CHAPITRE 46

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Charly se touche le dos à nouveau, comme si le reflet dans le miroir n'était qu'une simple illusion. Sa peau est entièrement cicatrisée.

— Arianne, cesse de me regarder comme ça et parle.

J'ouvre la bouche puis la referme. Que dire ?

— Je ne sais pas, c'est la première fois que...

— C'est drôle comme tu n'es jamais au courant de rien. Comment es-tu capable de faire tout ça ? J'entends bien qu'une Sirène à ses propres capacités, mais pas de cet ordre là. Même le flux de pouvoir qui traverse ton corps est intense. Je n'arrive même pas à comprendre pourquoi je ne l'ai jamais ressenti auparavant. Alors je vais me répéter Arianne, qui es-tu ?

— Une Umon.

— Non, Arianne, je parle de ta vraie nature. Ta capacité à régénérer des blessures aussi graves n'appartient certainement pas aux Sirènes et encore moins aux humains. Quand vous êtes venu me chercher avec Ilyan, il a dit que tu étais un être spécial. Un être spécial à quel point, Arianne ?

— Je ne peux pas te le dire.

— Je suis le chef de l'unité anti-démon, j'ai le droit de savoir qui loge sous le toit du refuge.

— Si Ilyan et James ne t'en ont pas parlé, c'est que tu n'avais pas à être mis au courant.

Le rire qui sort de sa gorge me donne des frissons. Il n'a rien d'attendrissant.

— Donc tu m'as tourné le dos parce que je refusais de mettre ta vie en danger en t'impliquant dans mon monde, et maintenant c'est toi qui t'amuses à me cacher des choses ? Tu as l'esprit de contradiction, ou bien ?

— Si je pouvais le dire, je le ferais. A contrario, personne ne t'as mis un couteau sous la gorge pour t'éviter de m'en parler.

— Et tu m'en as mis un pour que je te crache le morceau.

— Nous étions en couple à l'époque.

Il ricane de nouveau.

— Oh oui, c'est vrai que nous ne sommes plus que de parfaits étrangers désormais. Le grand méchant incube se tapant ses collègues pendant que son ex petite amie se fait retourner par tout un tas de démons, on fait la paire, n'est-ce pas ?

— Pourquoi es-tu si odieux ?

— Parce que c'est toi. Toi qui fait ressortir ce côté là de moi.

— Mais tu n'as pas toujours été comme ça...

— C'est que je cachais bien mon jeu. Si tu ne veux pas me le dire, je vais devoir aller voir James et Ilyan moi-même.

— Ils ne te diront rien !

— Alors parles !

Je baisse les yeux et me mord la langue. C'est impossible.

— Bonne nuit, Arianne.

Il ouvre la porte et la claque derrière lui.

Je me rallonge sur le lit, et passe une main dans mes cheveux en hurlant.

Trop compliqué. Toujours trop compliqué. Alors pourquoi est-ce que j'espère encore pouvoir rester auprès de Charly ?

*

Je ne lui ai envoyé aucun message. Je voulais lui faire la surprise. Je sonne à la porte de l'appartement, une boîte de ses chocolats préférés en main, et un peu stressée. Et si elle s'énerve contre moi et refuse de me voir ? Non, c'est ma tante, elle ne ferait jamais ça. Était-ce trop prétentieux de ma part de penser ça ?

DIAMOND SCHOOL TOME 2Where stories live. Discover now