4- Aide recherché

28 5 14
                                    

🧡

J'avance dans les rues de Cambridge d'un pas suivant la musique de Gerry Rafferty dans mes oreilles. Mon café aux noisettes dans une main et mon autre main qui tient fermement mon gros foulard afin qu'il ne me revienne pas dans le visage avec tout ce vent. J'avance rapidement vers mon lieu de travail.

Pour une fois, je ne suis pas en retard, et je peux voir les camions de livreurs qui sont stationnés devant la boutique au loin. Sauf que... ce que je vois, ne me semble pas du tout normal. En effet, au lieu de vider le camion, les livreurs le remplissent de boîtes.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » me dis-je en avançant un peu plus rapidement vers mon lieu de travail.

J'arrive enfin devant la boutique alors qu'un livreur en sort avec une boîte.

- Vous faites quoi au juste ? Lui demandais-je, mais je ne reçois qu'une phrase marmonnée incompréhensible comme réponse de sa part.

Compte tenu de sa non-réponse:  je m'aventure dans la boutique et vois un homme en costard noir de dos, ainsi, que ma patronne parler. La gérante des lieux semble sous le choc et même sur le point de pleurer.

- Mais bordel, il se passe quoi ici ? Dis-je un peu trop fortement à mon goût, car tout le monde présent dans la boutique soit, mes collègues, quelques livreurs, ma patronne et l'homme inconnu se tourne vers ma petite personne.

L'homme s'avance vers moi, avec un air sévère. Merde, pourquoi je ne retiens jamais les mots franchir ma bouche moi?

- Je suis le propriétaire des lieux, jeune fille. Dit-il de son air sûr de lui qui me tape déjà sur les nerfs.

- Bonjour monsieur ! Dis-je simplement en regardant mes souliers soudainement plus intéressant.

- Je suis ici, pour fermer cette succursale, et ça, à effet immédiat. Ajout-il.

- Quoi ? Dis-je en même temps que mes collègues.

Nous regardons tous notre gérante qui ne fait que regarder le sol en reniflant.

- Et pourquoi ? Ai-je l'audace de demander.

- Parce que j'en ai envie. Voilà tout ! Dit l'homme en costard amèrement.

Je devrais être sous le choc, et peut-être que je le suis, mais tout ce que je fais c'est aller chercher mes affaires dans l'arrière-boutique en silence et sortir de la boutique où j'ai travaillé la dernière année.

Me retrouvant à nouveau à l'extérieur dans le froid, mais sans envie de rentrer chez moi, je me laisse aller où mes membres veulent me mener. Je flâne comme ça dans les rues de Cambridge pendant une bonne heure avant de retourner sur la rue de la boutique de soulier. Évidemment, je me dirige vers mon disquaire préféré et je vois en arrivant devant celui-ci un signe de la vie.

Une affiche d'aide recherché se retrouve dans la porte du magasin d'Harry. J'entre alors avec une tout autre intention. Je referme la porte derrière moi et arrache l'affiche. Puis m'avance vers Harry qui se trouve dos à moi derrière le tiroir-caisse a placer des fils et autres gadgets pour les clients.

- Tu n'as plus besoin de chercher, ton employé-modèle est arrivé. Dis-je en posant dramatiquement l'affiche sur le comptoir.

- J'avais peur que tu ne comprennes pas le message ! Dit-il en se tournant vers moi avec un magnifique sourire à fossettes.

- T'es sérieux ? Lui demandais-je.

- Très sérieux, j'ai vu les camions ce matin, et qu'il y a à peu près trente minutes un homme en costard à fermer la porte de la boutique à clé. Je me suis alors dit que tu viendrais ici tôt ou tard pour te changer les idées. Il s'est passé quoi ? Me demande Harry en croisant ses bras sur sa poitrine tout en se laissant choir sur le côté,  sa hanche droite contre le comptoir.

- Exactement ce que tu penses. Cet imbécile est venue mettre la clé sur la porte à effet immédiat. Je suis maintenant à la recherche d'un travail et puis j'ai vu ton affiche...

