8 - Un réveil difficile 🌔

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— D'où est-ce que tu sors toutes ces histoires Alice ? Je te crois même pas !

— Je te jure que c'est vrai !

— Comment tu peux savoir que c'est vrai ?

— J'entends mes parents en parler des fois.

Nous entendons gratter à la porte puis plus rien. J'avoue que nous avons peur à cet instant, notamment avec toutes les histoires terrifiantes que m'a raconté Alice sur des loups mi homme mi bête sauvage. Nous nous avançons lentement vers la porte puis l'ouvrons. Le couloir est plongé dans le noir, dans le silence. Soudain, quelqu'un bondit devant nous en poussant un grognement. Alice et moi nous mettons à hurler de peur avant qu'un rire taquin ne vienne nous sortir de notre terreur. Alice attrape un livre qu'elle jette sur son grand frère.

— T'es vraiment pas drôle, Louis !!

— Je vous ai bien eu ! Bouuuuhhh moi le grand méchant loup ! Vous auriez dû voir vos têtes !

C'était deux semaines avant la mort d'Alice.

J'ouvre les yeux et inspire profondément. La lumière du jour me fait cligner des paupières plusieurs fois avant que je ne m'y habitue. Je m'appuie sur mes coudes puis me redresse difficilement, je pose ma main sur mon ventre, un bandage serre mon abdomen et comprime mes deux plaies. Je suis en vie, par je ne sais quel miracle ou peut-être bien est-ce tout simplement le fait que je sois un loup. Ma gorge est sèche, j'attrape alors le verre d'eau qui est posé sur la table de chevet à côté de moi et je le bois d'une traite, n'épargnant pas mon menton de quelques gouttes.

La porte à ma gauche s'ouvre, quand je tourne la tête, je vois Marie entrer dans la pièce. Elle semble surprise de me voir réveillée mais s'avance tout de même vers moi. Elle s'accroupit devant le lit pour me regarder et me sourit.

— On dirait que tu te remets.

Je la regarde un instant avant de détourner le regard et de passer ma main dans mes cheveux. Quand je lève le bras, j'ai mal dans le dos.

— Tu devrais prendre un bain, je vais te le faire couler.

Je la suis des yeux, elle ouvre une porte coulissante donnant sur une salle de bain attenante à la chambre. Elle fait couler l'eau dans la baignoire et y ajoute une boule de bain puis me rejoint.

— Lizzie, elle... commencé-je.

Je me mets aussitôt à sangloter, Marie s'assoit sur le bord du lit et pose sa main sur mon épaule qu'elle presse.

— Je sais, Marius nous a averti...

— Elle était si jeune...

— Elle ne méritait pas ça, nous saurons venger sa mort.

Marie m'aide à me lever et je traine des pieds jusque dans la salle de bains où je dois me déshabiller. Elle retire mes bandages pour afficher un hématome bleu et violacé sous ma poitrine. La plaie est presque totalement refermée mais la douleur est toujours bien présente, je peux à peine y passer le doigt tant ça me brûle. J'entre dans le bain chaud et mousseux et me laisse glisser jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que ma tête qui dépasse. Je ferme les yeux un instant et je pousse un profond soupir, les larmes encore aux coins de ceux-ci.

J'entends les pas de Marie et la porte se refermer alors je rouvre les yeux et je peux entendre également la conversation qu'elle a par la suite avec Marius. Je reconnaîtrais sa voix entre milles.

— Maintenant qu'elle est là, toi et moi...

— Ça n'a rien à voir, je l'ai sauvée, l'interrompt Marius.

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