l'ataraxie/rafe cameron

Vingt

J'avais envie de crier, hurler, pleurer mais rien ne sortait.
Les larmes avaient arrêter de couler après avoir couru un long moment.

Je n'avais plus aucun endroit pour dormir maintenant.
Impossible pour moi de voir ma mère et je n'avais aucune envie de retourner voir les Pogues et de jouer la comédie devant mon frère caché.

Le pire c'était que John B n'en savait rien et que je ne pouvais même pas avoir toutes les réponses à mes questions vu que 'mon père' a disparu en mer il y'a 13 mois.

J'ai toujours considéré Big John comme quelqu'un de ma famille mais de là à imaginer que c'était mon père...
Il m'avait appris a reconnaître les étoiles et les identifier et c'était une des choses qui m'avait toujours passionnée.
Il m'avait aussi appris a lire des cartes maritimes et il nous parlait du Royal Merchant, à moi et John B, comme un jeu d'enfant et quelques années plus tard, nous reprenions l'affaire.
Comment pouvait il me regarder quand j'appelais Alexandre « papa »? Et comment Alexandre pouvait il me regarder alors que je n'étais même pas sa propre fille?
Je comprenais maintenant sa haine envers moi.

J'arrêtais de marcher et appelait Rafe.
Le bip résonnait et mon stress montait.

—Salut
Je soufflais, rassurée d'entendre sa voix.

—Est ce que tu penses pouvoir me trouver un endroit où passer la nuit?
—Tout va bien?
—Oui oui, alors?
—J'arrive
Je donnais ma localisation à Rafe et je l'attendais au bord de la route déserte.

Quand le garçon était arrivé devant moi, ma pression relâchait tandis que mes mains étaient accrochées contre son corps quand il conduisait.
Je laissais tomber ma tête sur son dos et je me reposais enfin.

Nous arrivions devant une assez grande maison.
—Rassure moi, tu comptes pas entrer par effraction ?
Il rigolait et me montrait un code sur la porte.
—Du calme ma sœur, c'est une des résidences secondaires de Rose qui compte les mettre en vente donc il n'y a personne

Il ouvrait la porte et nous entrions dans une maison somptueuse.
Elle était grande, tout en pierres qui donnait un style très vintage.
La cuisine était à côté du salon qui séparait la pièce d'un comptoir où je pouvais voir des bouteilles entassées et des pochons de shit.
Tout les meubles était en bois et les murs en pierres.

—Ta faim?
Rafe me regardait en me servant un verre d'eau.

J'avoue que je n'avais rien mangé à part les gâteaux apéritifs du restaurant.
Penser à cette soirée me faisait encore mal au ventre.
Est ce qu'ils cherchaient à me joindre ?
Est ce qu'ils m'en veulent tous ?
Je n'ai toujours pas envie de les revoirs mais pourtant je les voulais auprès de moi, surtout John B et JJ.
JJ me manque.
Il aurait été là pour moi.
Mes yeux commençaient à me piquer et je hochais la tête pour ne plus m'égarer dans mes pensées.

Nous commandions des pizzas et il mettait un film débile qui passait à la télé pendant que nous nous amusions à nous chamailler.

—Alors non là je suis vraiment pas d'accord!
—Attend t'es vraiment en train de me dire que Voldemort défonce Dark Vador?
—Évidement, c'est le Seigneur des Ténèbres!
—Oui et lui c'est le Seigneur des Siths!
—Ouais mais en attendant, Dark Vador parle avec un scaphandre donc bon
—Ouais et Volvi a pas de nez alors bon
Nous rigolions tout-en continuant d'émettre des théories.

Plus je passais du temps avec Rafe, plus je me demandais pourquoi lui et moi nous nous sommes jamais entendus.
On continuer de rigoler avec des regards timides et une assez grande distance entre nous.

Je volais la part de pizza qui était encore dans la main du Kook pendant que ce dernier courait à ma poursuite.
Je ne connaissais la maison seulement depuis quelques heures et je n'avais même pas visité l'étage qui avait l'air assez grand.
Je me ruais dans les escaliers et me retrouvais alors dans une chambre, où des vêtements étaient étalés au sol et où l'obscurité régnait.

Rafe arrivait avant que j'ai pu avoir le temps de fermer la porte derrière moi.
—Non tu ne l'auras pas !
—Je suis plus grand que toi
—Je vais me battre si il le faut!
Il commençait à essayer de me prendre la part des mains mais une idée me venait à l'esprit.
Il s'arrêtait en me regardant, sa langue passait sur ses lèvres pendant que je mettais la part de pizza dans mon décolleté.
—Si tu la veux vraiment, viens la chercher