- Et comme je t'ai dit j'espérais que tu comprennes le message. J'ai besoin d'aide ici, et Charlie, parfois tu fais plus le travail avec les clients que moi. Dit-il en prenant l'affiche et la déchirant en deux devant moi avant de la jeter à la poubelle.

- D'accord, j'accepte avec plaisir. Je commence quand ? Dis-je comme un automate.

- Viens, je vais te montrer le backstore et la caisse, mais tu devrais être capable de te débrouiller assez rapidement. Me dit Harry avant de me faire signe de le suivre.

Nous marchons donc à queue leu leu, lui devant moi et moi le suivant rapidement, je suis grande, mais j'ai l'impression qu'il fait des pas de géant devant moi, pourtant il n'a que quelques centimètres de plus que moi...

Nous nous frayons un chemin entre les aller d'albums et le grand brun nous mène à une porte que je sais être elle du backstore ainsi que son bureau.

- Alors voilà, ici il y a mon bureau à droite et le reste c'est l'arrière-boutique et salle des employés et tout le tralala.. tu peux mettre ton manteau et ton sac à main ici. Il n'y a pas de danger personne n'entre ici à part moi... enfin à part nous deux maintenant. Dit-il toujours souriant avant de se passer une main dans les cheveux et c'est là que je remarque qu'il ne porte pas de bandana aujourd'hui... enfin si, mais il le porte au cou et non sur sa jolie tête.

- D'accord, merci ! Dis-je en me dépêchant d'aller porter mes effets personnels à l'endroit qu'il m'a pointé du doigt.

***

En fin de journée alors que je reprends mes effets personnels, j'entends des brides d'une conversation qu'Harry à au téléphone dans son bureau.

« Oui, je sais ! » « Moi aussi ! » « Liza, on en reparlera, je dois finaliser certaines choses avec mon employé. » «Charlie, oui je t'en ai parlé. » « Hmm hmm, oui écoute, je dois y aller, Charlie a terminé sa journée et je dois closer le magasin. » « Oui, bye Liza ».

Je sors donc de l'arrière-boutique et marche vers la sortie à pas de tortue je veux parler à Harry avant de quitter ce soir. Il m'a offert un job, même si je sais très bien qu'il n'avait pas besoin d'un employé, il y a du travail que pour un ici, mais j'adore cette boutique et si je peux aider Harry à avoir encore plus de clients je vais tout faire pour qu'il réussisse.

C'est une sensation d'être regardé qui me fait faire demi-tour sur moi-même. Harry tout vêtu de noir et les bras croisé sur sa poitrine me font face.

- Alors ? Me demande-t-il.

- J'adore Harry, vraiment. Je voulais justement te remercier avant de partir. Je suis très reconnaissante que tu sois venu à mon secours comme tu l'as fait. Tu n'étais pas obligé. Dis-je avant de lui sourire timidement.

- Ça me fait plaisir Charlie, et puis je ne te mentais pas, j'ai vraiment besoin d'un aide supplémentaire, car je vais devoir partir parfois pour des conventions ou des ventes. J'ai des projets pour cette boutique... enfin j'aimerais vraiment bâtir un empire, le monde de la musique a prit une méchante débarque avec les nouvelles technologies, mais je veux que le vintage revienne. Dit-il avec tellement d'étoiles dans les yeux que je sais que c'est vraiment ce qu'il rêve par-dessus tout réaliser.

- Je suis très heureuse d'être ton bras droit dans ce cas. Je vais y aller, j'imagine que toi aussi tu as une longue route de métro à faire alors...

- Euh.. non pas vraiment je vis au-dessus du disquaire, mais je comprends les rues de Cambridge ne sont pas très sûres le soir donc soit prudente. On se voit demain.

- Oui, demain neuf heure. Je serais là. Dis-je avec toujours le sourire, et quitte enfin mon nouvel emploi.

Mon nouvel emploi que j'adore déjà! Est-ce seulement dû au fait que je passe la journée dans la musique, ou alors, peut-être que ça a rapport  avec mon nouveau patron...

🧡

Le gérant du disquaire [H.S.]. SLOW UPDATEWhere stories live. Discover now