Un regard bleu turquoise

Chapitre 22

Pdv Endeavor

La jeune Aizawa me regardait avec des yeux à la fois déterminés et apeurés. J'avais du mal à imaginer ce qui l'animait encore après tout ce qu'elle avait vécu.

-Allons-y. Lui répondis-je simplement.

J'entendis Eraser Head soupirer dans mon dos avant qu'il ne monte dans la voiture en compagnie du proviseur et d'Hawks qui me donna une tape dans le dos. Une fois qu'ils furent partis, je me tournais à nouveau vers la jeune Aizawa :

-La prison où ils sont tous enfermés est à une dizaine de minutes à pied. Lui dis-je en lui indiquant le chemin.

Elle se contenta d'hocher la tête en se plaçant à un petit mètre de moi pour commencer à marcher. Je lui jetais quelques coups d'œil de temps en temps.

Parfois son regard était totalement éteint.

Et puis la minute d'après, il se teintait d'une immense colère.

Puis d'immense tristesse.

Pour à nouveau s'éteindre.

Même si elle essayait de le cacher, il me paraissait évident qu'elle était en plein conflit intérieur. En tant qu'héros professionnel depuis de nombreuses années, je suis également passé par cette phase à mes débuts. Je sais reconnaître cette rage qu'on cherche à enfouir sans savoir que faire avec.

15 ans n'est pas un âge où l'on peut aisément cacher ce genre de choses et pourtant elle se débrouillait étonnamment bien.

-A quoi tu penses? Lui demandais-je.

-A la belle réunion familiale qu'il va y avoir dans quelques minutes. Répondit-elle.

-Bien esquivée.

Elle ne tiqua pas.

Bon contrôle du faciès.

-Je suis sérieuse. Vous n'avez pas idée à quel point ça promet d'être intéressant. Souffla-t-elle.

-Ça pourrait l'être oui. Sauf que je ne te demande pas ce qui va te paraître intéressant mais plutôt ce qui te préoccupe.

-Commencez par vous occupez de vos propres soucis. Pas sûr que vous puissiez y faire face cette fois.

Sur la défensive.

-Ce n'est pas un interrogatoire tu sais?

-Ça en a pourtant l'air.

-Je suis si peu digne de confiance?

Pour toute réponse, elle me regarda droit dans les yeux avec un petit sourire.

C'était un oui.

Au moins, elle était polie.

Tentons une autre approche.

-Il n'est jamais bon de garder pour soi ses conflits intérieurs. J'en ai fait les frais par le passé et je ne veux pas que cela t'arrive aussi.

-Dommage que cet état d'esprit n'est pas été le même quand vous entraîniez votre dernier fils-

Elle se stoppa avant de finir sa dernière phrase.

-J'ai été trop loin. Je m'excuse.

-Je t'excuse. Je veux simplement t'aider tu sais? Je sais que tu me vois comme un mauvais père ayant brisé sa famille, mais je peux au moins dire sans rougir qu'en tant qu'héros, je suis digne de confiance. Je te demande de te confier en connaissance de cause et en tant qu'héros .

Elle me sourit une seconde fois avant d'accélérer le pas et rejoindre la premier portique de sécurité.

Elle ne comptait pas se confier.