Chapitre 35

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Bon. Noël est passé. Il nous reste une petite semaine de vacances... Ça ne peut signifier qu'une chose : il faut qu'on aille voir Dumbledore. Et ça, ça me stresse. Je suis actuellement en train de tourner en rond dans la salle commune. Ou en train de faire les cent pas. Tout dépend de l'expression qu'on préfère.

J'entends un bruit de porte venant du dortoir des garçons mais ne me stop pas pour autant.

- Bon sang... tu ne veux pas t'asseoir ? Tu vas me donner le tournis alors que je viens de me lever.

Je me retourne vivement pour faire face à une paire d'yeux aux couleurs polaires.

- Désolée d'appréhender. Je ne sais pas comment tu fais pour être aussi calme.

- Je ne le suis pas tant que ça. Je ne le montre juste pas.

- Et... on y va quand ?

- Pas maintenant, ça c'est certain.

Je sens mes yeux s'écarquiller. Je ne tiendrais pas beaucoup d'heures de plus. Voyant la tête que je tire, il ricane.

- Estella... il est cinq heures du matin. Ce n'est pas une heure décente pour aller rendre visite à quelqu'un. Même s'il s'agit de Dumbledore.

- Je suis sûre qu'il sait qu'on va venir lui parler aujourd'hui. Et je te parie même qu'il est déjà réveillé.

- Peut-être, mais ce n'est pas pour autant que nous irons tout de suite. On va au moins attendre que le petit déjeuner soit passé.

- Tu veux me tuer...

- Oh non. Loin de là. Je veux juste... t'apprendre à te détendre.

Il a hésité. Ça a été bref mais c'est un fait. Sans plus de paroles, il m'entraîna dehors pour notre entraînement matinal.

~*~

Comme je l'avais prédit, le directeur nous attendait. Nous n'avons même pas eu besoin du mot de passe, l'escalier s'est déverrouillé seul. J'en ai presque monté les marches à reculons. Voyant cela, Jake m'attrape la main pour me faire m'arrêter.

- Ça ne m'enchante pas non plus. Mais on n'a pas vraiment le choix. C'est la seule façon pour qu'on réussisse à agir sur une plus grande échelle.

- Je sais, mais...

- Ça va être compliqué. Il va falloir trouver les bonnes tournures de phrases... Oui, je sais. Dans tous les cas, cette année, nous ne pourrons rien faire de plus. Et puis, tu connais Rogue. Si nous ne le faisons pas avant la rentrée, il le fera lui-même. Et là, on aura perdu une chance de se faire entendre par le directeur.

Je soupire et acquiesce.

- Je suis surtout stressée par la façon dont on va devoir lui présenter. Ça fait bien longtemps que je n'ai pas tenu un discours dans ce genre.

- Dans le genre, faire comprendre à quelqu'un que tu ne peux pas lui donner les informations dont tu disposes tout en le convainquant de t'écouter quand tu as une idée ?

Sa phrase m'arrache un léger sourire. Oui, dans ce genre-là. J'étais plutôt douée avant. Mais maintenant... Je ne suis pas certaine d'y arriver. Voyant que je suis repartie dans mes réflexions, il poursuit.

- On a juste à lui dire qu'on vient du futur, ce qui n'est pas complètement faux, qu'on a rajeuni à cause du sort, ce qui est tout à fait vrai, et qu'on fera en sorte de ne pas agir sur le déroulement des événements. Ça te va ?

- Oui... Oui. Ça devrait aller.

- Super. On y va, alors.

Nous finissons de monter les quelques marches restantes et toquons à la porte. Après en avoir reçu l'autorisation, nous pénétrons dans le bureau.

- Je vous attendais. Asseyez-vous. Un bonbon au citron ?

Nous prenons place dans les deux fauteuils disposés en face du bureau en bois et refusons son offre d'un mouvement de tête.

- Comme vous voulez. Bien, si je ne me trompe pas, vous avez des choses à m'apprendre.

J'inspire profondément avant de commencer à parler.

- J'avoue ne pas trop savoir par où commencer. Parce que, même le début est compliqué. Alors... mmm... nous venons du futur.

Bon, même si ce n'est pas tout à fait vrai, on a convenu que cette version serait bien plus simple. Le directeur ne dit rien, me laissant le temps de mettre mes idées en place.

- Un certain portail nous a ramenés au premier septembre de l'année dernière. Il nous a donc, comme vous pouvez le constater, fait rajeunir.

- Je vois... Et, quel âge avez-vous réellement ?

- Vingt-quatre ans. Nous en avions vingt-trois quand nous sommes arrivés.

Il devient songeur, réfléchissant sûrement à sa prochaine question.

- Et... Pourrai-je savoir pourquoi est-ce que vous avez décidé de passer ce... portail ?

Sa question me fait sourire. C'est maintenant qu'il faut réussir à manier les mots.

- Professeur... ne pensez-vous pas qu'en vous révélant les événements à venir, nous risquerions beaucoup ?

- C'est vrai. Mais ne serait-il pas mieux que j'ai connaissance de ces événements, afin d'être certain qu'ils se dérouleront comme prévu ?

- Seulement... vous mettre au courant changerait déjà le cours de l'histoire....

Il affiche très clairement une mine surprise. Et pas seulement pour ce que je lui ai répondu. J'ai bien senti son essai d'intrusion dans mon esprit. Et son échec, aussi. Je reprends.

- Nous connaissons les risques.

- Tenterez-vous de changer quelque chose ?

- Nous écouterez-vous si nous vous donnons des conseils ?

Il ne répond pas, réfléchissant sûrement à la réponse qu'il va me donner. Finalement, il reprend.

- En profiterez-vous pour changer l'avenir ? Je veux dire, il doit bien y avoir une raison pour laquelle vous êtes venus ?

- Qui sait ?

Ma réponse le fait légèrement sourire.

- Eh bien... je suppose que, si vos conseils n'ont aucun impact, je pourrai les prendre en considération.

Je crois que mon léger soupir de soulagement n'est pas passé inaperçu.

- Est-ce tout ce que vous aviez à me dire ?

- Oui, monsieur.

- Bien. Je ne vais pas vous retenir, alors. Bonne journée.

Nous le saluons à notre tour et sortons de son bureau.

- C'est bon ? Je m'en suis bien sortie ?

- Oui, ne t'inquiète pas.

- Super.

Je réussirai... Pour toi ~ { Partie 1 }Where stories live. Discover now