21 - ¿Qué está pasando aquí?

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Le Professeur, à quatre heures et demie du matin...

Réveillé en sursaut, le visage en sueur, je respirai par à-coups. Mon cœur tambourinait dans ma tête et mes membres tremblaient sous l'effet du choc. Les images se déferlèrent encore et encore et mes yeux ne distinguèrent qu'une faible lumière. J'attrapai mes lunettes, je m'assis au bord du lit tout en parcourant du regard ma chambre. Je reconnus les ombres du peu de meubles que je possédais. Mon tour d'horizon s'arrêta sur un origami posé sur la table de chevet. J'allumai la lampe pour mieux l'admirer. Cet objet, insignifiant pour certains, par sa familiarité, me rassurait. Je fus tiré de mes pensées par la porte qui s'ouvrit, doucement. Une tête passa dans l'entrebâillement. Je croisai le regard pesant et préoccupé de mon grand frère. Il m'inspecta brièvement et entra complètement.

- Hermanito, tu as fait un vilain cauchemar ?! Me demanda-t-il avec les intonations que l'on emploie pour un enfant.

Je soufflai d'exaspération.

- Je vais bien, merci. Bonne nuit Andrés.

Je fis mine de me recoucher après avoir éteint la lampe. L'obscurité s'empara de la pièce en un battement de cils et l'insécurité de la nuit me régala de son plus beau sourire. Je frissonnai quand les ombres revinrent me chatouiller. Je ne laissai rien transparaitre, espérant que mon frère décide de me laisser tranquille pour une fois mais évidemment, c'était mal connaître Andrés de Fonollosa. La lumière du lustre s'alluma, me faisant grimacer. Je me relevai sur le lit, furibond.

- Andrés ! Éteins cette lampe s'il te plait ! Je ne le répéterai pas ! Ordonnai-je, menaçant.

- Et moi, Sergio, je ne te le demanderai pas deux fois, qu'est-ce qui t'arrive ?

- Rien ! Grognai-je.

Pourquoi fallait-il toujours que mon frère lise en moi comme un livre ouvert ? Cela devenait exaspérant à la fin...

- Arrête, je te connais par cœur ! Cela fait trois mois que tu broies du noir, tu ne dors pas ou quand c'est le cas, tu hurles au milieu de la nuit ! Regarde toi, tu es encore moins bien habillé que la journée ! Soit tu dors avec tes vêtements comme là ou alors tu mets le même pyjama que pépé ! Tu devrais être heureux d'avoir vengé papa, d'avoir réussi ton casse et non, monsieur, fait comme à chaque fois, il ne profite de rien !

« Qu'est-ce que j'en ai bien à faire de l'argent ? » rétorquai-je à moi-même. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Marivi... Je croyais que l'arrivée de Raquel serait le remède de tous mes maux ou alors, que j'aurais un poids en moins... Cependant, ce fut pire. Le cauchemar que je venais de faire était d'un autre niveau... Je préférais presque celui de ma chute du toit de l'hôtel... Quoiqu'il arrivait et même avec la plus grande volonté, mon frère ne comprendrait jamais ce qu'être coupable d'un meurtre pouvait me faire ressentir...Ces ombres me rongeaient chaque jour, chaque minute et chaque seconde, ne me laissant que peu de répit. Je le méritais, je le savais. Il fallait que j'apprenne à vivre avec. Cela faisait malheureusement plus de trois mois que j'essayais en vain. Ma bouée de sauvetage arrivait à calmer mes peines jusqu'à ce qu'elle évoque sa mère. Ces allusions perçaient petit à petit la chambre à air de cette aide qu'elle m'envoyait. Mais quand elle me regardait de ses yeux marron, elle regonflait cette même bouée. Singulièrement, je m'étais rendu compte qu'une même personne se révélait être l'héroïne de ma vie et le bourreau de celle-ci, simultanément...

- Andrés, tu ne sais rien... Fis-je simplement.

- Si, je sais tout, justement ! Eructa-t-il. Et je ne vois pas où est le problème ! Tu es riche, sur une plage de rêve, tu as toutes les femmes disponibles, enfin tu aurais, si tu te laissais un peu aller mais...

La casa de papel // Et si... (Serquel)Where stories live. Discover now