CHAPITRE IV :

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RAYAN :

Je ressentais chaque fibre de son être trembler alors que ses longues boucles s'agrippaient autour de ma barbe, provoquant en moi l'envie de les arracher une à une. Ma main, posée sur sa taille, demeurait immobile, ce qui m'apparaissait étrange. Elisa était étrange vue l'absence de réaction de sa part.
Sa respiration s'accordait en soubresauts, ses joues étaient teintées de rouge, et ses cheveux en désordre racontaient beaucoup de choses sur son comportement : elle était complètement ivre. Une jeune femme gâtée, insupportable et intoxiquée. Je la détestais.

Se mettre dans un tel état un soir de semaine?

Je haïssais les irresponsables.

« Alors, Rayan, allez vous faire foutre. » Elisa buvait une nouvelle fois son verre de tequila, fixant ses amies qui s'extasiaient à l'idée de réussir son défi.

Je la sentais peu à peu sombrer dans mes bras. Avec une force suffisante, je l'installais à mes côtés sur l'un des sièges. Elle scrutait les alentours pour s'assurer que l'autre homme ne revienne pas. En y repensant, il était régulièrement courtisé.

Je comprenais. C'était un homme talentueux, remarqué par les plus grands jurys du pays. J'aurais aimé avoir sa gloire. Il avait travaillé dur pour réussir. Je ne devrais pas ressentir de jalousie envers un ami... enfin, peu importe.

Étais-je vraiment meilleur que les autres, après tout ?
Oui. J'étais Rayan Zaidi.

 
« Avec plaisir. » Je ne voulais pas me laisser faire face aux propos vulgaires de mon étudiante.. Elle m'avait assez humilié la dernière fois pour la laisser partir. Le hasard faisait bien les choses.

« Je ne suis pas une perdante. »
« Je ne suis pas un baby-sitter. » Contrais je.

« Arrêtez de faire le mec compliqué! Je...bah.. j'ai besoin de thune, donc acceptez et hop on est quitte! »

« Pour quelques billets, vous êtes capable de faire ça? »

Désespérément elle n'arrivait même pas à formuler sa phrase. Avec la musique en fond et les gens qui chantaient par-dessus, je n'entendais rien à ce qu'elle essayait de me faire parvenir. Je ne pouvais qu'admirer ses lèvres bouger.
Ses magnifiques lèvres... rose et pulpeuses.. si innocente..

Rayan, calme toi.

Je lui demandais de répéter ce qu'elle disait, et elle continuait d'augmenter la sonorité de sa voix, me criant dessus. Je faisais mine de comprendre avant de changer de sujet.

« Vous vous souvenez de l'épicerie ? » Une piqûre de rappel ne lui ferait pas de mal, même si elle était complètement alcoolisée. Ceci se remarquait à ses pupilles dilatées, à sa langue pâteuse, sa peau pâle et ses longues cernes. Le moment était mal choisit pour lui faire une leçon de morale.

« Hmmm? Quoi? » Elle baissait la tête avant d'essayer de se réinstaller sur son fauteuil.

« Vous n'allez pas vous en sortir comme ça. Je n'aime pas votre jeu. »

Je m'apprêtais à la quitter, mais ses ongles vernis s'enfonçaient profondément dans ma cuisse, m'obligeant à rester immobile. Un léger râle s'échappait de mes lèvres alors que la trace laissée par ses longues capsules s'ancrait durablement sur mon pantalon.

« Et qu'est ce que vous allez faire, Monsieur Zaidi? » Dit elle les yeux battant et un regard qu'elle espérait brûlant.

« Rayan. Pas de Zaidi ici. » soufflais je froidement.
J'avais une forte envie de la frapper, elle était insupportable. Seulement nous étions dans une sphère public, et je ne voulais pas retrouver les policiers de la veille. Ma réputation était en jeu.

PERFECTIONNISTEWhere stories live. Discover now