Fallen Angel {Tome 2} (EN CORRECTION)

Chapitre 34

Une quinte de toux me fit subitement sortir de mon sommeil, ravivant une douleur aiguë au thorax. Je devais avoir la cage thoracique ou des côtes cassées, autrement c'était pas possible d'avoir aussi mal. J'ouvris les yeux, d'abord hésitante, en tentant un mouvement. Je mis du temps à me rendre compte que j'étais assise sur une chaise, les bras et les jambes liés. Le dénommé Mastema se tenait devant moi, adossé contre un mur. Nous étions toujours dans la taverne où il m'avait enfermé.

-Enfin réveillée ! S'exclama celui-ci avec une lueur dangereuse dans le regard, en faisant apparaître par la même occasion ce qui semblait être une dague.

-Qu'est-ce que vous faites ? Le questionnai-je alors en le regardant s'approcher de moi avec l'arme. Laissez-moi partir !

Il n'en fit rien. Il s'arrêta à quelques centimètres à peine de moi, un sourire dangereux sur les lèvres. Cet homme me faisait peur, si bien que je sentais déjà chacun de mes poils se hérisser sur mes bras. J'en avais la chair de poule.

-Tu sais, au début j'avais prévu de te tuer rapidement. Mais te voir souffrir est tellement mieux... Commença-t-il en faisant glisser la lame de son couteau le long de ma cuisse dénudée. Je veux d'abord que tu me regardes tuer tous les gens que tu aimes..

Sa lame glissa le long de ma cuisse jusqu'à mes hanches, et termina son chemin sur mon bas-ventre. Qu'allait-il me faire ? Et pourquoi tuer tous ceux à qui je tenais ? La situation me dépassait. Et je regrettais à nouveau de ne pas avoir pû m'entraîner à manipuler mes pouvoirs à temps...

-En attendant, dit-il tout bas, montre moi tes ailes. Je veux les voir.

Quel était le rapport avec tout le reste ? Encore une fois, je demeurais muette, complètement perdue. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Comment faire sortir mes ailes ? Et pourquoi ? Je ne controlais pas vraiment ce genre de chose, moi.

-Montre-les moi, insista l'homme, impatient.

Il se mit alors à appuyer sur la dague, enfonçant alors lentement la lame dans mon ventre. Je serrai les dents en basculant la tête en arrière.

-Je peux pas ! Lui dis-je en me retenant de bouger pour minimiser la douleur.

-Ah oui, tu peux pas ? Répéta-t-il, soudainement amusé par la situation.

Je sentis la lame de son couteau s'enfoncer un peu plus dans ma chair. Un liquide chaud perlait déjà le long de mon ventre, venant se poser sur ma cuisse. Il fit bouger l'arme et la ramena lentement jusqu'à ma cage thoracique, sous mes cris de douleur. Je ne pouvais déjà plus supporter tout ça. En plus de ma jambe et de mes côtes, il me tailladait avec son couteau. J'étais entièrement nue et ligotée, incapable de me défendre.

La douleur était intense. Elle parcourait entièrement mon ventre, allant jusqu'à mon plexus. Il sembla retirer avec le plus grand soin la dague, et la posa contre mon sein, me menaçant du regard.

Je fermai les yeux et me concentrai un instant, espérant que ce démon ait la patience d'attendre. Je me concentrai sur mes ailes. J'essayais de les imaginer, tombantes derrière mon dos.

Mais je me mis à hurler de douleur quand je sentis la lame s'enfoncer dans ma poitrine, traversant ma peau, ma chair et puis le muscle de mon sein. Cet homme était complètement taré. J'ouvris brusquement les yeux, en sueur. Des bouffées de chaleur m'envahirent, tandis que j'essayais de me calmer. Mais la douleur m'était insupportable.

-Bah voilà, quand tu veux ! S'exclama l'assaillant, fier de lui.

Je mis du temps à comprendre ce qu'il essayait de dire. Mes paupières se faisaient de plus en plus lourdes, tandis que je compris. Mes ailes étaient enfin sorties.

PDV PETER:

L'hôtel était comme neuf. J'avais tout changé, y compris les draps. J'avais tout arrangé et j'avais
embarqué les affaires d'Aiden avant que quelqu'un ne les découvre. J'avais également fait des recherches de mon côté, mais je n'avais rien trouvé. Personne parmi mes connaissances n'avait eu à faire avec Mastema avant ça. Il était d'ailleurs vu comme une légende, car personne n'avait réussi à l'approcher avant ça. Apparemment, Archie et Owen n'avaient rien trouvé non plus de leur côté.
J'étais désespéré. On tournait en rond depuis des heures, sans même s'etre reposés.

Mon téléphone vibra soudainement, dans la poche arrière de mon jeans. C'était peut-être James, il devait avoir trouvé un truc ! Je le pris et décrochai précipitamment sans regarder de qui il s'agissait.

«-Allô ? Fit la voix, au téléphone.

Cette voix. Je la reconnaissais. C'était celle d'Ethan.

-Ethan, c'est bien toi ?? M'exclamai-je en vérifiant le contact.

-Peter, oui c'est moi. Je suis désolé d'être parti comme ça... On pourrait se voir un peu ? Je suis en ville, mais pas pour longtemps.

Une vague de tristesse m'envahit en pensant à Ethan, et à la manière dont j'allais lui annoncer la mort de son frère.

-Peter ?

-Oui, je suis là, me repris-je. Tu es où exactement ?

-Je suis vers chez toi, si je peux passer maintenant je suis là dans deux minutes maxi.

-Allez ça marche. À tout à l'heure alors. »

Il raccrocha après m'avoir salué. Je posai mon cellulaire sur la table du salon, et soufflai. J'étais rassuré de le savoir en vie. Mais il allait devoir m'expliquer pourquoi il était parti aussi rapidement sans prévenir personne.

Un peu plus de cinq minutes étaient passées depuis, lorsque j'entendis toquer à la porte. Je ne pus m'empêcher de sourire malgré la situation. Je me precipitai vers celle-ci, et l'ouvris.

Ethan se trouvait face à moi, les bras ballants, un sourire idiot accroché aux lèvres. Sans attendre, je lui fis mine d'entrer.

-Tu vas bien ? Demanda-t-il doucement en posant sa veste sur une chaise.

-Écoute, Ethan... J'ai quelque chose à t'annoncer avant de répondre à ta question, fis-je sérieusement.

Son expression changea du tout au tout. Il semblait avoir peur. Il devait probablement sentir que quelque chose était arrivé. Je continuai en m'adossant à un mur du salon, pensif.

-C'est à propos de ton frère...

-Il est mort, ajoutai-je tristement en le regardant dans les yeux.

Sa réaction ne se fit pas attendre. Il se mit à trembler, les larmes aux yeux. Je continuai, comblant le gouffre qui prenait peu à peu place entre nous.

-Tu n'as pas vu ses appels et ses messages ?

Il prit une profonde inspiration avant de me repondre:
-Si, je les ai vu ce matin. Mais il ne répondait pas... Alors je suis venu. Qu'est-ce qu'il s'est encore passé ?

-Mastema est en ville, il l'a tué. Il a aussi enlevé Alia..

Il fit violemment taper son poing contre le vieux bois de ma table, hors de lui. Et il avait toutes les raisons de l'être. Néanmoins, je sentais que la suite allait devenir compliquée avec son retour.