44 ~ La guerre est finie

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Je trépigne d'impatience sur le quai de la gare de Revelio. La guerre contre le Moyen Orient est enfin terminée, ce qui signifie que Reiner et les autres guerriers sont enfin libérés de leurs obligations et, de ce fait, qu'ils vont enfin rentrer au bercail. Je jette un coup d'œil à ma montre et pousse un long soupir exaspéré. Leur train était supposé arriver à 15h pile et il est déjà 15h12. Je n'en peux plus d'attendre, je veux revoir Reiner.

Sa dernière visite remonte à deux mois déjà, et il ne s'est pas passé un seul jour sans que je pense à lui. Il m'a terriblement manqué, tout comme ses lèvres et ses caresses. La dernière fois, il n'a pu rester que quelques jours à Revelio avant d'être contraint de retourner au front. Il était très occupé en journée, alors nous profitions de la soirée et de la nuit pour nous retrouver dans une étreinte passionnée. J'ai rarement aussi bien dormi que lorsque j'étais blottie dans ses bras. Sa présence a quelque chose de réconfortant et surtout de rassurant.

Durant ces deux mois, j'ai poursuivi mon entrainement avec Ian. Nous avons également, avec l'aide du capitaine Nielts, peaufiné les détails de notre mission secrète, si bien que je connais désormais le dossier de l'Opération Albatros par cœur, à la ligne près. Les visages ainsi que les noms des personnes que nous devons éliminer sont bien ancrés dans mon esprit, et je ne risque pas de les oublier de sitôt.

Maintenant que la guerre contre le Moyen Orient est terminée, l'opération Albatros peut enfin prendre place. Dans une semaine très exactement, je serai contrainte de prendre le bateau pour me rendre sur cette île maudite. Je vais enfin retrouver Reiner après de longs mois à correspondre par courrier, mais le destin semble prendre un malin plaisir à me l'arracher sitôt retrouvé.

Une semaine, c'est le temps dont nous disposons avant d'être de nouveau séparés. Cette fois-ci, c'est moi qui risquerai ma vie dans une mission périlleuse. Je ne me sens pas l'étoffe d'un assassin, et j'ignore si je pourrai tuer tous ces gens. En y réfléchissant bien, j'en doute même fortement. Je n'ai jamais tué personne, ou en tout cas je n'en ai pas le moindre souvenir, et c'est mieux comme ça. Je pense que je ne pourrai pas vivre avec un tel poids sur la conscience, mais je n'ai pas vraiment le choix.

Je sursaute en entendant le sifflet d'un train et me retourne vers les rails. Un sourire vient orner malgré moi mes lèvres en apercevant une locomotive noire arriver en gare. Cette dernière s'immobilise face à moi dans un grincement métallique sinistre qui me fait grincer des dents. Un coup de sifflet retentit et les portes du train s'ouvrent. Je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine à mesure que les passagers descendent du train. Je scrute attentivement le visage de chacun d'entre eux à la recherche d'une personne en particulier.

Mon sang se fige dans mes veines lorsque le visage de Reiner apparait à l'embrasure de la porte. Je reste paralysée durant de longues secondes, incapable d'esquisser le moindre geste. Il est enfin là, face à moi, de retour au bercail après des mois de lutte acharnée. Je retrouve soudain l'usage de mon corps et fonce dans sa direction à travers la foule. Je bouscule plusieurs personnes et récolte de nombreux regards noirs sur mon passage, mais je n'en ai que faire.

– Reiner ! hélé-je.

Ce dernier fronce les sourcils tout en parcourant la foule du regard et son visage s'illumine lorsque son regard accroche le mien. J'arrive enfin à sa hauteur et saute dans ses bras sans la moindre hésitation. Reiner ne s'attendait pas à me voir débarquer comme ça mais il a tout de même le réflexe de refermer ses bras musclés autour de moi. Il me soulève du sol sans la moindre difficulté et nous fait tournoyer tous les deux. Ma jupe longue est agitée par le vent tandis que nous nous retrouvons dans une étreinte passionnée.

Reiner niche sa tête dans mon cou et je sens son nez froid caresser ma peau. Il hume mon odeur pour s'en imprégner et je fais de même. C'est seulement à cet instant que je réalise à quel point tout m'a manqué chez lui : sa voix, son odeur, ses câlins, ses baisers, le contact de sa peau contre la mienne. Je resserre un peu plus mes bras autour de lui et m'agrippe à sa chemise. J'ai peur de le lâcher, peur qu'il disparaisse à nouveau, peur qu'il m'abandonne.

A l'extérieur des murs [Livaï x OC] [Reiner x OC]Where stories live. Discover now