CHAPITRE I :

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"L'art vise à imprimer en nous des sentiments, plutôt qu'à les exprimer" Henri Bergson.


10 MOIS APRÈS L'ACCIDENT :

Dernière année de master, l'écriture du mémoire et la liberté des études supérieures avant de quitter l'école à jamais.

Les élèves couraient dans les couloirs pour pouvoir assister au cours de ce fameux professeur, qui s'était fait connaître à l'international grâce à sa thèse sur l'inspiration artistique de l'antiquité dans l'art moderne. Ces écrits ont été reconnus par les plus grands historiens du monde.
Nombreux sont les étudiants qui ne venaient que pour l'admirer pendant ses conférences, sa beauté si singulière attirait les foules. C'était clair : il avait un don pour attiser la sensibilité de ces êtres si naïfs. Son charisme faisait immédiatement taire les nombreux chuchotements dès son passage dans les salles, son éloquence permettait aux gens qui s'intéressaient peu à l'art de devenir de vrais passionnés. Il avait le talent d'orateur ce qui plaisait énormément à son public mais aussi à ses nombreux mécènes.

Âgé de 33 ans, c'était assez rapidement qu'il a pu finaliser sa carrière en tant que maître de conférence, titulaire de l'Université Olympos, domaine des Dieux, de la culture et des échanges : C'était une fierté pour lui, d'avoir eu accès à tant de privilèges en si peu de temps. Pourtant, il n'avait pas réussi à acquérir l'estime de tout le monde.
Professeur d'histoire de l'art mais aussi de philosophie et de droit. Ses études lui avaient appris des travaux d'analyse et critique; Non pas de simples mots à connaître par cœur, mais des recherches. Des théories généralisées sur l'interprétation artistique et sa création. Dans l'unique objectif d'être compétent sur sa perspective historique, son influence sur la société et sa restitution sur nos civilisations.

Le brun, plus jeune que certains de ses élèves, entra théâtralement dans la grande salle de cours, tel la représentation d'un Dieu grec, il se mouvait d'une allure confiante et sûre de lui comme si l'espace lui appartenait. Il déposa ses affaires sur son bureau en bois, avant de retirer sa veste d'un bleu royal et de l'accrocher d'un geste nonchalant sur le dossier de sa chaise.

« Bien, si vous êtes ici, mes chères têtes blondes, c'est que tout d'abord que vous avez validé votre première année de master, dans ce cas là, mes félicitations. Vous avez fait le bon choix de suivre ce cursus. Cependant, ce n'est pas suffisant. Il vous faudra beaucoup plus pour comprendre nos sociétés. Un master comme celui ci donne des connaissances aux étudiants dans une grande analyse critique. Une formation complète qui permet d'acquérir des compétences culturelles, synthétiques et analytiques. Pour l'histoire de l'art, la formation se répartit traditionnellement entre les périodes médiévale, moderne et contemporaine. Je suis malheureusement, aujourd'hui, le seul professeur à vous faire cette introduction pénible mais sachez que Monsieur Jeffords s'occupera de la première partie ainsi que de celle qui touche à l'antiquité. Quand à moi, Monsieur Zaidi, celle du moderne et du contemporain. L'histoire de ces périodes visent à l'étude approfondie de la production artistique dans toutes ses composantes. L'ensemble de ses productions selon toutes les méthodes d'interprétations, sans en exclure, bien au contraire, les phénomènes d'expositions ... »

Il n'avait même pas fini sa présentation que les gens de la salle se lançaient des regards paniqués en essayant de noter ce qu'il disait. Ce cours n'était qu'une introduction à la matière, et pourtant la pression de l'excellence se ressentait facilement dans la salle. Le professeur au teint mat et aux yeux vert translucides continuait son discours, donnant des informations sur le niveau et les nombreux objectifs de cette année.

L'élitisme. Ce sentiment d'appartenir seulement à la compétition, de ne pas avoir sa place parmi les autres. Les étudiants se comparaient toujours entre eux : Qui était le plus intelligent ? Qui allait réussir son master ou justement abandonner ? Les élèves commençaient déjà à questionner leurs avenirs en voyant le professeur avec autant d'exigences. Le conférencier faisait exprès d'accentuer cette pression pour faire réveiller les âmes les plus tourmentées et éliminer les plus faibles. Il continuait son discours, ne faisant pas attention aux raffuts dans l'amphithéâtre.
Après tout, il fallait se préparer à ça avant.

PERFECTIONNISTEOnde histórias criam vida. Descubra agora