Vingt-Deux

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Tw: Ce chapitre contient une scène de mutilation , si vous ressentez le besoin d'en parler, mes dms sont ouverts
On peut tous y arriver <3

Je me réveillais doucement en entendant l'eau de la salle de bain couler.
Je n'avais pas aussi bien dormi depuis un long moment, surtout après la révélation de la veille.

Ma mère m'avait envoyé des messages depuis hier soir.
A vrai dire, je m'en fichais pas mal qu'elle était inquiète ou non.
Sarah m'en avait envoyer aussi depuis la fête.
Aucun messages des Pogues ne faisaient apparition et cela me convenait.

Rafe m'avait raconter que depuis, John B vivait chez eux après que Topper lui est cassé le bras.
—Attend, ton père est le tuteur légal de John B maintenant?
—Ouais mais bon ne commences pas à dire que c'est mon frère je te préviens!
Rafe rigolait pendant que je baissais les yeux. J'avais vraiment envie de lui raconter tout ce qu'il s'était passé mais c'était encore dur pour moi.
—Et Sarah du coup?
—Elle traine avec les Pogues maintenant, elle a pris ta place
Je le fusillais du regard.
—Ça va je rigolais Ange
Il m'attrapait les bras pour lui faire un câlin.
Son torse était mouillé, sortant à peine de la douche et je souriais malgré moi.

Je passais l'après-midi seule, Rafe étant parti voir son père.
Les séries télés étaient inintéressantes et répétitives, je finissais donc par sortir de la maison en me baladant dans le quartier.
Penser à rien, la musique à fond dans mes oreilles et marcher était une réel thérapie.

Je devais marcher depuis au moins 30 min car je me retrouvais devant la maison de Barry, une moto que je reconnaissais dans sa cour en piteuse état.

Putain. Rafe m'avait mentit.
J'entrais dans ce qu'il ressemblait à une maison et je découvrais mon colocataire en train de se faire une rail de coke.

—C'est ce que tu appeles une activité entre père et fils?
Ma voix était froide et sarcastique.
Le Kook se retournait vers moi, étonné.
—Qu'est ce que tu fais ici princesse?
Barry se mettait devant moi, un sourire mauvais.
Rafe se levait en posant une main contre et lui sifflait « elle avec moi » « c'est bon ça va »
—Eh beh Country Club, je savais pas que t'aimais les filles dans son genre, s'exclamait Barry en me détaillant de la tête au pieds.
Je ne relevais pas la remarque du dealer et je me tournais vers Rafe qui reprenait son activité préférée.

Je ne comprenais pas pourquoi il m'avait mentis là dessus.
J'essayais de le tirer par le bras en disant des petit « rafe » « rafe viens » mais j'avais  l'impression de ne pas exister.
Il ne voyait que sa drogue.
Barry me jetait des regards en soufflant.
—Rafe aller viens-
—Laisse le tranquille
—Je te parles pas à toi Barry
Barry me faisait tout un récit en disant « ouais mais t'es chez moi...» pendant que Rafe continuait à m'ignorer.
Ma colère montait à petit feu.
Je décidais de partir au bout de quelques minutes, retenant ma rage.

Mon père, Les Pogues et maintenant Rafe.

Je tapais le code pour entrer dans la seule maison où j'étais encore acceptée.
Mes larmes commençaient à monter.
Je me réfugiais dans la salle de bain pour m'enfermer à clés.

Je prenais une douche brûlante, accroupie, serrant mes jambes contre ma poitrine.
Je regardais ma peau remplie de cicatrices.
Je pouvais encore ressentir les plus profondes, celles que je faisais durant mes crises.

Ce genre de crises où ton cœur bat à une allure folle, ta tête siffle et bourdonne les mots répétés en les décortiquant
« je suis toute seule »
« on me préfèrerait morte que vivante »
« je ne veux plus souffrir »
« je veux juste être heureuse »
Le reste de ton corps ne tiens plus sur tes pieds et tes mains tremblantes essayent de faire taire ses voix en arrachant des cheveux.

Tu égalises ta douleur sentimentale avec de la douleur physique.
Tu ne vois presque plus à cause des innombrables larmes qui jaillissent et ta gorge te brûle à force d'étouffer des cris.
Tu décides dans un élan de secours mental, d'apaiser cette douleur en laissant une lame pénétrer ta peau. Ton âme a tellement souffert pourtant ton enveloppe corporelle reste intacte.

Le sang chaud coule le long de tes jambes.

Ta tête ralentit.

Ton cœur bondit.

T'es yeux s'écarquillent et les voix s'effacent.

Qu'est ce que tu as fais? Pourquoi?

Et maintenant, la honte s'empare de toi.
Tu caches ses cicatrices en noyant tes blessures mentales.
Tu remets ce masque impavide et tu te munis de ta combinaison à manches longue et d'un pantalon.

Ce soir là, enfermée dans cette salle de bain, mes démons m'appelaient une nouvelles fois.
L'eau bouillante ne l'était plus tellement et se remplissait de couleur rougeâtre.

Je m'attachais les cheveux et mettais mon plus gros jogging et mon plus épais pull à capuche recouvrant mes cheveux.

Je fumais un moment, attendant Rafe.
La nuit tombait. Je continuais à fumer.

l'ataraxie/rafe cameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant