Trente-Trois

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Le père Cameron se retournait pour me faire face après avoir remarqué la décomposition sur le visage de son ami.
Sa main était taché de sang tenant encore son bras et sa bouche s'agrandissait en même temps que ses yeux lorsqu'il me voyait.

—Putain de merde

La plaie avait l'air si profonde lorsqu'il laissait échappé sa main et se rapprochait d'Alexandre.
Ce dernier semblait épuisé et passait une main sur son visage ruisselant de sueur.
—Ward je ne peux p-
—Ce n'est qu'un gosse, il dira rien
Alexandre reculait encore pourtant en hochant la tête de droite à gauche.
—T'ES DANS LE COUP ! SI JE TOMBE, TU TOMBES, finissait Le Cameron en attrapant le verre de son interlocuteur et le jetait se briser contre le mur, à quelques centimètres de celui ci.

Et sans savoir pourquoi, je m'avançais à mon tour vers eux.
—Il se passe quoi? de quoi vous parler putain?
—Angelina reste en dehors-
—Ce qu'il se passe, c'est que ton putain de frère s'est barré après m'avoir planté et que maintenant on risque gros, très gros, essayait de commencer Mr Cameron qui ne détournait pas son regard du mur.
—John B ? Quoi? Mais c'est pas possible il pourrait pas faire ça
—Ah oui? Tu es sûre ?

Et il se retournait en s'avançant vers moi, les yeux rouge et me montrait ce trou béant sur son bras.

—...C'est pas lui...non, c'est sur..
—Tu as la preuve devant toi Angelina! Et oui ton frère n'est pas aussi gentil que tu le penses! Il m'a regarder moi, droit dans les yeux et a essayer de me tuer

Il se pointait du doigt (sûrement une habitude de Kook à mon avis) et laissait un silence pendant que je restais muette.

Je ne le croyais pas.
John B appréciait Ward, pourquoi est ce qu'il l'aurait fait?
Ward l'avait pris sous on aile et il avait travailler pour lui pendant un temps et puis c'est le père de Sarah, jamais il n'aurait pu.

—Il va tourner aussi mal que son père, c'est ça de vouloir absolument partir à la recherche d'un bateau, il est devenu fou

Le Kook marchait vers le comptoir et se servait un verre d'alcool.
Je me tournais vers Alexandre qui me regardait et me suppliait du regard de rester en dehors.
Mais il savait qu'il en avait trop dis car depuis la dernière fois, tout tournait dans ma tête pour que je me taise.

—Vous étiez au courant pour l'or?

Je regardais devant moi Ward, un verre dans une main qui s'avançait à sa bouche mais qui s'arrêtait soudainement.
Il restait raide et ne se retournait pas.

—Vous saviez ? Vous deux ? Vous étiez au courant? Et...pour Big John?

Alexandre me regardait droit dans les yeux et son regard suivait le mien vers son ami.
—Ward c'est trop tard, ça fais des jours qu'elle est enfermée ici, elle dois savoir

Il bougait enfin pour boire d'un coup sec et reposait son verre accompagné d'un bruit quand il rejoingnait le comptoir métallique.

—Ma pauvre chérie, tout aurait été si simple si tu étais restée avec mon fils...
Je continuais de le regarder sans savoir quoi dire face à son ton méprisant.
—...il pense que tu as disparu et tu sais ce qu'il me rend dingue? Même quand tu n'est pas là il ne parle que de toi
Ward se retournait pour me regarder, un regard froid, les mains le long de son corps.
—Tu l'a changé, il dira sûrement que c'est de l'amour mais moi je vois qui tu es, une petite garce manipulatrice
—Vous ne m'aimez pas parce que Rafe n'est plus obsédé par vous! Vous n'avez plus aucun contrôle et ça vous fais chier hein? Plus de contrôle sur John B qui est si près de trouver le Royal Merchant et qu'il l'a sûrement trouvé

J'entendais Alexandre se rapprocher du comptoir mais mes yeux ne fixait que ceux du Kook enragé qui me détaillait.

—Pourquoi John B vous aurait attaqué ? Il n'a aucune raison-

Et là, je me coupais moi-même.

Ward connaissait l'histoire du Royal Merchant avant nous et a même mentionner Big John.
Et si?

Et si Ward et Big John se connaissait?

Je voyais Alexandre qui enlevait ses premiers boutons de sa chemise, il devait sûrement suffoquer vu ses respirations mélangées à des toussotements.

Ma vision se troublait et je reculais à petit pas.

Et si Ward et Big John faisait équipe?

Mon regard était fixer pas plus haut que sur leurs chaussures.

Et si Ward savait ce qui était arrivé a Big John?

Je heurtais un mur derrière moi et je me sentais clouée à celui ci.

Et quand tout ce bousculait dans ma tête, le sois disant homme que je considérais autre fois comme père, prenait la parole.

—Je n'étais pas au courant de cette stupide histoire de bateau avant que Ward m'en parle...
Je n'étais pas dans le coup, Ward et Big John faisait équipe mais j'ai été très vite impliqué quand de l'argent rentrait en jeu. Seulement je ne pouvais pas faire parti de la partie car Big John était celui qui m'avait tout pris...

Il marquait une pause et essayait de chercher mon regard mais ma tête vacillait encore.

—Ward continuait de m'en parler secrètement pour que je puisses les suivre

Je levais mon regard une demi seconde vers eux, le Cameron avait un regard droit devant lui et son verre à nouveau à sa main et Alexandre, lui, parlait en regardant son ami.

—Puis Big John a voulu changé les termes du contrat (un reniflement de la part de ward se faisait entendre) et une dispute entre les deux est arrivé
—Il voulait plus que ça! il allait repartir sans rien me donner! coupait le Cameron, il commençait délirer avec cette histoire...Il avait pas de thune et vivait avec ce pauvre gamin sans sa fille...On était amis (il passait sa main sur sa bouche en la frottant)

Je comprenais où il voulait en venir.
Et c'est comme si je l'avais toujours su.
Ma tête s'arrêtait de tourné et je les regardais un à un.

—Vous l'avez buté ?

Cette phrase sortait sans que je veuille qu'elle soit prononcé et pourtant tout prenait son sens.
Ward aurait été énervé par Big John et Alexandre le détestait.
Il aurait caché à tous une disparition en mer.

Mais non je voulais pas que ce soit vrai.
Je voulais pas qu'un silence se mettent en place.
Je ne voulais pas imaginer ne jamais le revoir et devoir le dire à ma mère.
Je ne voulais pas savoir tout ça.
Savoir que mon père biologique était mort tué par Alexandre .
Que j'avais vécue toute ma putain de vie dans cette ignorance.

Et dans un moment comme celui ci où une question est posé mais aucune réponses n'est attendue car tu connais cette vérité, je prenais les dernières forces qu'il me restait pour m'enfuir de cette maison.
Mais cela faisait bien trop longtemps que je ne dormais plus et que je ne mangeais plus et que les dernières forces qu'il me restait avait été consumer pour cette conversation.

Avant que j'ai pu atteindre la poignée de la porte, mes jambes se dérobait sous moi et ma tête claquait contre le carrelage froid.

l'ataraxie/rafe cameronWhere stories live. Discover now