Chapitre 24

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Plusieurs semaines passèrent tranquillement, et les jours les plus chauds arrivèrent assez vite. Cependant, il faisait si chaud et lourd que l'air en était presque irrespirable. La température devait avoisiner les 40 °C, autrement dit une vraie fournaise.

Allongé à même le sol devant la baie-vitré ouverte, Stanislas tentait de combattre la chaleur insupportable qui s'était installée. Un petit ventilateur était néanmoins branché et tourné vers lui, faisant virevolter les voilages fins. Dénarys sourit en voyant un petit garçon entièrement nu, profondément endormi, à côté de son compagnon. Quelques jouets et bâtonnets de sorbet jonchaient le sol.

— C'est vrai qu'il fait plus chaud que ce qui avait été annoncé en début de semaine.

Elle venait de penser à voix haute, car Stanislas ouvrit les yeux à ce moment-là et plongea son regard ensommeillé dans le sien.

— Viens t'allonger avec nous, lui dit-il en tendant une main vers elle.

Dénarys l'attrapa et s'assit tout en posant son visage dans la paume de sa grande main. Elle regarda son petit frère et sourit en le voyant remuer doucement dans son sommeil pour se mettre sur le dos. Sa petite main vint se poser contre le ventre du sniper. Son regard glissa ensuite sur son abdomen, où un simple pansement recouvrait sa blessure maintenant cicatrisée. Tout comme il avait pris soin d'elle lorsqu'elle s'était malencontreusement coupé le doigt en cuisinant, elle avait pansé sa blessure et changé ses bandages jour après jour.

Inconsciemment, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable, et ce, même si Stanislas prenait toujours le temps de la rassurer quand elle le soignait. Pendant les jours qui suivirent l'incident, elle revoyait son amant se faire violemment attaquer et poignarder. Des images qui encore et encore, tournaient en boucle dans sa tête sans qu'elle ne parvienne à penser à autre chose. Elle avait mis du temps à pouvoir à nouveau rester dans le salon sans revoir son sang se répandre sur le sol. Cette simple réflexion l'amena peu à peu à repenser à Daniel.

La semaine passée, son père l'avait fait interner et la nouvelle avait fait la une des journaux pendant plusieurs jours. Suite à cela, plusieurs témoignages, principalement de jeunes femmes qu'il avait fréquentées, avaient commencé à affluer. Certaines parlaient des violences psychologiques qu'elles avaient subies ainsi que du harcèlement moral qu'il leur infligeait quotidiennement, tandis que d'autres le dénigraient ouvertement pour se venger de ses abus de pouvoir à leur encontre.

Bien entendu, le politicien avait pris la parole pour s'excuser de tous les dégâts qu'avait pu causer que son unique fils. Notamment auprès du fils de l'un de ses plus proches amis qui avait été tabassé par ce dernier lors d'un accès de colère peu avant qu'il n'agresse Stanislas. Avant de se faire interner, des photos de son visage tuméfié avaient fuité et inondé la toile. Daniel avait été admis aux urgences pour fracture de la mâchoire suite au coup-de-poing du sniper et l'une des infirmières qui s'occupaient de lui, n'avait pas hésité une seule seconde à prendre des photos pour les vendre à des paparazzis en quête de scoop.

Dénarys se laissa finalement tomber sur le tapis à ses côtés et se lova contre lui. Presque instantanément, Stanislas l'enlaça en passant un bras autour de ses hanches. Plongeant sa tête dans son cou, elle inspira son odeur musquée qu'elle aimait tant.

La petite mine de la jeune femme l'interpella.

— Ça ne va pas ? Je te trouve plus pâle que ce matin.

La jeune femme rouvrit les yeux et soupira en sentant ses nausées revenir.

— Je vais bien, souffla-t-elle en posant sa tête dans le creux de son épaule.

𝐋'𝐢𝐯𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant