C'était ça, les tempêtes, alors ? Elles n'avaient pas explosé. Enfin, on n'aurait pas dit. On aurait dit que la mer grondait, que tout se déréglait, que le rapport de puissance entre l'homme et la nature s'était inversé. Que quelque chose couvait av...
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"Et nous restons ensemble Les nuits où la lumière tremble Nous courons à l'envi Avec nous le vent court aussi."
Extrait du recueil de poèmes Les Nuits où la Lumière Tremble, par Lee Felix
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La lumière du matin avait réveillé Jisung.
Pas un grand jour, non, le soleil n'était même pas levé. Mais la nuance était déjà suffisante pour lui. En temps normal, il dormait les volets clos, car le moindre changement de lumière était perceptible par ses sens jusque dans son sommeil. La veille, il avait été tant perturbé qu'il en avait laissé les volets ouverts.
Il allait être six heures.
Dehors, doucement, l'automne tombait. Ce n'était plus qu'une question de jours avant que les arbres ne changent de couleur. Jisung adorait cette saison où, si l'on plissait les yeux, la forêt entière semblait prendre feu.
Peu à peu, le jour se levait plus tard et l'air rafraîchissait.
Il finit par se redresser et se passa une main dans les cheveux, encore dans le coaltar. Ça n'aurait pas dû être permis de se lever si tôt. L'épuisement de la veille semblait n'être jamais parti.
Il n'avait qu'une envie, replonger dans ses draps et se faire oublier du reste du monde.
Mais il se redressa, encore engourdi, et sortit de sa chambre. Il traversa le salon d'un pas lent et se stoppa en constatant que la pièce était vide et le canapé plié.
Il n'avait pas rêvé la présence de Minho la veille, si ? Les draps pliés sur le coin du canapé lui assurèrent que non.
Il se laissa tomber sur celui-ci, se frotta les yeux et releva le nez. Réveil difficile, ses pensées fusaient dans tous les sens sans se connecter les unes aux autres. Il prit quelques minutes pour complètement reprendre ses esprits et que l'éveil finisse par le ramener au monde réel.
En relevant les yeux, il aperçut un petit papier sur la table, qui ne lui disait rien. Il se pencha, l'attrapa et papillonna des yeux.
Il y avait un dessin. On aurait dit un petit garçon, une grotte, une forêt et des lucioles. Un trait maladroit, monochrome, mais on reconnaissait quand même. Jisung sentit son cœur s'emballer. À côté, il y avait un mot.
Je pars tôt pour ne pas te déranger au réveil. Merci pour tout. Je te ramènerai tes vêtements dès qu'ils seront propres.
Je ne sais vraiment pas dessiner, mais tu auras peut-être reconnu la légende du garçon dans la grotte. J'ai essayé de le faire sourire car il a enfin pu en sortir. Bon, il ressemble à rien, j'avoue.
Peu importe ce qui peut te bloquer ou les difficultés qui arrivent toujours lorsqu'on pratique un art. Tes dessins sont magnifiques et c'est tout ce qui compte. Et c'est pas grave si tu es fatigué ou si ça ne vient pas. Ne perd pas espoir, et dis-toi qu'au bout du chemin, tes illustrations feront rêver de la même façon que les légendes le font déjà.
