21. Traitrise

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PDV de Dean Wright







Le soleil s'était levé depuis maintenant plusieurs heures, mais je n'avais pas bougé depuis son appel. Je restai en position assise, mes coudes sur mes genoux, et mes mains dans mes cheveux.

Bordel comment c'est possible ?

Je n'arrivais pas à y croire, c'était tout bonnement impossible, c'était insensé ! On avait retrouvé son corps calciné dans les débris de cette putain de baraque ! Les analyses ADN avaient prouvé qu'il s'agissait bien de lui ! Alors bordel de merde comment était-ce possible ?! Je tirai mes mèches blondes dans tous les sens, mon cerveau était en train d'imploser, et là, une pensée lucide traversa mon esprit en surchauffe.

La taupe.

La putain de taupe !

Je ne voyais plus que ça, si on s'était fait baiser aussi facilement, c'était parce que dès le début nous travaillions avec un putain de traitre. Je me relevai d'un bond, un mélange de colère et de frustration coulait dans mes veines. Je marchai vers ma commode, j'en sortais un pantalon et un t-shirt que j'enfilai à la hâte.

Je pris mon glock que je coinçai dans l'arrière de mon jean, je sortis de chez moi, et entrai dans ma voiture. Je démarrai en trombe, faisant vrombir le moteur et crisser les pneus sur le bitume.

Ma playlist s'actionna immédiatement, libérant la voix de Freddy Mercury qui traversait les hauts parleurs, d'ordinaire j'aurai chanté comme un demeuré en m'ambiançant comme jamais, mais pas aujourd'hui. Mon cerveau était tellement sous le choc, que je n'arrivai même pas à me concentrer sur les paroles de cette chanson que j'affectionnais tout particulièrement.

J'arrivais enfin devant cette grande résidence qui était officiellement l'endroit où résidait notre cartel. Je sortais de ma bagnole, et m'avançais vers la porte d'entrée avant de l'ouvrir, et de m'engouffrer à l'intérieur. Il y avait pas mal d'agitation, il fallait dire que depuis ce vol, tout le monde était en panique, surtout pour les représailles.

Aucun de nos hommes ne prenaient à la légère la colère d'Ash, si mon frère paraissait complètement désintéressé de tout et complètement inexpressif, quand il était englouti par sa haine, il ne valait mieux pas se mettre en travers de sa route, et encore moins se faire remarquer. Bien sûr, ça tout le monde le savait, même les novices.

Je me dirigeai vers le salon, alias la seule pièce détente de cette villa, et la seule dans laquelle j'étais sûr de le retrouver lui.

J'étais maintenant face à une rangé d'homme assis sur le canapé à fumer ou à boire en comptant le fric. Mon regard analysait la salle, et il s'arrêta sur une tignasse châtain attachée en une petite queue de cheval qui dépassait d'un des fauteuils. Je marchai en sa direction, et tapotai son épaule en disant:

Bouge ton cul de là, j'dois te parler.

Il se retourna en arquant un sourcil, en ayant toujours son éternel joint coincé dans le coin de ses lèvres, ses yeux bruns vinrent s'enfoncer dans mes iris bleus.

Bonjours à toi aussi, je vais super bien merci de m'avoir demandé, et toi alors la famille, les amis ? s'exclama-t-il avec son légendaire sarcasme.

Je roulai des yeux, depuis que je le connaissais, c'est à dire depuis maintenant six ans, il n'avait absolument pas changé, il était toujours fidèle à lui même, toujours aussi défoncé et sarcastique.

Bon Tyler c'est pas du tout le moment alors lève tes fesses de ce siège, dis-je plus sévèrement.

Il me regarda intensément dans le blanc des yeux, et je ne saurai dire pourquoi mais malgré son air défoncé, il avait toujours eu cette lueur de lucidité qui était plus que perturbante.

AmorceWhere stories live. Discover now