Fallen Angel {Tome 2} (EN CORRECTION)

Chapitre 11

- Bien dormi ma marmotte ?

Une boule se forma dans mon bas-ventre. Le «ma» dans sa question me troublait.

Je hochai finalement la tête et alla m'asseoir à côté de lui en bâillant. Et dire que j'avais dormi contre lui toute la nuit...
J'approchai mon visage du sien, d'abord hésitante, et l'embrassa tendrement.

- J'étais pas trop lourde ? Le questionnai-je d'un air moqueur.

À en voir la profondeur de ses cernes, il n'avait pas l'air d'avoir passé une bonne nuit.
Il mima un air faussement dégouté.

- M'en parle pas... J'ai pas pu fermer l'il de la nuit tu étais affalée sur moi du début à la fin!

Je me mis à rire. Quel idiot. Je me leva du lit et m'étira quand je me rendis compte que j'étais toujours en culotte. Mais le pire, dans tout ça, c'est que ma culotte comportait le motif de Hello Kitty sur l'avant et l'arrière. La honte...

Je me tourna vers lui et lui lança un regard noir pour l'inciter à regarder ailleurs. Mais devant son manque de réaction, je le questionna du regard. Il me fixait, perplexe.

- Alia... Tes yeux...

- Quoi, mes yeux ? Ils ont quoi ?

Il se leva du lit, attrapa ma main et m'emmena devant le miroir de ma chambre à toute allure.
Et au moment même où mon regard se posa sur mon reflet, mon cœur rata un battement.
Je n'avais jamais vu ça.
Mes yeux dorés avaient l'air de briller. La couleur était si intense et lumineuse, je n'arrivais pas à croire ce que je voyais.

- C'est sûrement parce que tu as bu mon sang hier... Souffla Aiden, derrière moi.

Pourquoi ? Pourquoi moi ? C'était la goutte de trop. D'abord mes canines, et ensuite ça ? Ça sera quoi, bientôt ? Des oreilles pointues ?

- Je vais faire comment au lycée ??

Il regarda un instant autour de nous et, toujours en silence, se dirigea vers mon bureau.

-Tu mets des lunettes de soleil ? Suggéra-t-il par la suite en me montrant fièrement une paire qui traînait sur mon bureau.

Super. Quel look d'enfer, avec ça au lycée. Surtout sous ce temps ! Cela devait faire quelques jours que ne soleil ne montrait pas le bout de son nez. Alors porter des lunettes de soleil maintenant serait comme porter une écharpe et un bonnet à la plage... Ridicule, quoi.

- Ou alors, commençais-je en réfléchissant, Peter a peut-être un thé miraculeux à me donner ?

Sur ces mots, je décidai d'attraper mon téléphone pour l'appeler. Mais a ma grande surprise, je tombais sur son répondeur.
Étant donné que le bac blanc approchait a grands pas, je ne pouvais me permettre de rater une journée de cours de plus. Je me rendais donc à l'évidence: l'idée d'Aiden était la meilleure solution à adopter.

* * *

Au moment même où je mis un pied dans cet établissement de malheur, je me mis à adorer ma vie plus que tout.
J'avais cette impression constante que tout le monde me fixait en rigolant.

Je me dirigeai alors, tête baissée, vers mon casier. Celui-ci était entrouvert. Quelqu'un avait forcé mon cadenas. C'était obligé.
Je pris une profonde inspiration et, dans un élan de courage, l'ouvris en grand.
Je m'attendais à voir quelque chose en sortir, ou encore à voir mes livres de cours déchirés, mouillés, ou n'importe quoi d'autre. Mais pas ça. Je ne m'attendais pas à y découvrir un bouquet de fleurs. Des roses dorées.

- Oh, un admirateur secret ? Intervint une voix, derrière moi.

Je fis volte face pour y découvrir une fille de petite taille. Elle était rousse et me regardait de ses grands yeux verts émeraude. Quelques secondes passèrent dans le silence alors que je la sondais du regard. Qui était cette fille ? Et que me voulait-elle ? Devrais-je lui faire confiance ? Et si elle me voulait du mal, elle aussi ?

- Oh, désolée ! Moi, c'est Ivy. J'aurai dû me présenter avant de me mêler de ce qui ne me regarde pas.

Elle me fit un petit geste de la main en prononçant ces derniers mots.

Quelle idiote je faisais. J'en venais a me dire que j'étais devenue complètement paranoïaque, avec ces histoires de démons.

Je lui souris à son tour avant de hocher la tête amicalement. Après tout, cette fille n'avait pas l'air si méchante que ça.

- Moi c'est Alia, enchantée.

Je m'empressai par la suite de refermer mon casier, l'air de rien, avant de poursuivre:
- Je ne t'ai jamais vue avant. Tu es dans quelle classe ?

- En première D, mais je crois qu'on a l'hébreu en commun, je t'ai déjà aperçue.

Bizarrement, son visage ne me disait rien du tout. Je n'avais simplement pas dû faire attention.

Mon téléphone se mit à vibrer, dans ma poche. Après m'être excusée auprès d'Ivy, je m'éloignais en décrochant.

«-Allô?

- Alia ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu m'as appelé ?

Je ne pus m'empêcher de sourire. Peter. Je l'avais appelé deux heures plus tôt, et il ne me rappelait que maintenant.

- Oui, j'ai eu un petit problème ce matin.., lui répondis-je en parlant moins fort.

Je me tourna en direction d'Ivy mais elle n'était déjà plus là.

- Attends, je vais m'enfermer aux toilettes comme ça je peux t'en parler sans que personne n'entende.

Il y avait trop de monde autour pour en parler en public comme ça.
Je me dirigeai alors vers les WC pour femmes et m'enferma dans l'une des cabines, après avoir vérifié que personne n'y était.

- Ce matin, commençais-je, je me suis réveillée avec les yeux qui brillaient. Mais ça s'est pas arrêté... Je voulais t'appeler pour te demander où tu cachais tes thés miracles, mais comme tu m'as pas répondu j'ai mis des lunettes de soleil.

J'entends Peter soupirer, à l'autre bout du fil.

— A mon avis, même le thé n'aurait rien fait. Mais tu as eu une bonne idée pour les lunettes. Garde les jusqu'à ce que je vienne te chercher, ce soir. D'accord ? On en reparlera plus tard.»

Sur ces mots, on finit par raccrocher. J'allais sortir des toilettes lorsqu'un bruit attira mon attention. Un autre battement de coeur. Je n'étais pas seule, ici. Je fis un pas en arrière pour être sûre de voir quelque chose en dessous de la porte de ma cabine.

Des pieds. Nus. La personne était tournée vers moi, ou plutôt vers la porte.
Mon coeur battait à tout rompre, et je fis un effort incommensurable pour calmer ma respiration. Après de longues minutes à essayer de ne pas me faire remarquer, l'inconnu se tourna et se mis à marcher en direction de la porte de sortie.

Quel lycéen ou lycéenne marcherait à pieds nus au lycée ?
Ca ne pouvait être qu'autre chose... Et si cette personne me cherchait ? Et si elle était venue me tuer ?

Je pris une profonde inspiration et, lorsque j'entendis la porte claquer, je sortis doucement de la cabine. Néanmoins, un détail attira mon attention. Sur cette même morte étaient gravés quelques mots hébraïques.

זה קורה