De toi à moi (with love) - Partie 1 -

Chapitre 2

A peine réveillée, je comptais bien profiter de ma journée pour m'installer convenablement chez Alex et essayer de m'approprier cette ville, qui ferait dorénavant partie de mon quotidien. Fort heureusement, j'avais encore quelques jours avant mon rendez-vous avec M.Edwards, me permettant de souffler et de profiter du lieu où je me trouvais.

Je rangeais mes affaires tant bien que mal dans ma nouvelle chambre, un peu à la va-vite, imaginant déjà ma sœur râler pour le « bordel que je foutais partout ». Contrairement à elle, j'étais légèrement plus désorganisée — c'était le moins que l'on puisse dire —, en revanche Alex était si psychorigide qu'il était quasi-impossible de la satisfaire.

Je pris ensuite une douche et m'habillai rapidement, optant pour un short en jean, un tee-shirt clair et des baskets. Autant m'habiller à la mode californienne. Je laissais mes cheveux blonds tomber sous mes épaules, comme souvent, bien qu'ils soient encore un peu humides et qu'ils risquaient d'onduler. Je ne me maquillai pas, car il faisait bien trop chaud pour supporter quoi que ce soit sur le visage.

N'ayant pas encore de voiture, Alex m'avait prêté la sienne, puisque cela ne la dérangeait pas de se rendre au bureau avec Julian. D'ailleurs, je devais absolument m'en procurer une : à Los Angeles, les transports en communs n'étaient ni accessibles, ni commodes.

Je passais la matinée à arpenter les grandes artères de Los Angeles. Après m'être acheté quelques produits de première nécessité, je me contentai de me balader, sans but précis ; l'idée de visiter les lieux touristiques que je connaissais déjà ne m'attirait pas vraiment. J'éprouvais seulement l'envie inexplicable de vagabonder, au gré de mes envies, afin de m'imprégner de cette atmosphère si particulière propre à la Cité des Anges.

Los Angeles était constituée étrangement. Il n'y avait pas réellement de centre-ville, seulement des quartiers situés les uns à côté des autres ; pour la plupart, il était question de zones résidentielles, plus ou moins luxueuses ; pour les autres, il s'agissait de buildings, centres commerciaux et grandes artères touristiques. On y trouvait également certains quartiers modestes, moins somptueux mais particulièrement vivants.

Quand je vis l'océan, je ne pus m'empêcher de trouver rapidement une place de parking afin de profiter du cadre maritime. Je me trouvais à Venice Beach, le lieu idéal pour se balader, faire son jogging ou du surf.

La plage était si vaste qu'elle s'étendait à perte de vue. Sur le rivage, mes baskets à la main, je trempai mes pieds dans l'eau, observant le rythme régulier des vagues plutôt que la foule amassée sur le sable fin.

Si jamais ce poste m'était destiné, si jamais je devais rester ici quelques années pour travailler, je pourrais y être à ma place. Pour la première fois depuis mon arrivée, je ressentais l'envie d'y habiter. Vraiment. C'était sans aucun doute cette grande étendue bleue qui me faisait cet effet. L'océan m'apaisait et me réconfortait, me faisant oublier que je n'étais qu'une étrangère à des milliers de kilomètres de chez elle.

Je sortis mon téléphone de ma poche et en profitai pour prendre quelques photos du paysage. Je ne comptais pas les poster — je n'étais en rien une adepte des réseaux sociaux —, en revanche je souhaitais les envoyer à mes parents et amis que j'avais laissés en France.

Chloé, une amie d'enfance, me répondit instantanément, ainsi que Damien, mon ex-copain. J'avais été en couple avec lui pendant mes deux premières années de faculté. Pour être honnête, ce n'était pas vraiment le grand amour ; mais il y avait toujours eu, entre nous, une grande complicité.

Quand il avait quitté la région parisienne, afin de poursuivre des études de journalisme, nous nous étions tous les deux rendus compte que notre couple ne tiendrait pas — notre amitié, oui. D'ailleurs, cela était le cas depuis. Il ne faisait que m'encourager à voler de mes propres ailes, mon départ à Los Angeles étant pour lui une grande opportunité.