Amorce

10. Détresse

PDV d'Asher Wright

Je sentais la colère gagner chaque parcelle de mon corps. Des pensées sanglantes traversaient mon esprit meurtri par ce que je venais de voir. Ma tête était en train de bouillir de rage, je m'avançai rapidement vers la salle de bain, et vins m'éclabousser le visage d'eau froide afin de me rafraîchir les idées.

Je me munis en suite de mon téléphone, et composai le numéro de Dean. La sonnerie retentit plusieurs fois avant de passer sur sa messagerie.

Putain mais il fout quoi cet abruti ?

Mon cœur s'emballait, mon souffle devenait saccadé tandis que mes muscles se contractaient. Je revisionnai une seconde fois ce putain d'enregistrement, essayant de discerner le moindre détail me permettant de localiser l'endroit où elle se trouvait. Je soufflai de frustration, je la regardai une troisième fois, ignorant les cris de douleurs qui traversaient le micro. J'analysais chaque millimètre, chaque recoin avec une extrême attention.

— C'est quoi ce bordel ?! s'exclama subitement une voix derrière moi.

Je me retournai précipitamment, et la vis devant moi, me regardant avec horreur. J'étais tellement concentré que je ne l'avais même pas entendue s'approcher. Je passai ma main libre dans mes cheveux nerveusement.

— Tu ne te souviens de rien pas vrai ?

— Je me rappelle avoir eu une discussion avec April juste avant que vous ne reveniez de la terrasse, c'est tout, répondit-elle en essayant de garder une expression neutre.

— Après qu'on soit revenu, j'ai reçu un appel venant du téléphone de Lexie, dis-je en scrutant sa réaction, la personne qui était au bout du fil, c'était Liam.

Je vis son visage se décomposer, et ses jambes se mirent à trembloter sous les effets de la peur. Je continuai de l'observer attentivement, et je voyais bien qu'elle n'arrivait plus à dissimuler la terreur qui la gagnait.

Ses iris étaient transparents, elle avait ce truc dans le regard, cette honnêteté qui ne la quittait jamais, même si elle essayait de rester impassible, ses yeux parlaient pour elle. Rendant mon intérêt et ma curiosité pour elle encore plus présents.

— Je n'en ai aucun souvenir, dit-elle encore plus perturbée.

— À cause du trop pleins d'informations et de la faim, t'as fais un malaise.

Je ne la quittai pas des yeux, son visage crispé par la peur me faisait sourire. Elle fixait un point imaginaire juste devant elle, elle semblait réfléchir. Je me demandai si elle allait avoir assez de cran pour parler de ce qu'elle venait de voir et d'entendre.

— Sur la vidéo, aborda-t-elle enfin le sujet, c'est elle... pas vrai ? demanda la brune la voix peu rassurée.

— Oui.

— Pourquoi elle ?

— Ce n'est qu'un moyen de pression, il te veut à sa place, lui annonçai-je, Dean et April arrivent bientôt, on va la sortir de là.

Elle acquiesça d'un mouvement lent de la tête, son teint était devenu livide. Je percevais dans son regard un éclat de haine qui était englouti par une vague de culpabilité.

Elle tourna les talons, et vint se rassoir sur mon lit. Je la regardais faire, non sans une pointe de curiosité. Était-elle vraiment en train de culpabiliser ? J'avais remarqué la complicité qui s'était installée entre elle et la blonde, mais je ne pensais pas qu'elle se serait autant attachée à elle en si peu de temps.