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LIM SOOJIN







Je regarde mon entourage.

   C'était étrange de savoir que le bandeau m'avait gardé si longtemps dans le noir, alors que la pièce dans laquelle je me trouvais était si blanche, étincelante et propre. Les murs m'illuminaient. Les spots d'éclairage étaient installés dans le plafond et dégageaient une lumière blanche puissante en permanence. La chaise, le bandeau sur le sol, les chaînes métalliques et même moi, nous n'avions pas notre place ici. Tout ce qui n'était pas blanc semblait ne pas mériter sa place ici.

Je lève les yeux.
   Devant moi se trouvait une vitrine en verre épais. Elle était étrangement semblable à celles qu'il y avait à l'asile psychiatrique sauf que les personnes à l'intérieur pouvait voir ce qui se passait de l'autre côté. Il y avait aussi une porte. Elle était peinturée en noire, avec une poignée dorée, ce qui faisait un étrange contraste sur le reste de la pièce. C'était la porte sur laquelle je m'étais jetée, avide de pouvoir l'ouvrir et sortir d'ici et de ce cauchemar une fois pour toutes. Je souris amèrement. À la fin, je m'étais seulement endolories inutilement les jointures. Et il y avait ce salop qui a cru que ce serait le bon moment pour me faire apprendre que les portes se verrouillaient de l'intérieur ici.
      — Sale enculé, marmonnais-je, agacée.
   Jamais dans ma vie entière n'avais-je franchi ce summum de frustration. Jamais mes bras n'avaient tremblé autant. Jamais mes jambes n'avaient été aussi faibles, même après les cours d'éducation physique au lycée. Je couvre ma vue à l'aide de mes mains, incapable de supporter cette blancheur divine une seconde de plus.

   Alors que je me remémore l'humiliation que je venais de subir, je finis par me rappeler que Jimin avait mentionné l'arrivée prochaine de Hobi ainsi que l'obligation que je m'habille.
Je m'agenouille auprès des vêtements et les déplie. Le bleu délavé de ses vêtements me donnait une sensation de déjà-vu. Mais ça n'avait rien de positif. Rien à voir avec le sentiment qu'on avait lorsqu'on voyait des gamins courir dans le parc et qu'on repassait les moments innocents de notre enfance. Non, absolument rien.

Je n'aimais pas le fait de voir un vêtement que j'avais porté si fréquemment avant dans les mains. Tout simplement parce que jamais je ne m'étais dit que j'allais devoir le revêtir une autre fois. Je m'étais jurée de ne plus le porter. On peut dire que plusieurs choses anodines se sont mises sur ma route ces derniers temps. L'odeur neutre du vêtement m'envahît les narines. Dire que j'avais un jour apprécié ce parfum ordinaire.

   Silencieusement, je m'habille, les yeux aussi vides et inexpressifs qu'une coquille.

La porte cogne. Sans que je n'aie à dire le moindre mot ou à accorder l'autorisation d'entrer à quiconque, elle s'ouvre et un maigre sourire m'accueillit. Le genre de sourire forcé qu'on adresse à quelqu'un lorsqu'on ne veut pas passer pour des malpolis.
Un sourire qui ne me rassurait aucunement. J'étais encore moins soulagée en arborant ses habits.
   Et la sensation qui tourmentait mon estomac ne voulait pas s'arrêter, parce que je savais bien que porter ses vêtements ne voulaient dire qu'une chose.



Quand était la dernière fois que j'avais posé le pied dans une salle d'opération?









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Vous pouvez aller bien plus loin avec de la gentillesse et un fusil que vous ne pouvez avec seulement de la gentillesse
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𝐕𝐄𝐍𝐃𝐄𝐓𝐓𝐀 | 𝘱.𝘫𝘮Where stories live. Discover now