Chapitre 14 ❝What's a family ?❞

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⫯ ❝C'est quoi une famille ?❞

La première fois que j'avais usé de mes poings était à l'âge de huit ans. J'étais le genre d'élèves à problèmes à l'époque.

Ma mère avait été atteinte d'Alzheimer, bien qu'elle était jeune.

Au fond, personne ne comprenait que son état me faisait mal. On doit tous être heureux de rappeler à sa mère tous les jours qu'on est son fils et pas un inconnu ?

Mon père travaillait désespérément pour gagner de l'argent et lui payer un traitement, mais ce dernier était beaucoup trop cher.

Alors le temps à passé, je passais mes journées à regarder ma mère allongée sur son lit, à faire mes devoirs ou à lire.

Elle m'oubliait souvent. Des fois je dormais avec elle et elle se réveillait en sursaut en plein milieu de la nuit en me hurlant de dégager de cette maison sinon elle appellerait la police.

Cette journée-là, j'étais en cours d'histoire quand la directrice était rentrée dans la classe où j'étais.

Elle m'avait demandé de la suivre, ce que j'avais fait. Dehors dans le couloir, elle avait posé sa main sur mon dos et m'avait conduit jusqu'à son bureau.

Le fait que je sois convoqué par la directrice ne m'avait pas du tout surpris, je l'étais au moins quatre fois la semaine, mais c'était sa main posée sur mon dos qui m'avait donné un mauvais pressentiment.

Les adultes n'ont jamais de gestes réconfortants envers les plus jeunes quand ces derniers ont des bêtises, non ?

D'autant plus que j'avais causé aucun problème de la journée.

Dans son bureau, elle m'avait demandé de m'asseoir sur la chaise en face de la sienne.

La psychologue de l'école était à ses côtés et m'avait offert un sourire réconfortant.

Je savais qu'il se passait quelque chose. J'avais peur. Mon cœur battait à cent à l'heure dans ma poitrine et manquait de cassé ma cage thoracique.

"-Aitor, ton père nous a appelés... il est à l'hôpital et n'est pas du tout en état de sortir." La directrice avait dit, sur le ton de voix d'une personne qui venait de traverser une dure épreuve.

J'avais compris de travers les mots.

"Papa a eu un accident ?"

Je comprenais pas que c'était beaucoup plus grave que ça.

"-Il avait vraiment voulu venir t'annoncer la nouvelle, tu sais... pour qu'il soit là pour toi..."

"-Il... il s'est passé quoi... ?" J'avais balbutiais.

La psychologue et la directrice s'étaient échangées un regard désolé avant de se retourner vers moi.

"-Ta mère... ta mère est morte."

J'avais regardé les deux femmes, sans parler, sans même réagir. Puis j'avais ris jaune.

Et les larmes avaient coulés.

La psychologue avait posé une main sur mon épaule, mais je lui avais simplement envoyé mon poing au ventre et avait quitté le bureau en courant.

Malgré la tempête de neige, j'étais sorti de l'école, complètement en larme et déboussolé, sans même une veste sur les épaules.

"C'est une blague, c'est impossible que maman soit morte..." je m'étais dit.

J'avais couru chez moi, j'espérais qu'elle soit toujours là, même si elle m'avait encore complètement oublié, j'avais juste voulu entendre le son de sa voix.

Mais elle n'y était pas. La maison était complètement vide.

J'étais complètement vide.

Je pensais qu'elle était à l'hôpital, en urgence.

Alors j'ai attendu.

Je m'étais endormie vers les environs de dix heures du soir, puis mon père est rentré à la maison, les yeux gonflés par les larmes, des cernes énormes sous les yeux avec la tête parfaite d'un déterré.

Je m'étais réveillé et je l'avais regardé.

"-Elle est où maman... ?"

"-Maman n'est plus là..."

Il avait pleuré et je l'avais regardé.

J'avais pleuré, j'avais plus besoin de le faire.

Il m'avait serré dans ses bras en me murmurant que tout allait bien se passer, qu'on allait se débrouiller seul et passer cette épreuve ensemble.

J'ignorais à ce moment que s'était un parfait mensonge.

Il a dépérit et s'est étiolé bien rapidement.

Il avait fini par m'attacher un bandeau autour des yeux. J'avais les yeux de maman, qu'il disait, il faut l'oublier.

Deux mois plus tard, on avait fini sur le porche de cette maudite maison aux grandes fenêtres et aux belles lisses briques grises.

"-Je te confie ce garçon, prends-en soin."

Mme. Olsen lui avait sourit avant de me prendre doucement par les épaules.

"-Ne t'en fais pas, je prendrais soin de lui comme ci il était mon propre fils. J'ai bien une dette à rembourser à sa mère après tout..."

Une dette à rembourser, me traiter comme son propre fils... La bonne blague !

Une semaine après mon arrivée dans cette maison, j'avais appelé mon père.

"-Papa... ils me frappent... j'ai faim, j'ai froid... je veux rentrer à la maison..."

"-Aitor, c'est soit tu restes ici soit tu pars dans un orphelinat et on te fera pire que te donner des petits coups."

J'avais préféré nettement partir dans un orphelinat.

Au bout de quelques jours, mon père à fini de répondre à mes appels.

J'étais orphelin après tout, je ne devais pas avoir de contact avec un de mes géniteurs.

Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais vécu dans une famille normale.

J'avais vécu avec une mère malade, un père jamais présent et tout de suite après, avec des personnes qui me battent jours et nuits.

Je ne sais pas ce que ça fait d'avoir une famille.

Ça veut dire quoi ?

Qu'est ce que ça veut dire avoir une famille ?  

Mon ange GabrielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant