6 ~ T'étais plus beau quand tu tirais la gueule

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Épuisée par une nouvelle journée d'entraînement, je me laisse lourdement tomber sur le toit du bâtiment en poussant un long soupir. Ces derniers temps, Hanji a intensifié le rythme ainsi que la complexité de ses expériences, si bien que je suis exténuée après chaque entraînement. Tout ce que je veux, c'est me glisser dans mon lit douillet et dormir pendant des jours.

Après moults efforts, je suis enfin parvenue à contrôler mon titan à chaque transformation. Enfin, c'est ce que me racontent les autres lorsque je me réveille puisque je ne me souviens jamais de ce qui se passe durant mes transformations. Maintenant, nous allons pouvoir tirer le meilleur partir de ses facultés, et plus particulièrement de son cri.

Lorsque nous étions dans la forêt d'arbres géants, à affronter le titan féminin, il s'est mis à crier et tous les titans aux alentours ont rappliqué dans la seconde. Armin a donc émis l'idée que, grâce à ce cri spécial, je me mette au sommet du rempart de Trost et que je crie pour attirer les titans traînant dans le coin vers les pièges que nous avons mis en place devant la porte grâce à la capacité de durcissement d'Eren.

Si tout se passe bien, nous pourrions même aller chercher les titans plus loin encore. Je n'aurais qu'à crier pour attirer les titans tout en courant vers Trost pour les attirer là-bas. Bien que mon titan soit rapide, je ne suis pas rassurée à l'idée de servir d'appât et de me faire courser par une horde de titans. Selon Armin, je pourrais toujours abandonner ma carcasse aux titans et me retransformer plus loin si les choses dégénèrent, mais cette perspective m'angoisse. Je n'ai pas envie de risquer de me faire bouffer pour pouvoir éradiquer les titans. La vie m'a offert une nouvelle chance et je ne compte pas la gâcher.

Je ramène mes genoux contre ma poitrine et les entoure de mes bras avant de poser ma tête sur ces derniers. J'ignore pourquoi, mais cette étrange position a quelque chose de réconfortant et d'apaisant. Je suis lessivée, et je me demande comment je fais pour rester éveillée. Je dois d'ailleurs lutter de toutes mes forces pour maintenir les yeux ouverts et ne pas sombrer dans les bras de morphée.

Je balaie du regard la cour qui s'étend à mes pieds et observe les soldats occupés à s'entrainer. J'esquisse un rictus mauvais lorsqu'Eren se fait mettre à terre par Jean. C'est toujours un réel plaisir de voir cet abruti en difficulté, et je regrette seulement que ce ne soit pas moi qui l'ait plaqué au sol. Mon regard poursuit sa course dans la cour et je fronce les sourcils en voyant Gaïa et Frock s'entrainer non loin des deux autres abrutis.

Mes yeux s'écarquillent et sortent presque de leurs orbites lorsque Gaïa parvient à plaquer Frock au sol sans la moindre difficulté. Etant donné la simplicité de la prise avec laquelle elle a fait ça, je devine que Frock s'est laissé faire pour lui faire plaisir. Bien que ce troufion soit loin d'être le meilleur élément, il a tout de même suivi une formation militaire, plus poussée que celle de Gaïa en tout cas, et il devrait donc la battre sans aucun problème.

Je fronce une nouvelle fois les sourcils en constatant qu'ils restent vautrés au sol comme des abrutis. Mais qu'est-ce qu'ils foutent ces deux-là ? Mon sang bouillonne dans mes veines lorsque Gaïa se penche vers lui pour l'embrasser. Alors là ! Frock pose ses mains sur les hanches de ma sœur, ce qui me provoque un haut-le-cœur. De quel droit ce petit con se permet-il de balader ses mains perverses sur ma petite sœur ? Je vais lui montrer de quel bois je me chauffe à ce petit con. Remontée à bloc, je me remets sur mes pieds et me retourne pour quitter le toit. Aveuglée par ma haine, je percute violemment Livaï et nous tombons tous deux à la renverse sur le toit.

Je reste un instant subjuguée par la beauté et la douceur de son regard, mais ce calme momentané est rapidement éclipsé par la haine viscérale que j'éprouve pour Frock qui refait surface au fond de moi. Je lance sans le vouloir un regard noir à Livaï et pose mes mains sur son torse pour le repousser doucement. Livaï se redresse, me libérant de son poids, et je peux enfin me relever. Aveuglée par ma haine, j'ignore royalement Livaï et trace ma route vers la porte menant au bâtiment. Seulement, ce dernier ne l'entend pas de cette oreille puisqu'il m'attrape par le bras et me force à me retourner vers lui.

A l'extérieur des murs [Livaï x OC] [Reiner x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant