lui essuya le front. Son regard était plongé dans le vide, et son cœur battait puissamment.

- Tu veux rester seul... ?

Son jeune frère hocha doucement la tête, et Léah ne s'imposa pas davantage. Elle déposa un tendre baiser sur la tempe humide de son petit frère, et se leva de son lit, lui aussi trempé. Avant de fermer la porte, la jeune femme observa son cadet, dont les mains enserraient son crâne, dans une immobilité presque totale. En se pinçant les lèvres, Léah éteignit la lumière, et le laissa seul.
C'était la troisième crise qu'il faisait cette semaine. C'était une habitude désormais pour Léah. Seth continuait d'afficher son sourire, quoique factice, aux autres pendant la journée, mais une fois rentré, le jeune loup perdait toute joie, tout sourire, et ses cauchemars continuaient de l'assaillir chaque nuit. Léah ne pouvait rien faire pour empêcher ces crises. Elle pouvait combattre n'importe quelle sangsue, n'importe quel loup garou. Mais contre le monde des rêves, la louve était impuissante. 

Doucement, habillé seulement d'un boxer, le jeune loup se leva, dans l'obscurité de la nuit. Le bout de ses doigts vinrent écarter doucement les rideaux de sa chambre, qui laissaient déjà entrer les rayons de la lune pour éclairer son lit, fente lumineuse sur ses draps sombres. Son regard éteint se porta sur les dernières neiges qui disparaissaient des forêts et des plaines. Son jardin n'était plus aussi blanc qu'il y a quelques jours. La neige ne tenait plus, les températures se réchauffaient très doucement. Le printemps approchait timidement.

Pourtant, si les saisons passaient, Seth, lui, semblait n'être qu'un marque page de son passé. Son corps, son esprit, sa douleur, semblaient être restés figés dans la glace pendant douze longs mois, regardant les saisons défiler, se succéder, sans jamais que cette plaie dans sa poitrine ne se referme. La douceur du printemps ne l'avait jamais apaisé, la chaleur de l'été ne l'avait jamais rassuré, les couleurs de l'automne ne l'avaient jamais intéressé, les neiges d'hiver n'avaient fait que lui rappeler...

Les branches des arbres dansaient doucement au rythme de la brise d'hiver qui se levait sur les bois. La musique des feuilles caressèrent les oreilles de Seth, qui espérait entendre des bruits de pas, une odeur similaire... Chaque jour, et chaque nuit, le loup maintenait son attention à son paroxysme. Il s'attendait à le voir lorsqu'il tournait la tête, s'attendait à le voir à sa fenêtre durant la nuit tombée, s'attendait à entendre sa voix lui disant qu'il était revenu pour lui...