Tomber amoureuse par accident (histoire lesbienne)

Chapitre 72

Une sonnerie n'arrêtait pas de retentir. J'avais un peu mal à la tête, et je ne comprenais pas d'où ça venait. Laura se leva, en pestant, et je ne pus m'empêcher d'observer son magnifique corps. Elle portait seulement un shorty et une brassière et, j'avoue, cette vision m'excitait bien plus que n'importe quelle vision. Je n'avais jamais ressenti ça… 

_ Tu attends quelqu'un ? 

_ Nop… 

Je la vis enfiler un gros pull et un short, et lorsqu'elle était sur le point de sortir de la chambre, revint pour m'embrasser tendrement. 

_ Bonjour. 

_ Hey… 

Et elle s'en alla. Allongée, dans le lit, je regardai le plafond, le coeur battant la chamade. J'avais l'impression qu'on agissait comme un couple… et je crois bien que j'avais envie d'officialiser les choses, même si quelques points m'inquiétaient encore.  Olivio était très jeune, c'était un petit garçon attachant et affectueux. Je l'aimais plus fort que tout et je voulais qu'il soit heureux. Et comment ça se passait, quand une maman se mettait en couple avec une autre femme ? Est-ce que petit à petit, il allait la voir comme sa deuxième maman ? Est-ce que j'avais envie que ce soit le cas ? Et comment allaient se comporter les autres enfants, ses professeurs et tous les autres s'ils savaient qu'il avait deux mamans lesbiennes ? Et puis… 

_ Surprise ma chérie !!!! Joyeux anniversaire !!! 

Le grand cri me fit sursauter, et une petite jalousie m'envahit jusqu'à ce que j'entende Laura. 

_ Maman ?! 

À ce moment-là, mon cerveau fusa. Qu'est-ce que je devais faire ? Rencontrer la mère de Laura alors qu'on n'était même pas encore en couple ? Et comment on allait justifier ma présence ? Surtout dans son lit… Sans attendre, je me rhabillai, et marchai à pas de loup jusqu'à la chambre d'amis pour défaire les draps et donner l'impression que j'avais dormi ici. Pendant ce temps, j'entendais la conversation entre les deux femmes : 

_ Mais qu'est-ce que tu fais là ? 

_ Je suis venue voir ma fille le jour de son anniversaire ! Beau cadeau, hein ? 

_ Heu… Ça me fait plaisir oui, mais c'est demain mon anniversaire, tu sais ? 

Je me retins de rire, imaginant la tête blasée de Laura. 

_ Rho, on est pas à un jour près. Toi, t'as fait la fête hier soir. T'as enfin pécho ? 

Je rougis, consternée par le franc parler de la mère de Laura. En même temps, elle me l'avait dit, que sa mère était un peu… particulière. 

_ Non, je n'ai pas pécho. Tu sais très bien que je ne suis pas comme ça. 

_ Tu devrais, ma chérie. Le sexe fait du bien au corps et à l'esprit, c'est… 

_ Maman ! S'il te plaît, ne commence pas… 

La femme d'une cinquanraine d'année éclata de rire, et dit soudainement : 

_ Tu as une invitée ? Je n'ai jamais vu ces chaussures. 

_ Alors, primo, tu n'es pas censée savoir tout ce que j'ai. Et deuxio, oui j'ai une invitée. Une amie qui a un peu trop bu hier et que j'ai invité à dormir à la maison. 

_ Hmmm, intéressant..  

_ Je ne t'écoute pas. Je vais lui dire qu'une folle furieuse est entrée chez moi et qu'elle devrait bientôt fuire.

_ Mais non, je serai super sage. 

_ Oui, oui..  

Quelques secondes après, Laura arriva en haut, et en me voyant dans la chambre d'ami, sourit. Elle s'approcha, et chuchotta : 

_ Dis donc, t'es vachement réactive. T'as souvent eu à faire des mises en scène comme ça ? 

_ Arrête de dire des bêtises… Est-ce que je vais sérieusement rencontrer ta mère… ? 

Laura me caressa la joue, et déclara : 

_ Je sais que notre relation est difficile à définir, surtout maintenant… Mais on a pas à mettre des mots dessus de suite, on peut juste dire à ma mère que tu es une amie et voilà. 

La tatoueuse était vraiment rassurante, et un poids abandonna mes épaules. Je lui souris, et répondit : 

_ De toute manière, je vais bientôt rentrer, Oli me manque un peu. 

_ T'inquiètes. 

Elle me bisouta la joue, et on descendit dans le salon. La mère de Laura était très belle. Elle avait quelques formes, qui lui donnait un air de femme fatale. En me voyant, elle sourit. 

_ Mais dis donc, c'est que ton amoureuse est très belle. 

_ Ce n'est pas mon amoureuse, répondit la jeune femme en rougissant, et elle s'appelle Cléo. Cléo, voici ma mère, Amélie Brun. 

_ Mais tu peux m'appeler Meli. 

Bien qu'un peu gênée, je souris en lui serrant la main. 

_ Ravie de vous rencontrer, Meli. 

_ Rho, tutoie moi ! Les amis de Laura sont comme mes enfants. À mes yeux, Hanna est ma seconde fille. Ma préférée, d'ailleurs… 

_ Ah, ah, ah. Tu fais cette blague chaque fois qu'on se voit, ce n'est même plus drôle. 

_ Qui a dit que c'était une blague ? 

Laura tira la langue à Amélie qui éclata de rire, et mon téléphone sonna au même moment. Sauvée par le gong ! 

_ C'est Dario, je dois y aller. Merci pour la soirée, Laura. À bientôt. 

_ À bientôt, merci d'être venue.. 

Je l'observai un petit moment, mes yeux glissant sur ses lèvres, et avant de faire une bêtise, je mis mes chaussures pour vite partir. En fermant la porte, j'entendis déjà Amélie dire : 

_ Ouais, ouais, une amie hein ? 

Je me retins de rire, amusée. Laura allait bien s'amuser, je crois.