13 - Au printemps 🌗

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Ma tasse de thé entre mes mains, les manches de mon pull autour pour éviter de me brûler, je regarde le jardin par la fenêtre. Je n'ai plus quitté cet endroit depuis le départ de Max. Ils habitent dans une jolie maison rénovée avec goût en pleine campagne, le terrain est délimité par une clôture, la forêt est au nord et le reste, ce n'est que des champs que cultive Serge pour son plaisir.

Je regarde le petit chemin de terre qui mène jusque là, dans l'espoir de voir Max débarquer avec son frère et je fais ceci tous les matins, depuis plusieurs mois déjà. Je garde espoir mais il commence à faner à mesure que le temps passe.

Je l'ai envoyé à l'abattoir, je le sais. Cette vision que j'ai eu de Marius le frappant était la dernière, je ne vois ni dans ses yeux à lui, ni dans ceux de l'homme que j'aime. C'est comme si notre lien était effacé à présent. J'inspire profondément, un point sur le coeur, songeant au fait que Max est peut-être mort à présent.

— Tu vas bien ?

Je tourne légèrement la tête et aperçois Alice se servir un verre d'eau au robinet de la cuisine. Je lui souris légèrement puis détourne le regard.

— Je vais bien, rétorqué-je.

— Ça n'a pas l'air, tu n'es pas vraiment présente pour la meute et...

— Je n'ai pas l'étoffe d'un Alpha, je ne l'ai jamais eu.

Les arbres commencent à fleurir, quelques petites fleurs naissent dans l'herbe également et les feuilles poussent doucement, redonnant un semblant de vie à l'endroit. L'hiver est fade et triste, tandis qu'à l'arrivée du printemps, le monde reprend vie.

— Hier c'était la pleine lune et...

— Et je suis restée près de mon enfant, je sais, mais quel genre de mère je serais si je ne le faisais pas ? dis-je en me tournant vers elle.

Alice a déjà fini son verre d'eau, elle le pose sur le plan de travail et m'observe un instant.

— Ils tuent des êtres humains, Monroe.

—Ne l'as-tu jamais fait ?

—Je m'efforce de ne pas le faire et j'espère que mes enfants feront de même.

—Pourquoi tu n'es pas partie les retrouver depuis ?

Je vois que l'air qu'elle a sur le visage change complètement. Elle se ferme aussitôt et fait claquer sa langue contre son palais.

— Je voulais rester auprès de toi encore un petit peu... mais... tu n'es plus vraiment la Monroe que je connaissais et je ne suis plus la Alice que tu connaissais.

— Non, m'empressé-je de répondre. Alice est morte.

Elle hoche la tête et m'adresse un bref sourire. Je peine encore à croire qu'elle puisse être devant moi. Pourtant, elle m'a montré sa vie, elle m'a montré la tragédie qui a touché sa famille et poussé son frère à nous détester. Je comprends sa peine et je n'ose imaginer comme ce dût être difficile pour une enfant de se débrouiller seule. Mais elle semble plus forte que jamais, bien plus que je ne le serai et je sais également que c'est une chose qui a toujours été, même plus jeune, je restais faible.

— Je crois bien que Monroe aussi, je me trompe ?

Je retrousse mes lèvres et détourne le regard pour le porter sur les arbres dehors.

— Je ne veux pas imaginer ce que tu as dû endurer Monroe, mais... contrairement à toi, j'ai toujours su que tu étais mon âme soeur et je dois t'avouer quelque chose.

Lien LunaireWhere stories live. Discover now