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L'expression prendre ses jambes à son cou me va parfaitement à ce moment précis. Je ne vois pas les rues de Londres dans lesquelles je cours. Mon cerveau est complètement déconnecté et c'est mon corps qui me dirige. 

Je m'arrête dans un parc, à bout de souffle, je m'étale sur un banc. Je revois, il y a cinq ans en arrière, quand elle essayait de me parler et que je l'envoyais paitre à chaque fois. Les cernes sous ses yeux, son visage pâle, le pull alors qu'il faisait trop chaud. Comment ai-je pu louper tout cela ? 

Elle a essayé de me le dire et je n'ai rien écouté.. Je dois être le plus gros connard sur cette terre.. Les regards noirs de ses amis envers moi et la dispute avec McLaggen.. 

J'assimile tout avec difficulté. Et ce petit qui n'a pas de père par ma faute.. Il est si beau. C'est sûr que c'est mon fils. Je ne vois pas pourquoi il me ressemblerait autant sinon. Granger n'est pas du genre à avoir coucher avec cinquante mille gars non plus.. 

Mais en cinq ans, elle avait largement le temps de me le dire. Pourquoi elle m'a caché un si gros secret ? Peut-être qu'elle ne voulait pas que je sois le père ? De toute façon, il est trop tard pour que j'arrive la bouche en cœur devant cet enfant. Même si j'adorerais le connaître. 

Je m'allume une cigarette ce qui me calme directement. Mais je sais qu'au fond de moi, je suis en colère contre moi, contre Granger et contre mes amis qui étaient au courant depuis le début et qui me l'ont caché aussi.. J'aurais le temps de réfléchir à ce que je vais dire à Granger lundi puisqu'on est vendredi soir. 

L'air frais me calme aussi mais je n'arrive pas à m'arrêter de penser à cet enfant que je n'ai pas vu grandir et que je ne verrai jamais. Alors c'était ça mon mauvais pressentiment il y a cinq ans ? Je repense à Granger.. 

Elle m'a brisé le cœur, caché que j'avais un fils et mon cœur bat encore pour elle. Mais qu'ai-je fait à Merlin pour subir tout ça ? Je n'ai pas toujours été un ange mais à ce point là ? 

Je reste deux bonnes heures à ressasser les mêmes paroles quand je me décide à rentrer chez moi. Ma réaction doit paraître fou à mes amis mais tout le monde aurait réagi comme moi. Enfin je crois.. 

Je marche doucement jusqu'à chez moi et quand j'arrive devant la porte, je reste figé en voyant Granger au pied de mon appartement. Comment sait-elle que j'habite ici ? Question idiote puisque mes amis ont dû lui dire. 

Je passe devant elle et ouvre la porte. Je me décale pour la laisser entrer, ce qu'elle fait immédiatement de peur que je lui claque la porte au nez. J'entre à mon tour et je lui fait signe de s'asseoir sur le canapé où je m'installe aussi. 

Le silence est pesant dans la pièce et je ne sais pas quoi dire. Je n'ose même pas la regarder dans les yeux. Je me lève et allume une cigarette. Ce soir, je fume beaucoup trop à mon goût.

Drago ?

Je sursaute en entendant sa voix. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle parle et encore moins à ce qu'elle m'appelle par mon prénom. Je finis ma cigarette et je la rejoins sur mon canapé.

Hum ?

- Pansy m'a appelé en panique en me disant que tu étais parti je ne sais où.

- Oui et ?

- Laisse-moi finir. Elle m'a aussi dit que tu avais appris pour..

Elle laisse sa phrase en suspens.

Notre fils, en effet.

- Oui. Je voulais m'excuser et te le dire bien avant mais je n'ai jamais pu. Ensuite, je suis parti en France pour accoucher. Nos amis l'ont appris il y a deux ans. J'étais venu en vacances à Londres et je les ai croisés. Je leur ai demandé de ne rien te dire.. Puis je suis venue en Angleterre parce que j'ai été mutée. Je ne pensais pas que tu travaillais au ministère de la magie aussi en tant qu'avocat.

Elle ne parle plus et le silence refait surface. Je fais apparaître une bouteille de Whisky Pur Feu et je la bois rapidement sous l'œil inquiet de la brune. 

J'ai un peu de mal avec toutes les émotions d'aujourd'hui à être raisonnable et en cinq minutes la bouteille est déjà vide. 

L'AMOUR VÉRITABLE [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant