A l'extérieur des murs [Livaï x OC] [Reiner x OC]

18 ~ La jalousie est un vilain défaut

Le lit de ma chambre grince au même rythme que nos mouvements. Nos respirations étouffées viennent se mêler aux grincements du lit dans un étrange concert peu harmonieux. Nous échangeons tous deux un regard complice tout en respirant de plus en plus fort. J'hésite un instant avant de céder à la tentation et de laisser un faible gémissement m'échapper. Jean fronce les sourcils, surpris, avant de me lancer un regard complice. A son tour, il se laisse aller et pousse un léger gémissement qui ne manque que de peu de me faire exploser de rire.

Les grincements du lit tout comme nos plaintes deviennent de plus en plus bruyants, si bien qu'on doit probablement nous entendre depuis le couloir à présent. Plus le temps passe et plus je me sens euphorique. Bientôt, c'est le prénom de Jean qui franchit la barrière de mes lèvres pour venir accompagner mes gémissements de plus en plus forts. Jean esquisse un sourire narquois tout en me lançant un regard charmeur.

– J'ai toujours rêvé de t'entendre gémir mon nom, ricane-t-il.

– Ferme-la abruti, grogné-je.

Je lui donne un coup de poing dans l'épaule qui le fait grimacer et qui m'arrache un sourire moqueur. Jean ouvre la bouche pour répliquer mais je l'interromps en prononçant une nouvelle fois son nom, ce qui a pour effet de lui faire monter le rouge aux joues. Au même moment, la porte de ma chambre s'ouvre brutalement sur un gnome visiblement hors de lui.

– Je peux savoir ce qui se passe ici ? gronde le caporal Livaï.

Quelques heures plus tôt

Je sursaute lorsque la grille de ma cellule grince sinistrement en s'ouvrant. Je redresse la tête et mes poils se hérissent en croisant le regard de cafard de Frock. Je le toise de mon regard le plus noir avant de me lever de mon lit et de m'avancer lentement vers lui. Évidemment, il fallait que ce soit Frock qui vienne me libérer de ma cellule.

– C'est dommage, j'aurais bien voulu que tu restes ici une semaine de plus, ricane-t-il.

Je ne prends pas la peine de lui répondre mais lui envoie un violent coup de genou dans l'entrejambe lorsque j'arrive à sa hauteur. Frock lâche une plainte aigüe et tombe à genoux tout en ramenant ses mains vers l'endroit de l'impact. Son visage tourne au rouge cramoisi, mais j'ignore si c'est à cause de la colère ou de la douleur. Je ne peux retenir un ricanement mesquin face à cette vue plus que satisfaisante.

– Tu me le paieras, articule difficilement Frock.

– C'est ça, pouffé-je, tu peux toujours rêver.

Je ne prends même pas la peine de me retourner vers lui et progresse d'un pas vif dans le couloir des cachots, bien décidée à m'éloigner de cette maudite cellule.

– Attends, grogne Frock.

J'hésite un instant avant de finalement me tourner vers lui tout en poussant un long soupir exaspéré pour lui communiquer mon agacement. Frock serre les dents et est parvenu à se remettre sur ses deux pieds. Il avance vers moi en boitant à cause de la douleur et tente du mieux qu'il peut de masquer sa peine.

– Tu dois nettoyer les écuries, souffle-t-il, ordre du caporal.

Malgré ses traits crispés, ce cloporte parvient à esquisser un rictus narquois. Je dois me faire violence pour ne pas lui envoyer mon poing en pleine figure afin de faire disparaître cet air supérieur de son visage. Livaï a fait exprès d'envoyer ce microbe m'annoncer la nouvelle, j'en suis certaine. Il envoie toujours Frock me chercher ou me surveiller lorsqu'il est énervé. Il sait que je hais ce cloporte plus que tout et que ce dernier se délecte de ce semblant de position de force qu'il a sur moi.

Je garde un visage aussi neutre que possible pour masquer mon agacement avant de lui tourner le dos et de prendre la direction des écuries. Je me crispe lorsque j'entends Frock m'emboiter le pas et serre violemment les poings à m'en faire blanchir les jointures. A tous les coups c'est Livaï qui lui a ordonné de me surveiller en sachant pertinemment que la présence de ce cafard m'importune au plus haut point.