48 - Pero todo acabo y lo de menos. Es buscar una forma de entenderlo...

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Raquel...

Il avait fallu un nombre d'heures interminables pour arriver dans notre nouvelle maison. Je posai enfin nos affaires dans l'entrée et tout me parut irréel. Avions-nous réussi à échapper à la police après maintes aventures et certains problèmes durant la route ? Étions-nous enfin en sécurité et pourrions nous vivre une vie digne de ce nom avec ma fille ? Je l'avais toujours espéré mais maintenant que ce rêve se réalisait, je ne pouvais simplement pas le croire. Je m'approchai du premier mur beige clair et le touchai. Le crépi un peu rugueux m'accueillit. La sensation sur mes doigts me fit revenir à la réalité, notre nouvelle réalité. Je souris et entendis Paula crier depuis l'étage. Apparemment la chambre qu'elle s'était attribuée était juste magnifique. Je n'en doutais pas. Elle revint quelques minutes plus tard, surexcitée, les yeux pétillants de bonheur ce qui me réchauffa le cœur. Elle semblait mieux prendre le fait de ne plus revoir son père. Elle n'avait pas abordé une seule fois le sujet pendant le trajet. Était-ce une bonne chose ? J'osais espérer...

- Maman, cette maison est trop belle ! Elle est grande en plus ! Je veux trop la chambre tout au fond ou la première ! Ou non... en fait celle du milieu ! En fait, je ne sais pas encore... Je pourrais quand même choisir ?!

Je rigolai devant son indécision mais fus soulagée de cet engouement soudain. Je lui répondis qu'elle choisira celle qui lui fera le plus plaisir. Satisfaite, elle se jeta dans mes bras et agrippa mon cou.

- Merci maman.

Les larmes montèrent immédiatement et je pleurais de joie mais également mon corps se déchargea de toutes les émotions négatives accumulées ces derniers jours. Le stress, l'incertitude et l'angoisse se dissipèrent quelque peu et je m'accrochai à ma fille comme à ma bouée de sauvetage. Elle m'avait sauvée et donné la rage de vaincre, de continuer à me battre et nous avions réussi, ensemble. Et nous étions saines et sauves. Rien ne pourrait plus nous arriver. Je tentais de m'en convaincre en tout cas.

- Tu m'étouffes... maman... Articula Paula toujours dans mes bras.

- Oups, désolée ma puce... Fis-je en desserrant l'étreinte et l'embrassant sur le front.

Elle finit par se détacher complètement et courut dehors cette fois. Je la suivis du regard et tressaillis en comprenant où elle se dirigeait, ou plutôt vers qui... Debout, bras ballants comme à son habitude, il regardait le sol d'un air indescriptible. De la tristesse, de la déception, de la peur ou encore sa foutue culpabilité qui l'avait poussé à avouer et à foutre ma vie en l'air ? Que pouvait-il ressentir à cet instant ? Je secouai la tête, me corrigeant immédiatement. Qu'est-ce que je pouvais bien en avoir à faire de lui et de ses états d'âme ? Tout était de sa faute après tout...

Quand Paula arriva à sa hauteur, le Professeur sursauta légèrement puis se ressaisit et lui adressa un petit sourire ainsi qu'un regard rempli de tendresse. Il remonta ses lunettes et se pencha pour écouter ce que ma fille voulait lui dire. Cependant, elle lui attrapa à la main et l'entraina avec elle. Il se raidit et je vis la panique envahir ses prunelles. Elle sembla ravie qu'il la suive sans protester néanmoins. Ils passèrent juste à côté de moi et il évita mon regard. « Lâche... »

- Je te fais visiter la maison, Sergio ! Tu viens maman aussi ? Parce que tu n'as pas bougé de l'entrée depuis tout à l'heure.

Elle n'avait pas tort... Alors, encore subjuguée par ce renouveau qui me paraissait toujours improbable, je m'aventurai dans cette maison ni trop petite, ni trop spacieuse. Les murs et le sol étaient principalement en bois ou en crépi et les baies vitrées installées dans toutes les pièces permettaient aux rayons du soleil de se frayer un chemin. La maison brillait littéralement. Cette luminosité aurait plu à ma mère... Etrangement, pour la première fois, mon ventre ne se comprima pas quand je pensai à elle. L'avais-je oubliée ? Non, impossible... Mais alors comment cela se faisait-il ? Je fronçai les sourcils d'incompréhension.

La casa de papel // Et si... (Serquel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant