Chapitre 19

10.3K 693 245
                                    


Les petites aventures de Franklin :

Crème glacé et chat errant.

Quand ils arrivèrent au parc, le couple chercha un endroit calme et s'y installa. Dénarys se laissa tomber sur l'herbe fraîche tandis que son compagnon discutait avec ses hommes. Son regard perçant, peu importe où elle se trouvait, était toujours posé sur elle. Cette simple constatation généra un sentiment de bonheur en elle. Un petit sourire vint alors étirer la commissure de ses lèvres carmin, surtout lorsque son frère lâcha la main de son compagnon pour courir vers elle. Presque aussitôt, le petit garçon vint se coller à elle et lui offrit un sourire éclatant dévoilant ses petites dents blanches.

— Tu es si mignon, complimenta-t-elle tout en le couvrant de bisous.

Franklin riait aux éclats sous la pluie de bisous de sa sœur. Son rire arriva même jusqu'aux oreilles du sniper qui sourit satisfait de les voir ainsi. Depuis leur arrivée, une profonde et constante mélancolie semblait s'être emparée d'elle venant assombrir quelque peu son visage, marquant ses traits fins et délicats. Sa petite sauvageonne avait souvent des moments d'absence depuis la terrible révélation concernant la machination de sa propre famille contre elle. Quelquefois, il aimerait pouvoir lire dans ses pensées pour tenter de la comprendre et de l'aider. Cette petite femme aux agissements imprévisibles restait un véritable mystère pour lui.

Il pensa avec rage qu'il n'aurait jamais dû lui révéler ce qui se tramait dans son dos. Il aurait préféré la voir vivre dans l'insouciance et n'avoir comme seul souci l'insociabilité de Franklin. Ou bien alors ne pas savoir quel pyjama hideux lui mettre pour le coucher. Mais d'un autre côté, il ne voulait pas lui mentir sachant que le pire restait à venir...

Soudain, quelque chose sembla retenir l'attention de la jeune femme. Sans aucun doute les éclats de voix et les rires d'enfants un peu plus loin, supposa le sniper. Suivant son regard, il eut un rictus. Il ne s'était pas trompé, se dit-il en commençant à se demander comment il allait faire pour convaincre le petit paon d'y aller. Reportant son regard sur sa tornade blonde, il la vit réfléchir longuement avant de s'exclamer, une once d'espoir dans les yeux :

— Regarde, ils ont l'air de beaucoup s'amuser sur le toboggan ! Ne voudrais-tu pas aller jouer avec eux ou... Au moins essayer de faire de la balançoire ?

Pointant du doigt les enfants sur l'aire de jeu au loin, elle vit Franklin jeter un regard totalement désintéressé, voire ennuyé à l'endroit indiqué avant de reporter son regard innocent sur elle. Au moins, c'était limpide comme réponse. Tiens, cela lui rappelait étonnement quelqu'un, pensa-t-elle en passant une main dans ses boucles frisottantes à certains endroits.

Refusant catégoriquement d'aller jouer avec les enfants du parc, Franklin leva la tête pour regarder sa sœur lorsque celle-ci soupira, désespérée.

— Et les canards ? Tu ne veux pas aller nourrir les canards dans l'étang ?

— Non je ne veux pas, grogna-t-il en agrippant son cou, pas gentil.¹

— Oh ! Franklin, la poule de la dernière fois ne voulait pas te mordre. Elle était juste attirée par la nourriture qui se trouvait dans ton sceau, expliqua-t-elle.

— Non, fit le petit garçon tout en secouant la tête dans son cou, refusant catégoriquement de l'écouter.

Dénarys rit de bon cœur en repensant au jour, où elle l'avait emmené dans une petite ferme pour s'occuper des animaux et qu'une poule s'était soudainement mis à le courser alors qu'ils étaient en train de nourrir les petits poussins. Elle avait beaucoup ri ce jour-là, bien que Franklin n'ait plus jamais voulu y remettre les pieds. Elle se souvint que suite à cela, le petit garçon s'était montré très grognon le reste de la journée, évitant les poules et restant collé à elle comme maintenant.

𝐋'𝐢𝐯𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧Where stories live. Discover now