Chapitre 6

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J'étais devant le portail du refuge, je me sentais un peu stressée. Je n'étais pas une bonne petite amie, ni une bonne fille d'après mon père... Qui me dit que j'allais être une bonne maîtresse pour un chien ? Mes parents en avaient un quand j'étais petite, et à part ça, je n'ai jamais été proche d'un animal même si je les adore. Je n'avais aucune connaissance en éducation... C'était peut-être une mauvaise idée, après tout.

Mais bon, j'étais là, donc autant jeter un coup d'œil. Je passai le portail, et fut surprise par l'agitation du lieu, malgré un samedi matin. Il y avait plusieurs grandes cages avec des chiens dedans, et plusieurs personnes étaient en train de faire connaissance avec eux. La plupart des gens étaient des couples, certains même avec enfants, qui semblaient vouloir plutôt un chiot. En même temps, c'est ce qui attirait le plus. Parmi eux, des gens portant un tee-shirt à l'effigie du refuge les renseignaient. Bon, j'aurai peut-être dû venir une autre fois. Mais comme j'avais dis : j'étais là, autant visiter.

Je regardais les différents chiens, assez discrète pour ne pas me faire accoster par un bénévole. Il y avait beaucoup de races différentes, et j'étais un peu perdue. Il y avait de tout : des caniches, des carlins, des chiens de chasse, des trucs tout petits, un vieux et gros St-bernard qui me faisait beaucoup de peine... À ce moment-là, j'éprouvais énormément de haine envers les êtres humains pour abandonner ces êtres vivants qui veulent juste une famille et être aimés. Si je m'écoutais, je les prendrais quasiment tous, mais je ne pouvais me le permettre. Et même si le vieux St-Bernard me faisait de la peine, je ne me voyais pas prendre un chien aussi gros.

J'étais en train de perdre un peu espoir lorsqu'un chien attira mon regard. Il était dans la même cage que deux autres chiens, et avant même de regarder son pelage, c'est son regard qui m'attirait. Il semblait vraiment malheureux d'être ici, et pourtant faisait la fête en secouant la queue en me voyant. Je me mis à sa hauteur, sachant que c'était un chien moyen de taille, et passai mes doigts à travers le grillage. Il vint automatiquement me les lécher, en sautillant. C'était un berger hollandais, ou un bouvier bernois. Un bâtard de ce genre, en tout cas. Il avait les yeux marrons, et le pelage mi-longs avec plusieurs couleurs, allant du noir au marron en passant au gris. Il était vraiment beau et me plaisait bien, même si son pelage aux diverses couleurs était bizarre et semblait long à entretenir. Mais à part ça, j'aimais beaucoup son regard.

_ Mademoiselle Brun ?

En reconnaissant la voix, je me relevai d'un coup, étonnée.

_ Mademoiselle Rossi ! Que...

En la voyant ainsi, dans un jogging et avec le tee-shirt du refuge, les cheveux attachés en queue de cheval, je restai sans voix. Elle était toujours aussi belle. Elle me serra la main, en me disant :

_ Je ne m'attendais pas à vous voir ici, c'est une sacrée coïncidence.

_ Je... C'est vrai.

_ Eh bien, vous en perdez vos mots. Vous voulez prendre un chien ?

Je ne savais même pas quoi dire, quand le chien que je caressai juste avant fit passer sa langue à travers le grillage pour essayer de me lever la main.

_ Oh, je vois que notre petite Patafix vous a adopté.

_ Patafix ?

Elle se baissa pour la caresser, et j'étais toujours aussi étonnée de voir ma mécanicienne ici. Mais en l'entendant parler de la chienne, je ne pouvais qu'écouter.

_ Son premier maître qui l'a appelé comme ça car elle est assez collante. Elle supporte plutôt bien la solitude pendant les heures de travail, mais dès qu'elle est avec quelqu'un qu'elle aime, elle le colle beaucoup, en venant sur le canapé ou dans le lit. Ça ne plaît pas forcément.

Tomber amoureuse par accident (histoire lesbienne)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora