38. Âme brisée

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NDA : Lisez vraiment le chapitre avec cette musique en boucle (et préparez des mouchoirs mes petits ça va piquer)


PDV de Lexie Brown












La voiture roulait, elle roulait sur cette route que j'avais toujours détesté prendre, cette route qui menait à ce lieu sinistre, triste, et terriblement douloureux. Le cimetière.

J'étais à l'avant, à côté de Dean qui conduisait. C'était horriblement silencieux, d'ordinaire la musique aurait résonné dans l'habitacle, égaillant l'atmosphère, mais pas cette fois. Pas aujourd'hui.

Assise sur ce siège en cuir noir, le visage tourné vers la vitre, le regard dans le vide, je ressassais une nouvelle fois tous mes souvenirs avec lui, mon grand frère. Mes yeux se remplissaient doucement d'eau, mes larmes étaient à deux doigts de s'écouler, et je ne les retins pas. Ma tristesse se déversa dans cet amas de perles salées qui ruisselaient sur ma peau.

Aucune joie n'émanait de mon visage, et même si je voulais sourire je n'y arriverai pas, pas cette fois, pas aujourd'hui, pas dans l'endroit où nous allions.

Mon cœur ne pompait plus aussi vite, il ralentissait la cadence comme si une partie de lui avait cessé de vivre. C'était le cas.

Une part de moi est morte.

Et tant que son bourreau ne sera pas mort, je refuserai de vivre, et je n'accepterai de reprendre le cours de ma vie, de notre vie, seulement le jour où la sienne s'éteindra. Dylan Hernandez pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi pas moi ?

J'étais vide, putain de vide. Sans lui, comment pourrai-je supporter de vivre ? Comment arriverai-je à sourire de nouveau ? Non je ne pourrais plus. Il était ma joie de vivre, mon bonheur, ma famille. Il était le dernier. Le dernier.

Mon cœur se resserrait dans ma poitrine, se contractant, se brisant encore une fois.

Je sentis une main se poser sur mon épaule, me faisant sursauter, je tournai la tête et les yeux clairs de Dean me firent face. Un sourire peiné s'afficha sur son beau visage qui d'habitude brillait de joie.

On est arrivés, prononça-t-il doucement.

Je hochai la tête, et ouvris la portière de sa voiture avant de sortir. Le vent fit voler mes cheveux derrière moi, et mon regard se posa systématiquement sur ce portillon, ce portillon rouillé qui m'était beaucoup trop familier à mon goût.

Je fermai les yeux, et soufflai un bon coup. Je rouvrais mes paupières, et m'avançai lentement sur cette allée de graviers blancs qui menait à ce lieu que je détestai tant.

Arrivée devant cette petite porte en métal, je la poussai d'une main tremblante, et une nouvelle fois, le même grincement résonna dans ma tête. J'entrouvris la bouche, aspirant une grande bouffée d'oxygène, et continuai ma route entre les rangées de pierres tombales, jusqu'à arriver devant la leur, devant la sienne.

Je levai les yeux, et mon regard s'arrêta sur cette famille qui avait osé venir ici, ces oncles, tantes et cousins qui ne le connaissaient même pas. Ma tante Lydia s'avança vers moi, son mouchoir collé sur sa bouche, elle enlaça mon corps.

Je restai les bras ballants, alors qu'elle faisait mine d'être peinée par sa perte.

Je suis tellement désolée ma petite Lexie, sanglota-t-elle contre mon cou.

Tu n'a jamais pris le temps de le connaitre et tu es désolée ?

Elle se redressa en se détachant de moi, ses yeux gris étaient larmoyants, tandis que je la fixai d'un regard vide. Mon oncle arriva à la volée, prenant sa femme dans ses bras, et planta ses pupilles noires dans les miennes.

AmorceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant