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LIM SOOJIN






Soojin se fit brutalement réveillée par Eunwoo. Elle n'avait pas bien dormi. Ses cheveux sentaient mauvais et le lit n'avait pas été confortable. Son état d'esprit était troublé et elle n'avait cessé de serrer ses phalanges autour du scalpel durant toute la nuit, s'imaginant avec peur que quelqu'un débarquerait dans sa chambre pour la tuer. Elle entendait des bruits à chaque intervalle de dix secondes. Des voix d'hommes qui marmonnaient et qui riaient entre eux. De temps en temps, ils criaient, l'empêchant de s'enfoncer dans un sommeil paradoxal.
Le matin vint et elle n'avait pas absorbé une once de sommeil.

Eunwoo ouvrit sa porte. Le voyant la fixer avec un sourire malicieux, adossé à sa porte, elle paniqua. Se relevant rapidement, elle pointa le scalpel vers lui, ses innombrables complots dont elle avait rêvés la veille lui ayant fait ingérer une psychose intense.
— Jimin veut te voir, dit-il simplement, posant des vêtements sur mon lit, un débardeur blanc et un jogging gris. Mets ces vêtements. T'as l'air d'une merde, remarque-t-il et elle plisse ses lèvres, pointant le scalpel plus haut alors qu'il se retourne vers elle. Tu pense que j'vais t'violer ou quoi? Baisse ce putain de scalpel! ordonne-t-il et elle obéit, claquant la porte lorsqu'il quitta sa chambre.

 Tu pense que j'vais t'violer ou quoi? Baisse ce putain de scalpel! ordonne-t-il et elle obéit, claquant la porte lorsqu'il quitta sa chambre

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Si on pouvait bien l'appeler une chambre. C'était un piètre endroit. Un petit carré d'à peine trois mètres sur trois mètres. Un petit bureau délabré. Un lit au coin de la pièce. Trop petit pour sa taille d'ailleurs. Elle avait une armoire où elle pouvait y mettre ses vêtements et ses effectifs personnels, mais elle n'en avait aucun. Elle avait caché la morphine et les seringues dans la taie de son oreiller.

Après s'être habillée, elle fut traînée par le bras jusqu'à une porte, la seule porte de cette établissement qui possédait un minimum de luxe.
Eunwoo lui ouvrant la porte, elle se retrouva face à face avec Jimin.
— Tiens-toi bien, lui marmonne Eunwoo avant de fermer la porte sur elle, la laissant seule avec lui. Elle fixa la porte pendant quelques secondes, s'assurant qu'il était parti. Regardant discrètement ses alentours, ses yeux s'écarquillent en remarquant les larges fenêtres en arrière du bureau de Jimin. Ses dernières étaient d'une transparence qui l'effrayait. Elles donnaient sur la rivière Han et montraient les deux côtés distincts de la ville, celui qui était garni de grands bâtiments et de gratte-ciels pompeux ainsi que celui qui était parsemé d'immeubles délabrés et détériorés. Cette vue était en un certain sens magnifique.

— T'as bien dormi? sa question lui éclata sa bulle. Il était assis sur son siège, vêtu d'un costume noir complet. Ses cheveux noirs retombaient sur son visage. Il avait l'air atrocement beau, mais seule l'aversion se faisait sentir chez elle en le voyant. Ce n'était pas nécessairement quelque chose qui lui déplaisait. Elle ignora sa question, marchant vers lui, posant ses paumes sur son bureau, le reluquant avec mépris.

