22. Chacun son combat 🌗

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Je tire sur les manches de ma chemise trop grande, j'inspire profondément puis je frappe finalement à la porte. J'attends un instant avant qu'elle ne s'ouvre sur Jess. Ses cheveux sont tirés en arrière, son maquillage est parfait, son teint aussi d'ailleurs.

Parfois je me dis que j'aimerais avoir son allure puis je me rappelle quel genre de personne c'est et ce souhait disparaît bien vite.

— Monroe, maugrée-t-elle.

— J'aimerais parler à Max.

Évidemment qu'elle est dans la même chambre que lui. Max est son petit ami. Elle et moi, nous ne sommes pas si différentes l'une de l'autre. Du moins concernant les deux frères.

— Max se repose Monroe, il a été blessé.

— Je sais, j'ai besoin de lui parler, s'il te plaît.

— Je suis désolée mais...

— Laisse-la entrer, intervient Max.

Jess se mordille les lèvres et finalement me laisse entrer. Je m'avance dans la chambre, Max est sur le lit, vêtu d'un simple jean. Il est adossé à la tête de lit, et me suis des yeux.

Au niveau de son ventre, la plaie par balle semble commencer à cicatriser, ce qui me rassure. Même si ce n'est pas très beau et que le tatouage a cet endroit est à présent abîmé, c'est certain qu'il s'en remettra.

— Comment tu te sens ? Demandé-je.

— Comme si j'avais pris une sacrée cuite.

Je souris légèrement. Jess se poste à côté de lui, je lui jette un regard puis croise celui de Max.

— Jess ? Dit-il, tu veux bien nous laisser seul quelques minutes ?

— Vraiment ?

— Sam et toi vous n'avez qu'à aller nous chercher de quoi manger chez le boucher. J'ai vraiment besoin de manger.

— Très bien...

Elle passe à côté de moi sans me jeter un regard, attrape sa veste et quitte la chambre. Lorsqu'elle ferme la porte, je me sens soudainement gênée de me retrouver seule avec lui. Je croise les bras et affronte son regard brun.

— Merci de m'avoir sauvé la vie Monroe.

— J'ai fait ce que j'ai pu.

— Je suis en vie, alors merci.

Je m'avance près du lit puis m'assois près de lui. Il s'appuie sur ses mains pour se redresser un peu plus tout en grimaçant puis passe l'une d'elle dans ses cheveux bouclés.

— Et le loup ? M'enquis-je.

— Je ne le ressens pas pour le moment, il est comme endormi. Mon odorat et mon ouïe sont toujours là, je suppose que lui aussi...

Je ne pourrai jamais oublier la sensation que ça fait que de ne plus vraiment le ressentir. Il y a comme un vide, un creux qu'on ne peut combler. On aimerait l'appeler, lui parler mais on ne peut pas. C'est terriblement douloureux. Ce n'est pas tant physique mais plus psychologique. Qu'on le veuille ou non, un lien se crée entre l'humain et la bête, et ce lien ne peut pas être détruit. Tout comme le Lien Lunaire.

Je joue avec mes doigts, je me sens plutôt nerveuse. Mes mains sont moites, mon cœur est lourd. Depuis quelque temps, en fait depuis maintenant trois ans, je suis en guerre avec Max ou du moins, notre relation n'est plus aussi soudée qu'elle l'a été et j'ai l'impression d'être face à un inconnu. Ça me chagrine. Notamment quand je repense à tous ces moments que j'ai pu passer avec lui. Pourtant derrière l'amour que j'ai pu éprouver, il y a toujours eu un sentiment amer, un sentiment de colère et de haine.

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