Chapitre 32

3.5K 215 8
                                    

Cléo ne bougeait pas, perturbée par ma conversation avec l'autre crétin. De toute évidence, elle connaissait de nom Ava Rivière et ne me croyait pas vraiment lorsque je disais qu'elle était mon amie. Justement, elle demanda : 

_ Tu connais vraiment la PDG de la plus grande boite française ? 

Je lui souris en me grattant la tête. J'avais même déjà flirté avec Ava, il y a longtemps… Mais je ne pense pas que c'était le bon moment pour en parler à Cléo. Une autre fois. 

_ Yep. C'est une très bonne amie. Du coup, si Monsieur Beauf revient, tu me dis. Si la carte "PDG de la Rivière Corporations" ne marche pas, je peux jouer la carte "uppercut et coup de pied entre les jambes". 

Cléo pouffa de rire, et s'approcha de moi tandis que je m'asseyai sur le tabouret. 

_ Il n'allait rien me faire, il te l'a dit. C'est un dragueur débile mais pas un… 

_ On ne sait jamais, Cléo. Il est 23h, il fait nuit, il n'y a personne ici, il avait pris de l'alcool et est plus grand que toi. Il aurait pû facilement t'attraper et t'amener dans ton bureau. 

Alors que cette phrase aurait pu me faire imaginer des scénarios sexy, je baissai la tête, bien trop effrayée à l'idée qu'une chose pareil puisse arriver à la femme que j'aime. C'est alors que j'entendis le son d'une décharge électrique. Je relevai les yeux et vis Cléo avec un taser et un autre objet dans la main.

_ Dario m'a offert ça quand j'ai commencé à travailler seule. Et ça, c'est une alarme qui l'appelle dès que j'appuie dessus. Je n'ai jamais eu à m'en servir, mais je sais comment faire si ça arrive. 

J'avais les yeux grands ouverts d'étonnement, puis je soupirai en lui attrapant les mains, après qu'elle ait rangé les deux objets. 

_ D'accord, j'avoue, tu es bien équipée. Mais ne prends pas de risques inutiles, s'il te plait, tu me l'as promis. 

La jeune femme acquiesça de la tête, et je l'attirai à moi pour me blottir contre son corps. Elle debout et moi assise, la différence de taille faisait que j'avais la tête sur son ventre et, étonnement, je me sentais bien, là. 

_ Pourquoi tu as été aussi inquiète ? 

_ Je ne veux pas qu'il t'arrive du mal. 

Elle me caressait les cheveux, doucement. 

_ Il y a des fous partout, et j'ai lu des témoignages. Je n'ai pas envie que tu souffres. 

_ Ça n'arrivera pas. Je te promets que je ne prendrais plus de risques de ce genre. 

_ T'as intérêt… 

Elle se mit à rire, et Patafix nous sauta dessus. À contre-coeur, je déclarai : 

_ Il faut que je rentre. 

_ Tu peux dormir à la maison, si tu veux. 

En voyant mes joues virer au rouge, elle se reprit directement, en devenant aussi écarlate que moi. 

_ Pas avec moi ! Oli dort chez son oncle et dans sa chambre il y a un lit de grand… 

J'éclatai de rire en la voyant aussi gênée, et me relevai en lui tapotant la tête. 

_ C'est gentil mais je vais rentrer. Je suis contente de t'avoir vu. À demain sûrement. 

Après lui avoir fait un léger bisou sur la joue, je remis la laisse à Patafix, et m'en alla. D'un coup, j'entendis des pas et elle me fonça dessus, dans le dos. 

_ Laisse moi au moins vous ramener en voiture… Tu vas avoir froid… 

C'est vrai qu'il ne faisait pas chaud, mais ça m'embêtait qu'elle prenne la voiture exprès pour moi. Je me retournai alors, et souhaitant faire redescendre la tension de tout à l'heure, je tentais de la taquiner. 

_ Tu n'as pas peur que je t'invite chez moi ? 

_ Tu m'as dis que tu ne me ferais rien sans mon accord. Donc, non, je n'ai pas peur. 

Je soupirai en faisant la moue. Cléo était drôlement confiante. J'espère qu'un jour, elle me laissera la toucher, pour que je puisse me venger de son aplomb. 

_ Je vais rentrer seule. Si tu me ramènes, tu vas te coucher super tard.

_ Mais je veux passer du temps avec toi… 

Ohlalalala. Quelle fourbe, à être si mignonne. Je détournai le regard, perturbée. Je devais vite rentrer avant de céder.

_ Moi aussi, Cléo… Mais je dois y aller, là. Je t'envoie un message en arrivant. Bonne nuit.

En quelques secondes, je l'embrassai sur la joue et partie en courant. Bordel de merde. Bordel, bordel. Comment j'étais censée me retenir face à un visage pareil ??? C'était de la torture. La plus mignonne et agréable torture qu'il soit. 

____

Bonne année à toutes et tous !!!

Tomber amoureuse par accident (histoire lesbienne)Where stories live. Discover now