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    Ça ne m'a pris que quelques heures avant que je ne réalise que ce Yoongi était sûrement sérieux lorsqu'il disait que je-ne-sais-trop-qui allait venir.

   Et quand ce je-ne-sais-trop-qui allait venir, peut-être composé de plusieurs personnes, il n'allait assurément pas demander une visite de 5 minutes avec Yoongi, comme le faisait les familles avec un membre de leur fratrie interné ici.

   Dès que j'ai mis le pied dans la salle de pause, dans le but précis de terminer mon sandwich et d'avoir l'esprit libre, après avoir fait Yoongi ingérer tous ses médicaments, le patron du département de psychiatrie est venu me questionner.

   Et on aurait dit que ces questions n'allaient jamais voir leurs fins. Elles s'enchaînaient, une après l'autre, sans que je ne puisse y trouver des réponses des fois. Lorsque ça arrivait, j'ouvrais la bouche et la refermais, haussant ensuite les épaules, une mine d'incompréhension au visage.

   Devant mon manque de connaissances, qui semblait le rendre nerveux, mon patron avait soupiré, ses doigts tremblants passant sur le haut de son crâne, où régnait quelques cheveux seulement, témoins d'une calvitie précoce.

   Sentant la nervosité me posséder à mon tour, je soupire, ne comprenant pas.

   J'étais une médecin, ou plutôt, une psychiatre maintenant, c'était de mon devoir de comprendre et de savoir tout ce qui concernait mes patients, jusqu'aux petits détails, de sorte qu'à chaque fois qu'ils se prononcent, je puisse analyser ce qu'ils disent et relier leurs paroles à leurs traumatismes du passé.

   Pourtant, je ne comprenais pas et ignorais la nature des traumatismes du passé de Yoongi.

   Le dossier ne m'était d'aucune aide.

   Il était seulement composé d'attestations venant de la police.

   Ainsi que les résultats d'une autopsie allouée aux parents de Yoongi, que ce dernier avait apparemment tué, au fleurissement de son âge adulte. Le garçon avait clôturé son adolescence de façon horrible, par le meurtre de ses deux parents.

   À part ça, rien ne m'indiquait sur de qui il parlait quand il a mentionné la future venue d'individus au sein de cet hôpital. Je me rappelle les paroles de cette infirmière, elle qui m'avait dit que le gouvernement l'avait enfermé ici. Mais pourquoi? Qu'est-ce qu'il avait fait de si grave à part le meurtre de ses parents?

   J'avais vu les nerfs de mon patron se tendre lentement, à deux doigts de se détruire, supprimant avec le tempérament calme qu'il essayait d'emprunter. Je lui rapporta donc mot pour mot ce que Yoongi m'avait dit hier.

   Moi qui croyait qu'il allait prendre cette menace comme une preuve que Yoongi avait perdu la tête, je fus surprise de voir qu'il prenait au sérieux les paroles d'un patient qui venait de débarquer ici.

   Son front était maculé d'une couche de sueur qui renvoyait un éclat blanc sur son crâne avec la chaleur du soleil. Son corps entier tremblait sous des convulsions qui m'avaient fait croire qu'il avait une épilepsie. Il m'a demandé qu'on le change de chambre immédiatement, d'une voix cassante et paniquée.

   Comme c'était mon patient, j'ai reçu l'ordre d'annoncer à Yoongi qu'on le déplaçait et cette fois-ci, dans l'antre du vrai Démon lui-même, c'est-à-dire la section E, celui qu'on appelait la phase finale.

   Elle était réservée à ceux à qui la mort les guettait. L'humanité avait quitté leurs corps depuis longtemps, on ne pouvait même pas se considérer de la même race.

   Pourtant, Yoongi semblait être parfaitement en santé, ce qui me fit penser que la seule raison pour laquelle on l'avait déplacé en section E était pour la sécurité, composée de près de vingt hommes, placés en binôme, surveillant une chambre.

𝐕𝐄𝐍𝐃𝐄𝐓𝐓𝐀 | 𝘱.𝘫𝘮Where stories live. Discover now