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PARK JIMIN


















   J'étais venu pour la tuer.
J'avais pénétré cette pièce stérilisée sans masque avec l'intention de plonger une balle dans son cœur. Elle était de dos, ses mains crispées sur la table, ses cheveux noirs tombant en cascade. Elle venait de terminer l'opération. À ses côtés demeurait de nombreuses boîtes rougeâtres contenant différents organes et une grande quantité de cubes de glace.

   Je pouvais ressentir son désespoir, voir combien elle avait l'air coupable et nerveuse face à ce qu'elle venait de faire. Elle avait pris la peine de recoudre chacune des incisions attribuées à ce mec et ce, même si un tel acte n'était absolument pas nécessaire. J'allais l'enterrer de toute façon. Recousu ou pas. Quelle était la différence?

   Je me rappelle avoir regardé les points de suture couvrant l'abdomen de cet homme. J'avais ensuite regardé l'arrière de sa tête et m'était demandé pourquoi elle avait fait l'effort de faire ça. Était-ce parce qu'elle voulait éviter de voir plus clairement les incisures sanglantes de ce gars? Ou est-ce qu'elle voulait lui donner une apparence digne avant qu'il ne se fasse enterré comme un animal sauvage dans la forêt?

   J'avais esquissé un sourire.

   Moi qui avait cru comprendre tout sur les réactions humaines, cette action à l'allure si simpliste me perturbait.

   Je m'étais approché après avoir médité pendant plusieurs secondes sur cette pensée inutile. Je n'avais pas vu son visage et je ne crois pas que j'en avais eu quelque chose à faire. Je savais ce qui allait se passer et ce que je devais faire.

   Tous les autres étaient partis, à part Taehyung et Jin. Ce dernier se chargeait de garder Taehyung occupé alors que je procédais au meurtre de cette fille. Je tenais le manche de mon fusil du bout des doigts, avançant d'un pas alors que j'interpelle son nom, les portes automatiques se fermant en arrière de moi.
   Je n'avais affiché aucune haine ou méchanceté lorsque je lui avais parlé.

   Peut-être que j'avais fini par un peu trop m'approcher, que j'avais envahi son espace au point où, dans ce moment d'équilibre faible, son effervescence explosa.
   Peu importe ce que j'aurais fait, je crois que je me serais quand même retrouvé dans la même situation, dans la même position, carbonisé par la même adrénaline consumante et la même déliquescence coléreuse.

   C'était agréable. Désagréable. Très agréable. Très désagréable.

Je ne savais même pas lequel.

   J'avais un scalpel près de mon visage. C'était ça, la situation que j'aimais et que j'abhorrais tant. Cette idiote avait pointé un scalpel vers moi et je ne savais pas si je trouvais ça détestable ou admirable.
   Son visage aux traits crispés me fixait avec une répulsion dépassant les normes humaines.
J'aimais ces yeux.

   Ces pupilles irascibles ne faisaient que raffermir mon identité, celle que j'avais d'une mauvaise personne auprès d'une société idéaliste et corrompue.
   Auprès de cette femme aussi.

   Son sentiment d'exécration me donnait l'impression d'être puissant sans que je n'aie à le dire ou à me convaincre que je l'étais. Et ça me plaisait de savoir que le dernier regard qu'elle allait m'offrir sera inoubliable. Empli d'une dignité rageuse et d'une rébellion remarquable envers moi. Pas un regard misérable qui essayait en vain de manifester ma compassion.

𝐕𝐄𝐍𝐃𝐄𝐓𝐓𝐀 | 𝘱.𝘫𝘮Where stories live. Discover now