Between you two [Tome 2]

Chapitre 29 : Gabrielle

C'est un cauchemar. Un affreux cauchemar. Tout ce qui s'est passé depuis que je suis arrivée au Mexique n'est pas réel. Oui c'est ça, j'ai dû sûrement rêver. Adam va bien. Je vais bien. Nous sommes heureux.

Rien que d'entendre cette pensée me fait me sentir profondément triste. Connaîtrons-nous un jour ce bonheur d'être enfin ensemble sans problèmes ? Cette idée me paraît bien utopique aux vues des circonstances actuelles.

Je ne peux pas y échapper. Je ne peux pas me réveiller. Il faut que je me batte une dernière fois, pour lui.

- Llegamos.

- Nous sommes arrivés, traduit Zed, assis à côté du chauffeur de taxi.

La vue du bâtiment qui se trouve en face de moi me donne des frissons. C'est ça, un hôpital ? Je regarde le chauffeur, d'une manière de dire « Vous êtes sérieux ? Vous ne vous êtes pas trompé de destination ? », mais rien ne sort de ma bouche.

J'entends encore Adam suffoquer sur le siège à côté de moi. Paradoxalement ce son me rassure. Il me prouve que mon bien aimé est encore en vie et qu'il est en train de lutter pour survivre.

- Llévanos a otro hospital.

Même si je ne parle pas espagnol, je comprends que Zed voudrait qu'il nous emmène ailleurs et je le comprends. Le bâtiment qui se tient devant nous ne me dis rien qui vaille. Il est trop petit et les façades sont fracturées. Nous sommes dans un village pauvre, il fallait s'attendre à voir un hôpital aussi délabré.

- El hospital más cercano está en la Ciudad de México.

Rien que d'entendre la ville de Mexico ne m'enchante pas. Il se peut qu'un meilleur hôpital se trouve dans la capitale du pays mais je sais pertinemment qu'il faudra rouler pendant des heures. Adam n'y survivra pas.

- Ce n'est pas grave nous sortons, repris-je, prise par le temps qu'il reste avant qu'Adam ne rende son dernier souffle.

Je commence à sortir de mon côté. Les autres font de même dans le second taxi garé derrière le nôtre. Je croise le visage de Vico qui vient m'aider à sortir Adam en douceur.

- Non Gaby laisse-moi faire, intervient Zed. J'ai plus de force que toi, ça permettra à Adam de ne pas trop bouger si tu as des difficultés à le porter.

J'acquiesce et le laisse faire. Il a raison. Je ne peux pas prendre le risque de les ralentir ou de faire tomber Adam plusieurs fois si je lâche prise. J'ai d'ailleurs l'impression que ça ne va pas tarder. C'est comme si j'étais en trans et que je n'étais plus réellement dans mon corps. Je crois bien que le traumatisme fait son effet, je ne suis plus moi-même.

- ¡Quiero más! ¡Hay sangre en el asiento! rétorque le chauffeur.

Il se retourne pour montrer le siège d'Adam. Il est tâché de sang d'une couleur bien trop foncée.

Zed ne répond pas et donne une grosse liasse de billet à la demande du chauffeur. Il m'étonne. D'habitude, il part au quart de tour. Cet homme est le plus susceptible que je n'ai jamais vu, bien plus qu'Adam et pourtant, il est étrangement calme et est prêt à aider mon bien aimé jusqu'au bout. Je pense que voir un homme se faire tirer dessus devant nos yeux laisse des marques. Il suffit de le voir pour nous rendre tous un peu plus humain, dont celui qui était son rival au début. Triste monde.

- Gabrielle ! Grouille ! Va à l'hôpital le temps qu'on ramène Juan ! Dis leur que c'est une urgence !

Carla m'extirpe de mes pensées. Je suis là, immobile à regarder Zed et Vico essayer de trouver une manière de sortir Adam sans aggraver sa blessure. Vicky fait de même à mes côtés.