Tomber amoureuse par accident (histoire lesbienne)

Chapitre 28

Il était déjà minuit, et on était en train de regarder le troisième épisode. J'avoue, la série était très prenante. Mais ce que j'aimais le plus, c'était la présence de Cléo près de moi. Au départ, elle était un petit peu loin, mais au fur et à mesure de la soirée, elle s'était rapprochée de moi. Le plaid qui nous entourait y était pour beaucoup, mais à son sourire, j'étais persuadée qu'elle était heureuse d'être proche de moi. Du moins, je l'espérais.

Je la regardais, notant la beauté de ses yeux verts foncés, ses quelques rares tâches de rousseur sous sa monture, la longueur de ses cils... Elle était sublime. Et ses lèvres m'attiraient comme jamais. Je n'avais jamais connu une telle attirance. Je ratais les sous-titres depuis bien trois minutes quand elle remarqua que j'étais déconcentrée. Elle tourna alors la tête vers moi, et nos visages se trouvèrent à quelques centimètres. Je n'avais qu'un mouvement à faire pour cueillir sa bouche. J'observai ses lèvres une fraction de seconde, avant de lever les yeux pour les ancrer dans les siens.

_ Tu... as sommeil ? demande-t-elle soudainement.

Son haleine avait un léger parfum de vin. Ce n'était pas repoussant, au contraire. L'alcool donnait un côté aphrodisiaque que j'aimais bien. J'avais vraiment envie de l'embrasser. Mes yeux s'égarèrent encore sur sa bouche, et c'est avec une force d'esprit inouïe que je secouai la tête.

_ Non, juste... Tu ne vas pas être fatiguée demain ?

Elle haussa les épaules, et se concentra sur la télévision. Malgré le peu de lumière dans la pièce, éclairée seulement par une petite lampe et la TV, je remarquai ses joues très, très légèrement rougies. J'ignorais comment prendre sa réaction. Elle n'était pas indifférente, ça c'est sûr. Mais était-ce de la gêne ou de l'attirance... ?

Voulant tenter ma chance malgré tout, sous le plaid, je glissai ma main très doucement sur son bras, et entamai des papouilles légères. Cléo soupira, et en juger par son rapprochement, de bien-être. Je savais que je n'allais pas oser l'embrasser, mais la sentir tout près moi, me laissant lui caresser son avant-bras... C'était déjà beaucoup.

Il était difficile de me concentrer sur la série alors que mon amie était blottie contre moi. Amie... Est-ce qu'on faisait ça, avec ses amies ? Je n'avais pas beaucoup d'amis "filles" quand j'étais jeune, m'entendant mieux avec les gars. Je savais qu'avec certaines, j'étais un peu tactile, mais pas à ce point. Et pour elle ? Me voyait-elle comme une simple pote ? Serait-elle comme ça avec une amie ? Réalise-t-elle que je suis lesbienne ?

L'épisode prit fin finalement. Zut, il faudra que je le regarde seule, je n'ai rien suivi. Je pensais qu'elle allait bouger, mais Cléo resta là, dans mes bras. Je demandai, en chuchotant :

_ Tu dors ?

Elle secoua la tête, doucement, avant de dire.

_ Je n'ai pas envie, je suis bien, là.

Je pris énormément sur moi pour ne pas réinterpréter sa phrase.

_ Tu as l'air fatiguée, je vais te laisser dormir.

Soudainement, elle se colla davantage à moi, et m'interdit de bouger.

_ Restons un peu ainsi.

Ok, c'était quand même beaucoup pour moi. Je ne pouvais pas rester ainsi sans rien faire, ou sans rien dire. Parce que, clairement, c'était de la torture. Une agréable torture, certes, mais tout de même douloureuse.

_ Cléo... Est-ce que tu as conscience que je suis lesbienne... ?

_ Hm ?

Elle se tourna un peu, en calant sa tête dans le creux de mon cou. Son souffle me fit frissonner, et je n'avais jamais fait autant preuve de self-control.