Chapitre 9 : Sortie et questionnements

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— ...Ren ? EREN ?!

Je sursaute en tournant la tête vers la personne qui crie mon nom.

— Qu'est-ce qu'il y a, Conny ?

Conny Springer est l'un de mes camarades de classe. Ce n'est pas une tête, mais il est sympa.

— Waouh tu reviens de loin dis-moi.

Une autre personne s'immisce dans notre conversation, enfin si on peut appeler ça ainsi. Je crois que Conny m'a posé une question, mais j'avais la tête dans les nuages, je n'ai donc pas entendu. Par conséquent on peut dire que Jean Kirschtein a raison : je reviens de loin.

J'étais vraiment plongé dans mes pensées, et il y a une bonne raison à mon état. Je suis impatient. Aujourd'hui je finis les cours à midi, j'ai donc proposé à Livaï de manger ensemble et il a accepté. Nous n'avons pas déjeuné en tête-à-tête depuis le jour où nous nous sommes, pour ainsi dire, réconciliés. C'est-à-dire depuis un mois et demi si j'ai bien compté. C'est long... Et ce n'est même pas à cause de son travail, le problème était de mon côté : j'ai fait un stage, je n'avais donc pas le temps.

En plus il y a aussi une autre date que je retiens : la semaine du quatorze février. Mes parents se sont mariés ce jour-là, alors ils vont partir une semaine en voyage en amoureux. Ce qui signifie que je serais seul avec Livaï pendant toute cette durée. Et comme si ça ne suffisait pas : je n'ai pas cours pendant cette semaine et Livaï m'a affirmé qu'il allait très peu travailler durant cette période — ses heures supplémentaires lui ont permis de pas mal s'avancer dans son boulot.

La date est parfaite, tout comme le timing. Tout ceci fait que je suis aux anges ! Enfin il y a quand même un problème... Il faut encore attendre deux semaines avant que ces sept jours de bonheur n'arrivent.

— Et le voilà reparti. Cherche pas Conny tu ne l'auras jamais ta réponse ! Ahah !

— Non Jean je suis toujours là.

Nous n'avons rien à faire pendant une heure, et c'est long d'attendre aussi longtemps sans aucune distraction. Peut-être que le temps passerait plus vite si je discute ? Bon, je vais faire un effort alors. Ce n'est pas que je déteste Conny ou Jean, mais c'est juste que la plupart de leurs conversations ne m'intéressent pas.

— Jean a raison, tu as souvent la tête dans les nuages ces derniers temps.

Voilà que mon meilleur ami Armin s'y met. Bon je dois dire qu'il fait partie des mieux placés pour constater mon changement de comportement, mais il pourrait être de mon côté quand même !

— On a eu pas mal de choses à faire, je suis juste un peu crevé.

Cette excuse me semble pas mal. Ça devrait lui suffire, je pense.

— Tu sais tu as la nuit pour dormir.

Tu en as d'autres des vérités absolues, Conny ?

— Il faut arrêter de faire autre chose que dormir, hein, Eren ?

Et voilà, c'est pour ça que je déteste leurs conversations. Une fois parti on ne peut plus les arrêter.

Je tourne mon regard vers Jean. Il semble vraiment fier de sa remarque comportant un double sens très mal dissimulé. Je crois que le mieux à faire est de les ignorer. Tant pis si le temps me paraît long. C'est toujours mieux que ce genre de discussion complètement débile.

En plus ça m'énerve !

La nuit je dors vraiment alors que moi j'aimerais bien faire autre chose, comme le sous-entend si bien Jean ! Vouloir ça c'est naturel, surtout quand la personne avec qui je veux le faire dort dans la chambre juste à côté. C'est assez frustrant comme situation, c'est peut-être pour ça que je suis dans cet état ?

Tu es à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant