Vingt-Huit

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Pdv de Rafe

J'étais sur le comptoir de la cuisine, un verre de whisky à la main.

Angelina était devant moi, un verre également dans sa main.
On entendait plus que le bruit du verre qui se reposait contre le comptoir.
Mais moi tout ce que j'entendais c'était cette phrase  «Tu couches avec JJ et puis maintenant lui? Qu'est ce que tu fous? »
Cette phrase tournait en boucle dans ma tête.

Ça me rendait dingue.
Elle m'avait dis qu'il ne c'était rien passer entre eux, elle m'avait mentis depuis le début.

Angelina était concentrée a faire le tour de son verre avec son doigt, touchant le comptoir froid et métallique. Ses mains tremblaient et son regard divaguait entre son verre et le mien.

—Est ce que c'est vrai?
Son regard croisait le mien et elle baissait les yeux aussitôt, se re concentrant sur son verre.
—Oui

Je baissais les yeux pour regarder mon verre vide et je le laissais se fracasser contre le mur d'un seul geste de la main.
Je passais mes mains dans mes cheveux et la seconde d'après je me rapprochais d'Angelina qui me regardait, un air peureux?
Est ce qu'elle avait peur de moi?
—Rafe calme toi
Elle reculais, son dos heurtant le comptoir.
—Tu m'a mentis
—Je suis désolée-
—Je vais le défoncer putain
—Rafe arrête y'avait presque rien entre nous à ce moment là-
—Ta couchée avec ce Pogue, je parie que t'as aimée hein?
—Rafe j'avais peur pour JJ, si je te disais la vérité t'allais-

Elle prenait sa défense toujours et encore.

—Tu l'aimes hein?
—Quoi?
Elle avait l'air sonnée, comme si je déraillais mais ma question était clair et je voulais une réponse.
—Est ce que tu l'aimes?
—Mais non, Rafe-

Elle essayait de se rapprocher de moi pour me toucher mais je reculais à mon tour, de peur de lui faire mal.
Je passais mes mains sur mon front pour essayer de me calmer mais la colère montait.

—T'es toujours là à le protéger putain! Ta toujours pris SA défense et tu couches avec lui maintenant-
—Rafe c'est bon j'ai compris ça remonte! Tu peux pas m'en vouloir pour ça maintenant
—SI J'PEUX
Je criais maintenant.
Elle avait les yeux rouges remplis de larmes.

Et je repensais aux disputes entre moi et mon père, les semaines passées.
Je m'embrouillais avec lui à son sujet.
—Putain mon père me l'avait dit.. Il m'avait prévenu
—De quoi?
—Que tu n'étais pas faite pour moi. Que a cause de toi, je l'avais totalement délaissé!

Mais je ne pouvais pas abandonnée Angelina.

—Non Rafe c'est faux, ton père te manipules pour te garder auprès de lui! Rafe j'ai été là à chaque disputes! Je t'en supplie crois moi!

Elle criait en pleurant pendant que je sentais mon cœur battre plus fort.

—RAFE S'IL TE PLAÎT-
—TU NE FAIS QUE MENTIR, MON PÈRE EST LÀ POUR MOI!
—MAIS PUTAIN RENTRE TOI ÇA DANS LE CRÂNE, TON PÈRE NE T'AIMES PAS ! IL NE TE VOIT PAS! JE...JE TE VOIS, MOI, ANGELINA!

Je ne la regardais pas dans les yeux, mes mains tremblaient et mes larmes coulaient.
—Rafe... moi je te vois! je suis là..

L'alcool me faisait bouillir de l'intérieur.

—Rafe...

Elle avait du mal à parler, elle pleurait en saccadée comme si elle n'arrivait plus à respirer.

—Je t'aime
Sa main était porter à son cœur et son menton tremblait.

Ses mots que j'avais tant attendus étaient enfin prononcés.

J'ai compris que je l'aimais le jour où j'étais revenu de chez mon père et qu'on avait passé la soirée ensemble.
Tous les jours passés avec elle me rendais heureux, je voulais la garder que pour moi et la protéger de tout le monde. Je voulais qu'elle soit à moi et à personne d'autre et qu'un jour on se barre d'ici. Je ne supportais pas imaginer quelqu'un d'autre l'approcher.
C'était la première fois que je me projetais plus tard dans le futur mais seulement avec elle à mes côtés.
J'espérais qu'on aller arrêter de fumer, arrêter ses conneries là car c'est à cause de moi si elle a commencé et je m'en voulais tellement. Elle ne mérite pas ça mais elle ne voulait plus arrêter, j'ai tellement essayer mais elle rejetais cette idée la.
Alors je nous imaginais dans un appart à côté de sa fac ou si elle voulait faire autre choses je la suivrait. Je la suivrait où qu'elle aille et je voulais lui montrer le monde, voyager et lui faire découvrir tous ce que je connaissais.

Je voulais tellement de choses avec elle.

Mais aujourd'hui, je ne voulais pas la croire.

—Tu ne m'aimes pas
J'essayais de parler d'une voix claire et froide.
—Non tu-
—Et je ne t'aime pas, répétais- je, encore.
—Rafe..

Mon cœur cessait de battre.
Elle me regardait, les yeux imbibés d'alcool, elle ressemblait désormais à un personnage des Noces funèbres.
À une personne inanimée.

Elle hochait simplement la tête et passait la porte.

—Angelina revient

Elle ne me répondait pas et je la suivais en courant.

—REVIENT À L'INTÉRIEUR

Mais mes cris ne suffisaient plus.
Elle n'avait plus peur.

—Tu es défoncée, je te laisserais pas partir

Mais elle continuait à avancer.

Je l'attrapais par le bras d'une prise ferme en la retenant en arrière.

Mais son visage n'était plus le même.
Son regard était noire et sa mâchoire contracter. Je ne l'avais jamais vu comme ça.

—Ange
—Non tu as raison, je ne t'aimes pas et tu ne m'aimes pas
—Ange je-
Ma poitrine me faisait mal. Je saignais.

—NON, LÂCHE MOI! Ne me touche pas! T'es...t'es exactement ce que j'imaginais Rafe! un p'tit con de riche qui pense qu'il a tous ce qu'il souhaite et qui en a rien foutre de tout le monde, mais tu sais quoi? les gens comme toi personne les aimes

Elle me parlait comme avant, on dirait que rien ne s'était jamais passé.

Elle reprenait en regardant le sol.
—Alors tu va me laisser partir et m'oublier....tu n'existe déjà plus pour moi

Elle avait les lèvres bleutées par le froid, elle avait les yeux rougis mais ça c'était moi.
Mon cœur me faisait mal, je le sentais se déchirer.

—S'il te plaît reste

J'étais incapable de dire que je l'aimais.
Tout ce que je pouvais sortir était cette phrase minable.
J'allais la perdre a cause de ça.

Elle tournais son visage pour me regarder droit dans les yeux avec une totale indifférence.
J'étais un inconnu.
Je ne vivais plus à travers ses yeux.
Je ne vivais plus.

Je l'avais laisser partir.

l'ataraxie/rafe cameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant