Namkook : Belladone

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Résumé : La belladone est la fleur du silence...

***

I) Dahlia

Tout avait commencé lors d'une journée bien ordinaire. Namjoon s'était réveillé après un rêve quelconque, il s'était levé pour rejoindre sa cuisine et il s'était préparé un thé. En attendant que les plantes infusent, il avait comme toujours regardé par la fenêtre de la cuisine, et il avait aperçu le même parc que depuis trois ans. Puis, une fois son thé prêt, il s'était saisi de sa tasse pour aller s'asseoir à son bureau, face à une autre fenêtre qui donnait cette fois-ci sur une rue peu fréquentée. Il avait posé sa tasse à côté de son ordinateur, qu'il avait allumé, et il avait siroté sa boisson chaude en répondant au mail pressant de son éditeur. Et alors qu'il s'apprêtait, comme tous les matins, à relire le peu qu'il avait écrit la veille, il avait entendu un grand bruit, provenant de derrière sa porte d'entrée.

Ce bruit brisa la routine tranquille de Namjoon, qui fronça les sourcils en tournant la tête vers sa porte. Qu'est-ce que c'était ? Il tendit l'oreille, mais après plusieurs secondes d'écoute, il n'entendit rien d'autre. Il hésita un instant avant de finalement se lever pour se diriger vers la porte d'entrée. Il pouvait très bien aller voir, c'était sans doute un voisin qui avait fait tomber quelque chose... A travers l'œillet, il ne vit rien, mais il décida quand même d'ouvrir la porte pour jeter un coup d'œil dans le couloir. A droite, vers l'ascenseur, rien. A gauche, vers l'appartement de son voisin... Namjoon écarquilla les yeux quand son regard se posa sur un jeune homme, accroupi, qui ramassait avec des mains tremblantes les courses qui étaient visiblement tombées de son sac alors qu'il déverrouillait sa porte, à en juger par les clés qui gisaient par terre. En voyant ses gestes empressés et maladroits, Namjoon se sentit envahi par un sentiment de pitié, et il sortit entièrement de chez lui pour s'accroupir aux côtés du jeune garçon, dont la tête baissée et les longs cheveux bruns qui retombaient en une frange épaisse devant ses yeux l'empêchaient de voir son expression. Il attrapa plusieurs clémentines alors que son voisin se figeait et il les lui tendit avec un sourire poli :

« - Tenez. »

Lentement, son voisin releva la tête, et Namjoon se trouva nez à nez avec ce qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir exister : une beauté encore timide, en pleine éclosion. Ses yeux étaient écarquillés et leur forme presque arrondie lui conférait un regard à l'aspect encore enfantin, ce qui était renforcé par la surprise qui arrondissait ses lèvres en un o parfait. Ses joues aux rondeurs délicates étaient décorées d'une touche de rouge qui, accompagnée de son regard écarquillé, semblait crier innocence. Même ses épais cheveux bruns qui semblaient former une frange emmêlée s'accordaient avec l'impression que produisait le garçon sur Namjoon. Celui-ci se racla la gorge avec gêne quand il comprit que lui et son voisin se fixaient depuis quelques instants en silence, et il tendit un peu plus les clémentines vers lui :

« - C'est à toi. »

Le tutoiement lui était venu naturellement, après tout son voisin semblait être plus jeune que lui. Comme il ne réagissait toujours pas, Namjoon eut un sourire amusé :

« - Je m'appelle Namjoon. Et toi ? »

La bouche de son voisin s'entrouvrit et il baissa brusquement la tête avant de rassembler rapidement tous les produits éparpillés par terre et de les fourrer dans son sac. Sous le regard stupéfait de Namjoon, il déverrouilla sa porte à toute vitesse et il s'enferma dans son appartement en le laissant seul au milieu du couloir, des clémentines dans les mains. L'écrivain cligna des paupières avant de se relever, et il déposa les fruits sur le paillasson de son voisin avec amusement. Sans s'attarder davantage, il retourna chez lui, l'esprit empli de deux yeux surpris et d'un visage tout bonnement adorable. Namjoon se rassit à son bureau, sa tasse de thé devenue tiède, et il fixa sa page d'écriture avec une mine concentrée. Pour son futur roman, il avait eu l'idée d'un protagoniste dans la fleur de l'âge, sûr de lui, avec un physique viril, comme dans son précédent roman. Mais réflexion faite, peut-être qu'un héros plus jeune pourrait mieux convenir...

Pêle-mêle d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant