Les gens parlent de la rue, moi j'y ai vécu et jai tout perdu

Partie 41

Bismillah

« On n's'habille pas en Gucci en taffant à l'usine »

Putain d'biz qui m'attend, le coup du siècle. Que du bon en vue, y'en avait pour 8 000 € facile. Huit mois d'salaire j'dirais. Plus de quatre ans d'prison si on s'fait prendre. Le biff ; notre motivation. Le biff attire les nouveaux potes les nouveaux potes attire les blèmpros ça attire les femmes et les prise de tête si tu les aimes trop, c'est donc pour ça que ma vie se résume à deux femmes : ma mère et ma sœur. Le reste NIQUE ! Mais y'a aussi ces putains d'sentiment qui veulent briser ma carapace que j'essaye de préservé au maximum...

J'fais mes bayes, je rentre.

J'm'endors direct, j'me réveille vers les coups de 16h. J'rejoins Salim.

- Moi : Wesh kho ça va ou quoi ?
- Salim : Ouais & toi la famille ?
- Moi : Bien.

Ca s'voyait à sa tête que ça allait pas, il a passé trois mois de sa vie entre quatre murs, il a pris l'temps d'réfléchir. Salim et moi on était des têtes au lycée, notre BAC on aurait pu l'avoir facile. J'ai eu plusieurs conversations avec des gens beaucoup plus expérimentés que moi, qui ont beaucoup plus de connaissance, mais moi j'avais beaucoup plus de vocabulaire. La rue m'a appris bien des choses, même mes pires ennemis mon appris quelque chose, ils m'ont appris à être méfiant. La rue m'a bercé, a essayé de m'faire oublier cette absence paternelle, ce manque atroce. Elle m'a montrée comment les gens vivent pour de vrai, enfin vivre c'est un très grand mot j'dirais plutôt survivre. La rue m'a accueilli les bras ouvert, j'lui ai sauté dessus sans savoir que tout ça enfaite n'était qu'une illusion de Sheitan. Sheitan embellis le hmar et amochis le hlel. Tout ce passe bien durant nos début, des p'tits sous par ci, des billets par là. Toujours des nouvelles chaussures aux pieds, nouvelle veste. Comme dis Salim : On n's'habille pas en Gucci en taffant à l'usine. Plusieurs fois on m'a dévisagé à cause de mon teint basané, un peu trop foncé. J'ai pas l'droit à l'erreur contrairement aux autres. J'dois suivre mon mektoub, mais moi pour avoir la même chance que les autres, j'ai dus faire le double voir le triple. Nargué par la chance j'me délaisse et plonge dans le hram...
Lass nous rejoint.

- Lass : Wesh les gars j'ai un plan !
- Salim : C'est plus pour moi tout ça !
- Lass : T'es sérieux là ! J'vous ramène des putains d'plan et vous faites les putes !
- Moi : On t'parle calme donc tu parles calme !
- Salim : TOI ! ME PARLE PLUS JAMAIS D'TA VIE OK !

Il lance un regard de Haine à Lass, il savait plus où s'mettre.

- Lass : Ta craqué ton slip ou quoi ?
- Salim : Tu crois t'aller m'le cacher longtemps ton p'tit manège espèce de PD va ?!
- Moi : Il s'passe quoi là ?
- Salim : J'ai trop fermer ma gueule fils de chien mais tu vas voir !
- Moi : OH J'TE PARLE !

Salim me fait signe de comme quoi j't'explique après.

- Lass : T'es sérieux tu veux ouvrir ton cul ! Oublie pas j'ai un dossier bâtard. On s'reverra !

Salim serre les poings, il avait la rage sa s'voyait. Une veine sort de son coup, j'me rappelle bien ! C'es c'qui nous rapproche, on a la même veine qui sort au même moment c'est chaud.

- Moi : Y'a quoi gros ?

- Salim : Tu vois Lass, quand j'tai appeler pour dire que comme quoi Sarah elle allait s'faire... tu vois quoi, bref lui il était là-bas il allait kékro wesh, il était déter pour suivre les autres, et tu vois moi j'suis pas un chien d'la casse, j'l'ai arrêté direct j'l'ai niqué à fond. Lui il s'défendait parce qu'il savait un truc sur moi... Mais j'men fou, j'assume wallah. Bref après il m'a dit que comme quoi il allait poucave si j'te dis. Moi j'voulais pas, et pour moi l'essentiel c'est que Sarah elle allait bien... Parce que wallah le truc qu'il voulait t'dire c'est que comme quoi j'voulais m'poser avec Sarah...

Le choque, j'étais trahi par mes deux meilleurs potes, bon Salim c'est moins que lass. Mais wallah j'suis choqué zeubi ! Il voulait zeub ma sœur (hechekoum). J'avais une haine de fou j'pétais des câbles, j'avais Salim à côté qui parlait pas, il m'regardait dans les yeux. Mais ce gars j'sais qu'il a un bon cœur mais j'peux pas l'laisser c'est ma sœur Sarah zeubi ! Elle mérite un prince j'sais pas, en tout cas pas Salim. Il pète les mêmes culs que moi et il croit j'vais lui dire oui pour ma sœur c'est mort. Mais en même temps c'est Salim quoi, j'ai une total confiance en lui. J'sais qui fera jamais d'coup d'crasse. J'étais perdu...

- Moi : ...

A VOTRE AVIS J'VAIS LUI DIRE QUOI ?