   — T'as dit que t'allais m'expliquer ce que je faisais ici, dit-elle et il repose sa tête sur son siège, ses doigts entrelacés sur sa poitrine.
   — Tu vas m'aider. Et peut-être même que si tu m'aides assez, tu recevras des avantages en guise de récompense. Tu pourras monter les échelons, mais seulement en prouvant que tu le mérites.
   Le sourire qu'il arborait ne lui plaisait pas.
   — Et que dois-je faire pour monter les échelons? son ton était légèrement sarcastique, témoignant d'un faux intérêt face à ses propos, mais il répondit tout de même.
   — Sois intelligente. N'agit pas sous l'impulsion et la colère. Il la fixa pendant plusieurs secondes. Je sais que t'as gardé le scalpel avec toi, elle déglutit en entendant ses mots. Pour être honnête, j'en ai rien à foutre. J'suis même heureux que tu l'aies fait. Je t'ai mise dans une très mauvaise situation.
Elle sentit un frisson la parcourir.
   — Qu'est-ce que tu veux dire?
   — Je t'ai ramené à la case zéro. À la base de la pyramide. Avec la vermine. T'auras bien besoin de ce scalpel. Les gens ici vont pas t'ménager. Ils feront tout pour monter et comparés à toi, ils ont beaucoup plus de volonté à vivre.
   — C'est pour ça que tu m'as ramené dans ce coin perdu? Pour m'enfermer avec des bêtes fauves? Avec des personnes désirant devenir des criminels? C'est pour me faire souffrir c'est ça? Jimin rit face à cette hypothèse.
   — Tu réalises vraiment pas l'opportunité que t'as, han? Y'en a qui tuerais pour être dans ta position, pour me parler et être aussi proche de moi et toi, tu t'offenses?
   — J'ai pas choisi d'être dans cette position et j'ai encore moins choisi d'avoir le malheur de vous rencontrer! J'avais une vie normale! s'écrie-t-elle et il se leva, contourna son bureau, la prit par la mâchoire.
   — Ça va te prendre combien de temps avant que tu ne le réalises? C'est trop tard maintenant, elle grince des dents, tente de le repousser, mais il pose ses paumes sur mes épaules, l'oblige à s'asseoir sur une chaise. Oublie ta belle vie. Tu vas jamais sortir de notre cercle. Seule la mort te libérerait de nous. Une mort douloureuse, ça j'peux te l'assurer, lui dit-il ironiquement et elle sut que c'était le réveil dont elle avait besoin, mais elle ne le montra pas. Elle dissimula le soulagement et l'effroi que ses paroles lui donnèrent.
   — Et que proposes-tu que je fasse? elle s'assit plus confortablement sur la chaise, croisant ses jambes dans un essai médiocre de garder sa contenance et son élégance habituelles.
   — Fonds-toi parmi ces gens, apprends leur comportement, vas même jusqu'à les copier si nécessaire, répondit-il avant de former sur ses lèvres un sourire. Et avant tout, soumets-toi à mon service, sois mes yeux et mes oreilles, sois mon aide au sein de ceux que tu viens d'appeler les bêtes fauves.
   Elle commença à rire, ignorant d'où l'audace de cet homme venait.
   — Et pourquoi est-ce que je me soumettrais à un être aussi vil que toi?
   — Si tu m'aides pas, tu pourriras ici pendant plus d'un mois le temps que Yoongi revienne. Et j'crois bien qu'il faut que j'te dise que je suis celui qui décide qui part et qui reste dans cet endroit.
   Il attisa son attention.
   — Partir? Partir pour aller où?
   — C'est à toi de le deviner. Tu le découvriras assez tôt, se contente-t-il de dire, haussant des épaules.
   Les yeux légèrement plissés, elle fixe son bureau. Elle finit par remonter son regard vers Jimin.
   — Et qu'est-ce que je dois faire pour partir de cet endroit? Jimin la regarda longuement. Elle venait de se faire prendre. Elle venait de décider de détourner sa haine envers lui le temps de quelques semaines afin de s'adonner vers un objectif qui lui semblait plus satisfaisant et moins ruminant que celui de le détester. Et seul le mot « partir » avait suffi à la convaincre.
   — Me prouver la culpabilité d'une de ces bêtes fauves, dit-il, sortant une photo qu'il montre à Soojin. Cet homme s'appelle Kim Minseok. Il est en-dessous de nous alors qu'on parle, à soulever des altères comme une merde. Lui aussi souhaite monter les échelons, mais comparé à d'autres, il a pas l'intention d'y mettre les efforts ou de se soumettre. Il préfère prendre des raccourcis. Tu sais ça veut dire quoi?

𝐕𝐄𝐍𝐃𝐄𝐓𝐓𝐀 | 𝘱.𝘫𝘮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant