Between you two [Tome 2]

Chapitre 12 : Adam

Il a beau être 22h00, la nuit n'est pas encore tombée. Le soleil est en train de se coucher, laissant derrière lui un magnifique ciel orangé. J'aurais pu mieux profiter du spectacle si je n'étais pas en filature dans un lieu moins rêveur. Je suis entouré de voyous en tout genre, dont l'hygiène de certains laisse à désirer. La vente d'arme dans laquelle je me trouve ressemble à un marché nocturne. La divine odeur des épices est remplacée par celle de la poudre à canon et des fumées de nicotine.

J'ai chaud. Je sens que je transpire sous ma casquette. Avant que je parte, Carla a insisté pour me faire un chignon. Une chance que mes cheveux soient fins. Il n'empêche que ce n'est pas confortable. La casquette noire que je porte me contracte la tête. Je n'ai pourtant pas le choix. Ce que j'endure n'est rien comparé à ce qu'on enduré mes membres massacrés par ces enfoirés. Il faut que j'en apprenne plus sur eux aujourd'hui ou ce qu'ont vécu Carla et ce pauvre type n'auront servis à rien. Le top serait de trouver leur point faible mais je ne me fais pas trop d'idées là-dessus. Ricardo est plus optimiste que moi. Mon acolyte de filature refuse de croire que sa bien-aimée est tout endurée pour rien. Il est prêt à faire n'importe quoi pour la venger. Je le comprends si bien.

Cela fait déjà bien une heure que nous marchons entre les stands. Nous savons qui nous cherchons mais pas comment faire pour les trouver. Aucun d'entre nous n'avions déjà aperçu l'un d'entre eux, mis à part les morts. Les rumeurs nous permettaient de nous tenir informés. Les habitants de notre village avaient peur alors pour se protéger, ils s'informaient par le biais du bouche à oreille les uns envers les autres. Ils se serraient les coudes, jusqu'à ce que le danger les prenne de plein fouet. A partir de là, c'était chacun pour soi. Les promesses ne valaient plus rien. C'était bien triste. Je savais pertinemment que notre cartel n'était pas comme eux. Peu importe le risque encouru, c'était le gang avant tout, même notre propre vie. Nous nous apparentons à des guerriers, prêts à se sacrifier pour sauver notre prochain. Des guerriers de la vie réelle, hein Gabrielle ?

- Reviens ici tout de suite !

Un homme, déboulant de je ne sais où, se mit à courir en percutant quelques personnes sur son passage. Je ne peux m'empêcher de regarder sa course.

- Eh ! Qu'est-ce que tu fous ? se retourne Ricardo. On n'a pas le temps de s'arrêter. Je te rappelle qu'on n'a encore rien trouvé.

Je ne lui réponds pas. Je me contente de le fixer quelques secondes, assez pour lui faire fermer le clapet. Mon regard glacial en effraie plus d'un, de même que pour mon acolyte partit sauver l'honneur de sa princesse.

Je cherche de nouveau l'homme que j'avais vu. Aucunes traces de lui. Je ne vois plus personne courir. Je n'oublie pas que nous sommes face à une impasse alors peu importe ce qu'il se passe pendant cette vente, tout ce qui s'y déroule a de l'importance pour moi.

Je reprends ma marche, au grand soulagement de Ricardo. Je repris mes investigations, jusqu'à reconnaître la voix de l'homme de tout à l'heure.

- Merde, elle a disparu. Fait chier, je vais me faire tuer si le boss l'apprend ! Je ne suis pas fait pour être baby-sitter bordel !

- Panique pas, on va la retrouver. Toi, tu passes par derrière les bâtiments et tu fais le tour. Jack, tu reprends depuis l'entrée du marché et nous, on va voir si quelqu'un ne l'a pas vu passé.

- Ok, à tout à l'heure les gars.

Le petit groupe d'hommes se dispersent. Deux hommes partent dans des directions opposées. Deux autres restent ensemble et vont parler avec des vendeurs et des passants.

Leur technique d'approche n'a rien d'une discussion diplomatique. A chaque fois qu'ils posent des questions à une personne, celle-ci se met à trembler quand elle ne peut pas répondre à leur requête. Plusieurs fois certains se prennent des coups sous l'énervement du type qui les questionne. Tout me laisse à penser que ce sont eux qui dirigent ici. Si ma théorie est juste, ils font partis du clan des Nueva Ley, notre ennemi juré. Je ne sais pas pourquoi mais mon instinct me dit qu'il faut que je retrouve ce qu'il cherche avant eux. Se sera notre atout pour obtenir ce que l'on veut.