Twilight ~ Night Dawn

Chapitre 4 : La chasse

Le vampire courait à travers la forêt de Forks, le sol qu'il foulait lui caressant agréablement la plante nue de ses pieds. Dans sa vie de vampire, courir était la chose dont il ne pouvait pas se lasser. Tout autour de lui, la forêt semblait être un temple de silence et de vie. Même s'il était flou tant sa vitesse était élevée, aucun détail ne lui échappait : un oiseau prit son envol sur son passage, une pomme de pain s'ouvrit brusquement, une araignée venait de croquer dans sa proie sur sa toile qui laissa une goutte d'eau tomber au sol sur de la mousse verte... Tout en courant, Caleb savoura le doux contact d'un tronc recouvert d'une mousse verte. Son sourire se fit plus grand encore. Pour de nombreux vampires, l'immortalité était le plus grand cadeau qu'offrait la vie de vampire. Pour d'autres, c'était la force ou les pouvoirs particuliers. Pour Caleb, c'était la vitesse, et cette capacité de savourer la vie autour de lui qui rendait son existence de vampire absolument merveilleuse. Il savourait chaque instant, autant que lorsqu'il était vivant, il y a une éternité de cela.

Caleb accéléra et se propulsa dans les airs. Il sauta si haut qu'il caressa la cime des arbres. Le vent l'enveloppait si agréablement que Caleb ferma les yeux pour savourer cette caresse. Un immense sourire sur le visage, le vampire vint atterrir sur une branche d'arbre, aussi léger qu'une plume. Il sauta de branche en branche, aussi agile qu'un primate et vint s'arrêter quelques secondes, les pieds sur un tronc et une main accrochée à une branche tandis que l'autre pendait dans le vide. Il regarda d'un œil doux et bienveillant la forêt autour de lui. Les faisceaux de lumière qui passaient entre les branches, la verdure, l'eau qui ruisselait non loin, et ce silence... il était à des milliers de kilomètres du silence pesant de la toundra, et entendre la vie lui faisait le plus grand bien. Une légère brise vint secouer ses cheveux bruns, et il ferma les yeux en humant longuement l'odeur de la forêt.

Puis une odeur en particulier vint réveiller ses sens, et le fit prendre une longue et profonde goulée d'air afin de savourer chaque particule de cette senteur. Il rouvrit doucement les yeux et regarda sur sa droite. Pour un humain, c'était impossible de le voir d'ici, mais lui le voyait parfaitement : un daim était en train de brouter tranquillement l'herbe autour de lui. D'ici, Caleb entendait sa respiration, ainsi que son cri. Entendre le daim bramer ne fit qu'augmenter sa soif naissante. Ses pattes foulaient le sol de la forêt et ses dents mastiquait la verdure qu'il arrachait du sol. Son petit cœur chaud battait tranquillement, en paix.

Son regard devint plus sombre et un sourire presque sadique vint étirer ses lèvres. Il sauta sur une autre branche avant de se laisser tomber au sol, faisant autant de bruit qu'un très léger courant d'air. Le daim ne s'était aperçu de rien. Son cœur avait un rythme normal et il était de même pour sa respiration. Plus il se rapprochait, plus Caleb pouvait sentir la chaleur du sang qui coulait dans les veines de l'animal. Sa soif devenait plus intense au fur et à mesure qu'il se rapprochait de sa proie.

Le vampire sauta dans un arbre, utilisant le feuillage afin de se dissimuler dans l'ombre. Il se trouvait au dessus de l'animal qui n'avait absolument pas détecté sa présence. Lorsqu'il relevait la tête, Caleb restait aussi immobile qu'une statue de cire, avant de reprendre son mouvement quand la truffe de l'animal s'abaissa de nouveau.

Il se mordait intensément la lèvre. Le sang de l'animal n'attendait que d'être bu. Remuant très légèrement les épaules tel un félin, Caleb bandait ses muscles, prêt à passer à l'action.

Puis quand il fut certain que le daim ignorait parfaitement sa présence au dessus de lui, Caleb se propulsa vers le sol et fondit sur l'animal. Le choc fut brusque, si bien que sa victime eut quelques os cassés lors de l'impact. Le chasseur et sa proie roulèrent au sol, mais malgré ses ruades, Caleb le tenait très fermement. Une once de folie sanguinaire passa dans son regard et un grognement bestial s'échappa de sa gorge juste avant qu'il ne plante ses dents à travers la chair de l'animal.